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Guerre Des Gaules

Guerre Des Gaules

Titel: Guerre Des Gaules
Autoren: Jules César
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une
nouvelle bataille ; s'ils voulaient la paix, il était injuste
de refuser un tribut que jusqu'à présent ils avaient payé
volontairement. L'amitié du peuple Romain devait lui être honorable
et utile, et non point désavantageuse ; c'était dans cet
espoir qu'il l'avait demandée. Si, grâce au peuple Romain, ses
tributaires sont dispensés de payer et ses sujets soustraits à ses
lois, il renoncera à son amitié aussi volontiers qu'il l'a
recherchée. Il fait passer en Gaule un grand nombre de
Germains ? Ce n'est point pour attaquer ce pays, mais pour
garantir sa propre sécurité : la preuve, c'est qu'il n'est
venu que parce qu'on l'en avait prié, et qu'il n'a pas fait une
guerre offensive, mais défensive. Il était venu en Gaule avant les
Romains. Jamais jusqu'à présent une armée romaine n'avait franchi
les frontières de la Province. Que lui voulait César, pour venir
ainsi sur ses terres ? Cette partie de la Gaule était sa
province comme l'autre était la nôtre. De même qu'il ne faudrait
pas le laisser faire s'il envahissait notre territoire, de même
nous commettions une injustice en venant le troubler dans
l'exercice de ses droits. Les Héduens, disait César, avaient reçu
le nom de frères : mais il n'était ni assez barbare ni assez
peu au courant pour ne pas savoir que les Héduens n'avaient pas
porté secours aux Romains dans la dernière guerre contre les
Allobroges, et que Rome, à son tour, ne les avait point aidés dans
le conflit qu'ils venaient d'avoir avec lui-même et avec les
Séquanes. Il était obligé de soupçonner que, sous le prétexte de
cette amitié, César n'avait une armée en Gaule que pour la jeter
contre lui. Si César ne quitte point ce pays, s'il n'en retire pas
ses troupes, il le considérera, non comme un ami, mais comme un
ennemi. Et s'il le tue, il fera quelque chose d'agréable à bien des
nobles et chefs politiques de Rome : eux-mêmes l'en avaient
assuré par leurs agents ; la bienveillance et l'amitié de tous
ces personnages, il pouvait l'acquérir à ce prix. Mais si César
s'en allait et lui laissait la libre disposition de la Gaule, il
lui témoignerait magnifiquement sa reconnaissance, et toutes les
guerres qu'il voudrait, il prendrait sur lui de les faire, sans que
César en connût les fatigues ni les dangers.
    45. César lui expliqua longuement pour quelles
raisons il ne pouvait se désintéresser de la question :
« Il n'était ni dans ses habitudes, ni dans celles du peuple
Romain de consentir à abandonner des alliés parfaitement dévoués,
et d'ailleurs il ne pensait pas que la Gaule appartînt plus à
Arioviste qu'aux Romains. Les Arvernes et les Rutènes avaient été
vaincus par Q. Fabius Maximus ; le peuple Romain leur avait
pardonné, sans réduire leur pays en province, sans même leur
imposer de tribut. S'il fallait avoir égard à l'antériorité de
date, le pouvoir des Romains en Gaule était le plus légitime ;
s'il fallait observer la décision du Sénat, la Gaule devait être
libre, puisqu'il avait voulu que, vaincue par Rome, elle conservât
ses lois. »
    46. Tandis qu'avaient lieu ces pourparlers, on
vint dire à César que les cavaliers d'Arioviste s'approchaient du
tertre, poussaient leurs chevaux vers notre troupe, lui jetaient
des pierres et des traits. César rompit l'entretien, rejoignit les
siens et leur donna l'ordre de ne pas répondre aux Germains, fût-ce
par un seul trait. En effet, quoiqu'il ne risquât rien à engager
une légion d'élite contre des cavaliers, il ne voulait cependant
pas s'exposer à ce qu'on pût dire, une fois les ennemis défaits,
qu'il les avait surpris pendant une entrevue en abusant de la
parole donnée. Quand on sut dans les rangs de l'armée quelle
arrogance avait montrée Arioviste au cours de l'entretien,
prétendant interdire aux Romains toute la Gaule, comment ses
cavaliers avaient attaqué les nôtres et comment cet incident avait
rompu les pourparlers, l'impatience de nos soldats en fut accrue et
ils éprouvèrent un plus vif désir de combattre.
    47. Le lendemain, Arioviste envoie à César une
ambassade : « Il désirait reprendre l'entretien qu'ils
avaient entamé et qui avait été interrompu ; que César fixât
le jour d'une nouvelle entrevue, ou, si cela ne lui plaisait point,
qu'il lui envoyât un de ses légats. » César ne pensa pas qu'il
eût motif d'aller s'entretenir avec lui, d'autant plus que la
veille on n'avait pu empêcher les Germains de lancer des
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