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Guerre Des Gaules

Guerre Des Gaules

Titel: Guerre Des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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quant à lui, à ce qu'eût lieu l'entrevue précédemment
demandée, puisque César s'était rapproché ; il estimait qu'il
pouvait s'y rendre sans danger. » César ne refusa pas ;
il croyait que le Germain revenait à la raison, puisqu'il proposait
de lui-même ce qu'il avait précédemment refusé quand on le lui
demandait ; et il espérait beaucoup que, se souvenant des
bienfaits qu'il avait reçus de lui et du peuple Romain, quand il
aurait examiné ses conditions, il cesserait d'être intraitable.
L'entrevue fut fixée au cinquième jour suivant. Comme, en
attendant, des envoyés allaient et venaient souvent de l'un à
l'autre, Arioviste demanda que César n'amenât pas à l'entrevue de
troupes à pied : « Il craignait, disait-il, que César ne
l'attirât dans une embuscade ; que chacun vînt avec des
cavaliers ; il ne viendrait qu'à cette condition. »
César, ne voulant pas qu'un prétexte suffît à supprimer la
rencontre, et n'osant pas, d'autre part, s'en remettre à la
cavalerie gauloise du soin de veiller sur sa vie, jugea que le plus
pratique était de mettre à pied tous les cavaliers gaulois et de
donner leurs montures aux légionnaires de la dixième légion, en qui
il avait la plus grande confiance, afin d'avoir, en cas de besoin,
une garde aussi dévouée que possible. Ainsi fit-on ; et un
soldat de la dixième légion remarqua assez plaisamment que
« César faisait plus qu'il n'avait promis : il avait
promis qu'il les emploierait comme gardes du corps, et il faisait
d'eux des chevaliers. »
    43. Dans une grande plaine s'élevait un tertre
assez haute : il était à peu près à égale distance du camp
d'Arioviste et de celui de César. C'est là que, suivant leur
convention, les deux chefs vinrent pour se rencontrer. César fit
arrêter sa légion montée à deux cents pas du tertre ; les
cavaliers d'Arioviste s'arrêtèrent à la même distance. Le Germain
demanda que l'on s'entretînt à cheval, et que chacun amenât avec
lui dix hommes. Quand ils furent au lieu de la rencontre, César,
pour commencer, rappela ses bienfaits et ceux du Sénat, le titre de
roi que cette assemblée lui avait donné, celui d'ami, et les riches
présents qu'on lui avait prodigués ; puis il lui expliqua que
peu de princes avaient obtenu ces distinctions, et qu'on ne les
accordait d'habitude que pour des services éminents ; lui, qui
n'avait pas de titres pour y prétendre ni de justes motifs pour les
solliciter, il ne les avait dues qu'à la bienveillance et à la
libéralité de César et du Sénat. Il lui apprit encore combien
étaient anciennes et légitimes les raisons de l'amitié qui unissait
les Héduens aux Romains, quels sénatus-consultes avaient été rendus
en leur faveur, à mainte reprise et dans les termes les plus
honorables ; comment, de tout temps, l'hégémonie de la Gaule
entière avait appartenu aux Héduens, avant même qu'ils n'eussent
recherché leur amitié. C'était une tradition des Romains de vouloir
que leurs alliés et leurs amis, non seulement ne subissent aucune
diminution, mais encore vissent s'accroître leur crédit, leur
considération, leur dignité vraiment, ce qu'ils avaient apporté
avec eux en devenant amis de Rome, qui pourrait souffrir qu'on le
leur arrachât ? Il formula ensuite les mêmes demandes dont il
avait chargé ses envoyés : ne faire la guerre ni aux Héduens,
ni à leurs alliés ; rendre les otages ; s'il ne pouvait
renvoyer chez eux aucun de ses Germains, au moins ne pas permettre
que d'autres franchissent le Rhin.
    44. Arioviste ne répondit que peu de chose aux
demandes de César, mais s'étendit longuement sur ses propres
mérites. « S'il avait passé le Rhin, ce n'était point
spontanément, mais sur la prière instante des Gaulois ; il
avait fallu de grandes espérances, la perspective de riches
compensations, pour qu'il abandonnât son foyer et ses
proches ; les terres qu'il occupait en Gaule, il les tenait
des Gaulois ; les otages lui avaient été donnés par eux
librement ; le tribut, il le percevait en vertu des lois de la
guerre, c'était celui que les vainqueurs ont coutume d'imposer aux
vaincus. Il n'avait pas été l'agresseur, mais c'étaient les Gaulois
qui l'avaient attaqué ; tous les peuples de la Gaule étaient
venus l'assaillir et avaient opposé leurs armées à la sienne ;
il avait culbuté et vaincu toutes ces troupes en un seul combat.
S'ils voulaient tenter une deuxième expérience, il était prêt à

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