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Guerre Des Gaules

Guerre Des Gaules

Titel: Guerre Des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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plus
grande réputation de justice et de valeur militaire. Mais
aujourd'hui, tandis que les Germains continuent de mener une vie de
pauvreté et de privations patiemment supportées, qu'ils n'ont rien
changé à leur alimentation ni à leur vêtement, les Gaulois, au
contraire, grâce au voisinage de nos provinces et au commerce
maritime, ont appris à connaître la vie large et à en jouir peu à
peu, ils se sont accoutumés à être les plus faibles et, maintes
fois vaincus, ils renoncent eux-mêmes à se comparer aux Germains
pour la valeur militaire.
    25. Cette forêt Hercynienne, dont il été
question plus haut, a une largeur équivalant à huit journées de
marche d'un voyageur légèrement équipé : c'est le seul moyen
d'en déterminer les dimensions, les Germains ne connaissant pas les
mesures itinéraires. Elle commence aux frontières des Helvètes, des
Némètes et des Rauraques, et, en suivant la ligne du Danube, va
jusqu'aux pays des Daces et des Anartes ; à partir de là, elle
tourne à gauche en s'écartant du fleuve, et, en raison de son
étendue, touche au territoire de bien des peuples ; il n'est
personne, dans cette partie de la Germanie, qui puisse dire qu'il
en a atteint l'extrémité, après soixante jours de marche, ou qu'il
sait en quel lieu elle se termine ; il s'y trouve,
assure-t-on, beaucoup d'espèces de bêtes sauvages qu'on ne voit pas
ailleurs ; celles qui diffèrent le plus des autres et
paraissent le plus dignes d'être notées sont les suivantes.
    26. Il y a un bœuf ressemblant au cerf, qui
porte au milieu du front, entre les oreilles, une corne unique,
plus haute et plus droite que les cornes de nous connues ; à
son sommet elle s'épanouit en empaumures et rameaux. Mâle et
femelle sont de même type, leurs cornes ont même forme et même
grandeur.
    27. Il y a aussi les animaux qu'on appelle
élans. Ils ressemblent aux chèvres et ont même variété de
pelage ; leur taille est un peu supérieure, leurs cornes sont
tronquées et ils ont des jambes sans articulations : ils ne se
couchent pas pour dormir, et, si quelque accident les fait tomber,
ils ne peuvent se mettre debout ni même se soulever. Les arbres
leur servent de lits : ils s'y appuient et c'est ainsi,
simplement un peu penchés, qu'ils dorment. Quand, en suivant leurs
traces, les chasseurs ont découvert leur retraite habituelle, ils
déracinent ou coupent au ras du sol tous les arbres du lieu, en
prenant soin toutefois qu'ils se tiennent encore debout et gardent
leur aspect ordinaire. Lorsque les élans viennent s'y accoter comme
à leur habitude, les arbres s'abattent sous leur poids, et ils
tombent avec eux.
    28. Une troisième espèce est celle des urus.
Ce sont des animaux dont la taille est un peu au-dessous de celle
de l'éléphant, et qui ont l'aspect général, la couleur et la forme
du taureau. Ils sont très vigoureux, très agiles, et n'épargnent ni
l'homme ni l'animal qu'ils ont aperçu. On s'applique à les prendre
à l'aide de pièges à fosse, et on les tue ; cette chasse
fatigante est pour les jeunes gens un moyen de s'endurcir, et ils
s'y entraînent : ceux qui ont tué le plus grand nombre de ces
animaux en rapportent les cornes pour les produire publiquement à
titre de preuve, et cela leur vaut de grands éloges. Quant à
habituer l'urus à l'homme et à l'apprivoiser, on n'y peut parvenir,
même en le prenant tout petit. Ses cornes, par leur ampleur, leur
forme, leur aspect, sont très différentes de celles de nos bœufs.
Elles sont fort recherchées : on en garnit les bords d'un
cercle d'argent, et on s'en sert comme de coupes dans les grands
festins.
    29. Lorsque César apprit par les éclaireurs
ubiens que les Suèves s'étaient retirés dans les forêts, craignant
de manquer de blé, car, ainsi que nous l'avons dit, l'agriculture
est fort négligée de tous les Germains, il résolut de ne pas aller
plus avant ; toutefois, pour ne pas ôter aux Barbares tout
sujet de craindre son retour et pour retarder les auxiliaires
qu'ils pourraient envoyer en Gaule, une fois ses troupes ramenées
il fait couper sur une longueur de deux cents pieds la partie du
pont qui touchait à la rive ubienne, et à son extrémité il
construit une tour de quatre étages, installe pour assurer la
défense du pont une garnison de douze cohortes et fortifie ce lieu
de grands travaux. Il donne le commandement de la place au jeune
Caïus Volcacius Tullus. Quant à lui, il part, comme les

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