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Guerre Des Gaules

Guerre Des Gaules

Titel: Guerre Des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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blés
commençaient à mûrir, pour aller combattre Ambiorix ; à
travers la forêt des Ardennes – c'est la plus grande forêt de toute
la Gaule, elle s'étend depuis les bords du Rhin, en pays trévire,
jusqu'aux Nerviens, sur plus de cinq cents milles – il envoie en
avant Lucius Minucius Basilus et toute la cavalerie, avec ordre de
profiter de la rapidité de sa marche et de toute occasion
favorable ; il lui recommande d'interdire les feux au
campement, pour ne pas signaler de loin son approche ; il
l'assure qu'il le suit de près.
    30. Basilus se conforme aux ordres reçus.
Arrivant après une marche rapide, et qui surprend tout le monde, il
s'empare de nombreux ennemis qui travaillaient aux champs sans
méfiance ; sur leurs indications, il va droit à Ambiorix, là
où, disait-on, il se trouvait avec quelques cavaliers. Le pouvoir
de la Fortune est grand en toutes choses, et spécialement dans les
événements militaires. Ce fut un grand hasard, en effet, qui permit
à Basilus de tomber sur Ambiorix à l'improviste, sans même qu'il
fût en garde, et de paraître aux yeux de l'ennemi avant que la
rumeur publique ou des messagers l'eussent averti de son
approche ; mais ce fut pour Ambiorix une grande chance que de
pouvoir, tout en perdant la totalité de son attirail militaire, ses
chars et ses chevaux, échapper à la mort. Voici comment cela se
fit : sa maison étant entourée de bois selon l'usage général
des Gaulois qui, pour éviter la chaleur, recherchent le plus
souvent le voisinage des forêts et des rivières, ses compagnons et
ses amis purent soutenir quelques instants, dans un passage étroit,
le choc de nos cavaliers. Pendant qu'on se battait, un des siens le
mit à cheval : les bois protégèrent sa fuite. C'est ainsi
qu'il fit successivement mis en péril et sauvé par la
toute-puissance de la Fortune.
    31. Ambiorix ne rassembla pas ses
troupes : le fit-il de propos délibéré, parce qu'il estimait
qu'il ne fallait point livrer bataille, ou bien faute de temps et
empêché par la soudaine arrivée de notre cavalerie, qu'il croyait
suivie du reste de l'armée ? On ne sait ; toujours est-il
qu'il envoya de tous côtés dans les campagnes dire que chacun eût à
pourvoir à sa sûreté. Une partie se réfugia dans la forêt des
Ardennes, une autre dans une région que couvraient sans
interruption des marécages ; ceux qui habitaient près de
l'océan se cachèrent dans des îles que forment les marées ;
beaucoup quittèrent leur pays pour aller se confier, eux et tout ce
qu'ils possédaient, à des peuples qu'ils ne connaissaient
aucunement. Catuvolcos, roi de la moitié des Eburons, qui s'était
associé au dessein d'Ambiorix, affaibli par l'âge et ne pouvant
supporter les fatigues de la guerre ou de la fuite, après avoir
chargé d'imprécations Ambiorix, auteur de l'entreprise,
s'empoisonna avec de l'if, arbre très commun en Gaule et en
Germanie.
    32. Les Sègnes et les Condruses, peuples de
race germanique et comptés parmi les Germains, qui habitent entre
les Eburons et les Trévires, envoyèrent des députés à César pour le
prier de ne pas les mettre au nombre de ses ennemis et de ne pas
considérer tous les Germains d'en deçà du Rhin comme faisant cause
commune : « Ils n'avaient pas songé à la guerre, ils
n'avaient envoyé aucun secours à Ambiorix. » César, après
s'être assuré du fait en interrogeant des prisonniers, leur ordonna
de lui amener les Eburons qui pouvaient s'être réfugiés chez
eux : « s'ils obéissaient, il respecterait leur
territoire. » Après quoi il divisa ses troupes en trois corps
et rassembla les bagages de toutes les légions à Atuatuca. C'est le
nom d'une forteresse. Elle est située à peu près au centre du pays
des Eburons ; c'est là que Titurius et Aurunculéius avaient eu
leurs quartiers d'hiver. Ce lieu lui avait paru convenable pour
plusieurs raisons, mais particulièrement parce que les
fortifications de l'année précédente restaient intactes, ce qui
épargnait la peine des soldats. Il laissa pour garder les bagages
la quatorzième légion, l'une des trois qui avaient été récemment
levées en Italie et emmenées en Gaule. Il confie le commandement de
cette légion et du camp à Quintus Tullius Cicéron, et lui donne
deux cents cavaliers.
    33. Il avait partagé son armée : Titus
Labiénus, avec trois légions, reçoit l'ordre de partir vers
l'océan, dans la partie du pays qui touche aux Ménapes ; il
envoie

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