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La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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beau-père et… votre fondé de pouvoir, cela se conçoit aisément, mais nous ?…
    — Ne connaissez-vous que le mot profit ? Je vous croyais d’une autre qualité. Aussi vais-je éclairer votre lanterne : si nous sommes devant vous, Mr. Wishbone et moi, c’est dans le but de payer notre dette envers vous ! À la Croix-Haute, alors que la Torelli nous avait condamnés, lui, moi, ma femme et Mrs. Belmont à périr par les flammes, vous nous avez permis d’échapper à cette mort abominable et de fuir ! Nous sommes là pour payer notre dette ! CQFD ! Êtes-vous incapable de le comprendre ?
    Les yeux de Max plongèrent dans les siens avec une intensité à laquelle se mêlait une certaine surprise.
    — Que vous fassiez cela pour moi, je peux en effet le comprendre : vous êtes un homme d’honneur. Mais elle, vous n’avez aucune raison de vouloir la préserver ?
    — J’ai la conviction que de son châtiment, Dieu s’est chargé ! expliqua Aldo gravement. En outre, je sais que vous y tenez… que vous l’aimez en quelque sorte !
    — C’est vrai : je l’aime et je suis son amant ! Je veillerai sur elle le reste de ma vie : c’est moi qui conduisais la voiture qui l’a défigurée…
    — Alors préparez-vous à la défendre encore, à vous défendre tous les deux !… Et nous ne sommes ici que pour vous aider !
    Le silence ! Pesant, lourd d’incertitudes… Morosini alors murmura :
    — Sinon, pourquoi, Wishbone et moi, serions-nous venus nous jeter dans la gueule du lion, comme vous l’avez si bien dit tout à l’heure ?
    — Et moi, je l’ai aimée passionnément ! murmura Cornélius, des larmes dans les yeux…
    — Oh, je n’ai pas oublié ! Vous étiez prêt à toutes les folies pour elle, à commencer par cette Chimère fabuleuse que vous aviez fait recopier. Elle est toujours son joyau préféré et…
    Le cri lui coupa la parole. Aigu, terrifié, c’était une femme qui l’avait poussé et il provenait d’un étage supérieur !
    — Bon Dieu ! gronda Max en s’élançant. Ça vient de chez elle !
    Suivi des deux autres, il grimpa l’escalier, armé d’un revolver pris à sa ceinture, mais le cri faisait du chemin et venait à présent du second étage. En contrepoint on entendit une voix d’homme :
    — Allons, garce, avance ! Plus vite que ça ! C’est quelle chambre ?
    — Celle… celle-là, sanglota la femme. Pitié, vous me faites mal !
    — Vraiment ? Ça ne va pas durer !
    Une détonation et la voix se tut.
    — C’est Grindel ! Vous n’aviez que trop raison !
    Le corps d’une femme en costume d’infirmière gisait en effet sur le marbre de la galerie devant une porte ornée de gracieux rinceaux dorés.
    — C’est celle de Kledermann ? demanda Aldo.
    — Oui…
    — Alors à moi de jouer !…
    — Non ! Restez en retrait… Tel que je le connais, il va vouloir jouir de son triomphe et me narguer…
    Et Max entra sans refermer, ce qui permit à Aldo de reconnaître son beau-père couché sur un lit d’hôpital dans lequel le maintenaient des sangles. Il était pâle et amaigri mais ne semblait pas souffrir autrement. Il était même presque souriant.
    — Gaspard ! Quelle joie !
    — La ferme ! répondit l’autre gracieusement. Entre donc, Max ! Viens partager avec moi ce moment unique ! Et laisse tomber ton flingue ! Je ne suis pas seul et mon frère tient ta belle amie. S’il entend un coup de feu…
    Aldo se tourna vers Wishbone, lequel lui fit signe qu’il avait compris et fila en direction de l’escalier tandis que Morosini élargissait légèrement son champ de vision en repoussant la porte du bout du pied. Près du lit, Grindel, planté les jambes écartées en une pose triomphante, le canon de son arme posé sur la tempe du père de Lisa, entamait le discours annoncé :
    — Tu vois, Max, c’est mauvais d’être trop gourmand et surtout de me prendre pour un imbécile. Le dernier des Borgia vient d’en faire l’amère expérience. Je l’ai étendu dans l’herbe au bord d’un beau lac suisse, comme d’ailleurs ton frère Andréa. C’est que César n’avait pas été régulier, vois-tu ? Alors qu’il devait trucider mon bon oncle, il l’a mis de côté dans l’intention de l’utiliser pour me faire chanter ! La moitié de la collection de joyaux et son aide pour soulager ce m’as-tu-vu de Morosini de la sienne ! En outre, à notre rendez-vous derrière l’église, il avait installé dans la voiture un mannequin convenablement habillé censé

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