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La Flèche noire

La Flèche noire

Titel: La Flèche noire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Louis Stevenson
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avec bonne humeur. Frappé à sa propre porte, et il arrive en ce moment au purgatoire. Oui, vraiment, si ce qu’on raconte est vrai, il ne manquera ni de charbon ni de chandelle.
    Sir Olivier se traîna jusqu’à un escabeau, et s’assit, tout pâle.
    – Voilà un jugement   ! Oh, quel coup   !
    Il sanglotait et récita des prières. Hatch en même temps se découvrit respectueusement et s’agenouilla.
    – Ah   ! Bennet, dit le prêtre un peu remis de son émotion, d’où cela peut-il venir   ; quel ennemi a fait cela   ?
    – Voici la flèche, Sir Olivier. Voyez, il y a des mots écrits dessus, dit Dick.
    – Quoi, s’écria le vieux prêtre, voilà qui est odieux   ! Jean Répare-tout   ! Un vrai nom de Lollard. Et toute noire comme un mauvais présage. Messieurs, je n’aime pas cette flèche de bandit. Vraiment, il importe de tenir conseil. Qui pourrait-ce être   ? Réfléchissez, Bennet   ? Parmi tant de sombres malfaiteurs, lequel cela peut-il être qui nous brave si rudement   ? Simnel   ? Je ne le crois guère. Les Walsingham   ? Non, ils ne sont pas encore à ce point révoltés   ; ils pensent qu’ils auront la loi contre nous quand les temps changeront. Il y a aussi Simon Malmesbury. Qu’en pensez-vous, Bennet   ?
    – Que pensez-vous, Monsieur, de Ellis Duckworth   ? répliqua Hatch.
    – Non, Bennet, jamais   ; non, ce n’est pas lui, dit le prêtre. Jamais révolte, Bennet, ne vient, d’en bas   ; – tous les chroniqueurs judicieux s’accordent là-dessus   ; mais la rébellion se transmet de haut en bas, et, quand Dick, Tom et Harry la prennent à leur compte, regardez de près quel seigneur en profite. Eh bien, Sir Daniel, s’étant une fois de plus rallié au parti de la reine, est fort mal vu des seigneurs d’York. De là vient le coup, Bennet   ; – de quelle manière, je le cherche encore, mais là est l’origine de ce malheur.
    – Ne vous déplaise, Sir Olivier, dit Bennet, les essieux sont si chauds par ici que, depuis longtemps, j’ai senti l’odeur du roussi. Et ce pauvre pêcheur d’Appleyard aussi. Et, avec votre permission, les esprits sont si méchamment disposés à l’égard de nous tous, qu’il n’est besoin d’York ni de Lancastre pour les exciter. Écoutez mon idée   : vous qui êtes un clerc, et Sir Daniel qui navigue à tous vents, vous avez pris les biens à beaucoup de gens, et vous en avez battu et pendu beaucoup. Vous aurez à répondre de ça. Je ne sais comment, à la fin, vous avez toujours eu le dessus, et vous croyez que tout est arrangé. Mais, avec votre permission, Sir Olivier, l’homme que vous avez dépossédé et battu n’en est que plus irrité, et, quelque jour, quand le diable noir passera par là, il prendra son arc, et vous enverra une bonne flèche à travers le corps.
    – Non, Bennet, vous êtes dans l’erreur. Bennet, souffrez qu’elle soit rectifiée, dit Sir Olivier. Vous êtes un jaseur, Bennet, un bavard, un babillard   ; votre bouche est plus large que vos deux oreilles. Corrigez cela, Bennet, corrigez cela.
    – Non, je ne dis plus rien. Prenez-le comme vous voudrez, dit Bennet.
    Le prêtre se leva alors de son escabeau, et prit dans l’écritoire qui pendait à son cou, de la cire et une bougie, avec une pierre et de l’acier. Avec cela, il scella des armes de Sir Daniel le coffre et l’armoire   ; Hatch le regardait avec mélancolie   ; puis ils se préparèrent, non sans quelque crainte, à sortir de la maison et à remonter à cheval.
    – Nous devrions être en route, Sir Olivier, dit Hatch, en tenant l’étrier du prêtre pendant qu’il se mettait en selle.
    – Oui, mais, Bennet, les choses sont changées, répliqua le prêtre   ; maintenant il n’y a plus d’Appleyard – paix à son âme   ! – pour tenir la garnison. Je vous garderai, Bennet. Il me faut un homme sur qui me reposer, en ce jour de flèches noires. La flèche qui siffle dans le jour, dit l’Évangile… je ne me rappelle pas la suite   ; non, je suis un prêtre négligent   ; je suis trop enfoncé dans les affaires humaines. Allons, chevauchons, maître Hatch. Les hommes doivent être près de l’église maintenant.
    Ainsi ils chevauchaient en descendant la route, ayant le vent dans le dos qui agitait les pans de l’habit du prêtre, et derrière eux de gros nuages s’amoncelaient et cachaient le soleil couchant. Ils avaient passé trois des maisons éparpillées qui composaient le hameau de

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