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Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire

Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire

Titel: Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philip Freriks , Alain Lechat , Kim Andringa
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Jan Dibbets,
    L’emplacement exact des 135 médaillons était
    qui l’a voulu ainsi : un monument que les
    inconnu. Bien qu’un recueil de poèmes et un
    badauds découvriraient tout au plus au hasard beau livre impressionniste leur fussent
    de leurs promenades, de sorte que cela
    consacrés, personne ne s’était donné la
    finisse par devenir une obsession intrigante.
    peine de partir en exploration. C’était
    même considéré comme trop trivial,
    L’idée est fondée sur l’existence virtuelle du indigne de l’œuvre d’art. Encore aujourd’hui, méridien de Paris. Pourtant, il ne s’agit pas peu de passants en ont connaissance.
    d’une illusion d’optique. Le monument existe : Aussi, tenez-vous entre les mains un
    je l’ai vu, touché, foulé et finalement décrit.
    document unique, une coupe transversale
    Une mission de reconnaissance le long d’un
    de la Ville Lumière. Et pour ce qui est de ma parcours aussi droit qu’imprévisible, et de ce personne : j’aime cette ville, mais je ne suis fait presque mystérieux. On a la sensation que pas jaloux. J’aime partager mon amour.
    la ligne droite du méridien se superpose
    Donc voilà. À vos godillots !
    rarement au tracé capricieux des rues. On
    Avant d’explorer le trajet Arago-Dibbets, il
    dirait un débutant qui s’essaie au funambu-
    convient de présenter plus longuement
    lisme, comme s’il y avait une corde tendue
    l’artiste et son œuvre.
    Un des 135 médaillons du monument Arago.
    3

    L e M é r i d i e n d e P a r i s
    Jan Dibbets et la ligne imaginaire
    aussi géomètre. Il avait cartographié la partie du méridien qui traversait la France et la
    Méditerranée, entre Dunkerque et Barcelone.
    Jan Dibbets prit ce méridien pour point de
    départ. Il ne s’agissait pas ici de n’importe quelle ligne géographique mais du méridien
    zéro ; la ligne de référence de notre temps
    universel, le PMT (avec le P de Paris),
    déterminé par ce qu’on appelait le méridien
    de Paris. Jusqu’à ce que les Britanniques
    Jan Dibbets.
    s’emparent de ce zéro prestigieux en 1884
    pour en faire, avec Greenwich, le GMT.
    Nous le verrons en emboîtant le pas à Tintin
    dans le chapitre « L’astronome et les brigands ».
    N é en 1941, Jan Dibbets est un
    artiste néerlandais reconnu en
    France. À l’époque où il était
    maire de Blois, Jack Lang, héraut
    du mitterrandisme et ministre de la Culture
    jusqu’en 1993, lui confia la tâche honorable
    Une ligne captivante
    de créer des vitraux pour la cathédrale de
    À l’époque de François Arago, le méridien
    cette petite ville de la Loire où l’adorable
    zéro était encore la ligne de référence. Sur
    intrigante Marie de Médicis s’était autrefois la partie parisienne du cercle de longitude,
    retirée de la cour. Pour l’inauguration, on vint traversant la ville du sud au nord sur une
    chercher l’artiste à Paris en limousine
    distance de douze kilomètres à vol d’oiseau,
    ministérielle, et j’eus la chance de l’accom-
    devaient être placés 135 médaillons de
    pagner. Dibbets me parla alors d’un tout
    bronze portant la seule inscription « Arago ».
    autre projet. La Ville de Paris lui avait
    Tout simplement, dans le bitume, dans les
    demandé de réaliser un monument pour
    rues, dans les parcs, sur des trottoirs ou
    François Arago (1786-1853), astronome
    sous le porche d’un passage inattendu.
    mais aussi scientifique novateur, humaniste,
    « En 1968, j’ai fait la liste de toutes les
    homme politique et même, quoique très
    lignes imaginaires que je voulais baliser un
    brièvement, chef d’État. Jan Dibbets s’in-
    jour. C’est la première fois que j’y parviens », téressait depuis des années à des lignes
    disait Jan Dibbets dans la voiture, et dans sa imaginaires qu’il voulait baliser. De la même voix perçait un peu d’excitation.
    manière que Christo emballe des bâtiments.
    Là où des lignes imaginaires sont balisées,
    Toutefois, la comparaison s’arrête là : l’art de naît le besoin impérieux et étrange de suivre Dibbets est d’une toute autre nature. Le
    ces tracés. La vie « revisitée » d’un artiste monument pour Arago ne devait en aucun
    célèbre fascine, tout comme la possibilité de cas avoir un caractère temporaire. La Ville
    refaire le trajet d’une expédition, de suivre de Paris avait demandé à quatre artistes
    les indications d’un journal de voyage d’un
    de renommée internationale de

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