Le train de la mort

Édouard (Konrad) Vroz ou Wros André Wyzsocki ou Wysocki Félix Wyntg ou Wyntz Édouard
    Yan Yves Ybert Désiré Ysabella Émile
    Zakrejvski Yefime Zielinski Victor Zelek Édouard-Jean Zebrit Saïd Zablinsky Tadeuz Zo Georges
     
     
     
    NATIONALITÉS
    Les 1 630 rescapés du Train de la Mort, se répartissent ainsi :
Allemand.................
1
Américains..............
2
Anglais....................
2
Autrichiens.............
3
Belges......................
7
Espagnols................
40
Français...................
1 511
Grecs........................
3
Hollandais...............
1
Hongrois..................
2
Italiens.....................
16
Polonais...................
24
Roumains................
1
Russes.....................
5
Suisses.....................
7
Turc.........................
1
Yougoslaves.............
4
     
     

ANNEXE V
    Phénomènes gui apparaissent dans une atmosphère confinée , due à l’entassement d’êtres vivants dans un faible espace : Guillaume TRONCIN, pharmacien.
    1)  Déficit en oxygène.
    La privation d’oxygène entraîne une torpeur qui aboutit à la mort, sans troubles psychiques. Ce qui ne fut pas le cas dans un grand nombre de wagons.
    2)  Élévation de la pression partielle en anhydride carbonique. ANHYDRIDE carbonique (CO 2 ) cccxviii .
    Nous sommes persuadés que c’est ce gaz qui est le vrai responsable. Les très longs arrêts du train en pleine chaleur et sans le moindre vent ont empêché le renouvellement de l’air.
    L’anhydride carbonique a été produit par :
    a)  l’expiration de cent hommes confinés ;
    b)  la fermentation de la paille.
    L’anhydride carbonique étant plus lourd que l’air, il s’est formé au-dessus du plancher du wagon une atmosphère de plus en plus pauvre en oxygène et de plus en plus riche en CO2. De plus, dans beaucoup de wagons, les discussions, les gesticulations, les bagarres n’ont fait qu’aggraver ce processus. Quand la technique des sous-mariniers en difficulté fut imitée, c’est-à-dire ne pas bouger, ne pas parler et respirer le moins possible, il n’y eut pratiquement pas de mort.
    Dans mon cas personnel, mon intoxication a dû me mener pas loin du point de NON-RETOUR. En effet, j’ai été l’objet de troubles hallucinatoires, que ne semblent pas avoir éprouvés les autres survivants.
    J’étais parfaitement conscient d’être dans un train de déportés me conduisant en Allemagne, mais j’assistais à une bagarre très violente et très longue avec des armes, entre deux clans. Or, j’appris par la suite qu’il n’y eut – au cours de la nuit du 2 au 3 juillet – aucun conflit dans notre wagon.
    3) Présence d’oxyde de carbone, s’il existe une combustion quelconque. Mais ce ne fut pas notre cas.
    4) Présence d’amines et d’amides toxiques.
    5) Présence d’urée se transformant en ammoniaque. Cependant, je ne me souviens pas d’odeurs ammoniacales.
    6) L’élévation de la température augmente les phénomènes de la ventilation pulmonaire, donc de la respiration déclenchant aussi des troubles cardiaques.
    7) Plusieurs déportés ont parlé de « transpiration abondante ». Dans ce cas, il y a déséquilibre du système hydro-minéral et apparition de ce que les Anglais appellent le « Heat-Exhaustion », Ce déséquilibre serait accéléré dans le noir.
    8) On constate que 1a chaleur au niveau du sol modifie l’oxygène et le rend moins assimilable, augmentant ainsi les troubles dus à sa carence. Or, nous étions presque tous allongés.
    9) On a constaté que l’entassement amène des syndromes d’angoisse et des troubles psychiques. Ceux-ci, par l’agitation qu’ils entraînent, augmentent la consommation d’oxygène et le taux d’anhydride carbonique dans l’air.
    Pour vous donner un exemple : si, sur une paroi froide, placée dans une atmosphère confinée, on recueille ce qui s’y dépose, le produit injecté à l’animal amène sa mort immédiate.
    En résumé, les causes furent multiples et il semble difficile de déterminer celle qui fut prédominante cccxix .
     

REMERCIEMENTS
    Le 1 er octobre 1970, la liste des survivants du « Train de la Mort », que j’avais pu reconstituer, comportait 347 noms. Sur ces 347 déportés, 161 ont accepté de rédiger spécialement pour cet ouvrage un récit de leur voyage. (Cités en bas de page dans ce dossier sous le titre : manuscrit inédit.) Je les remercie tout particulièrement. Ce livre est leur