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Vers l'orient

Vers l'orient

Titel: Vers l'orient Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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très
mignons d’ailleurs : bien formés, proéminents, d’une belle couleur ivoire,
ornés de jolies aréoles fauves entourant des tétons tumescents, le tout luisant
de sueur, et un petit ruisseau coulant en méandres au fond de la vallée qui les
séparait. Le philtre fonctionnait ! J’étais en train de changer !
J’étais en route pour le plus étrange voyage de découverte que j’aie jamais
entrepris !
    Je levai la tête pour voir comment mon candelòto se
fondait dans cette nouvelle conformation. Mais je ne pus toujours pas le
distinguer, car j’avais aussi un immense ventre arrondi, telle une montagne
dont mes seins auraient été les collines, les premiers contreforts. Je
commençai à suer pour de bon. C’était certes une expérience inédite et fort
originale que de devenir femme pour un temps... mais une femme grosse au point
d’être obèse  ? J’étais peut-être même mal formée, puisque mon
nombril, qui n’avait toujours été jusqu’ici qu’une légère dépression ridée,
ressortait à présent outrageusement, perché tel un petit phare sur ma montagne
stomacale.
    Incapable d’apercevoir mon membre, je tâtonnai de la
main pour le trouver. Mais tout ce que je sentis fut ma forêt pubienne, du
reste plus luxuriante et frisée qu’à mon toucher habituel. Parvenu en dessous
de cette zone, je me rendis compte (et au point où j’en étais, ce ne fut pas
une grande surprise) que mon candelòto avait disparu, ainsi que mes
bourses. En lieu et place de quoi j’avais les organes d’une femme.
    Je ne fis pas un bond en hurlant. Après tout, j’avais
souhaité, attendu le changement. Et il est certain qu’une transformation en
oiseau Rukh, par exemple, m’aurait sans doute davantage choqué et
consterné. J’avais de toute façon confiance : ce ne serait pas une
métamorphose de trop longue durée. Mais je ne sautai pas de joie pour autant.
Les organes féminins qui auraient dû, en principe, sembler familiers à ma main
inquisitrice, possédaient eux aussi une différence quelque peu déstabilisante.
Sous mes doigts qui leur infligeaient cette indiscrète palpation, je les
sentais comme épais, durs, chauds et désagréablement moites au toucher. Ils
n’avaient rien de commun avec les doux et charmants atours nichés dans la moue
des lèvres – le mihrab, la chatte, la minette – où j’avais si souvent
fourré mes doigts, et pas que cela, d’ailleurs.
    Pour être plus précis, je les sentais... comment
décrire cela ? Je m’attendais, étant une femme dont on stimulait les
parties intimes, et même s’il s’agissait ici de mes propres doigts, à ressentir
une sensation agréable, un chatouillement intérieur ou l’impression confortable
de ce qui vous est bien connu. Seulement voilà, j’étais une femme... et
je ne percevais rien d’autre qu’une douce poussée des doigts, plus agaçante et
irritante qu’autre chose. Je m’enhardis alors à glisser un doigt dans mes
profondeurs, tout doucement. Mais il n’alla pas loin, car il fut aussitôt
bloqué, et, peu après, la gaine élastique qui l’entourait le rejeta, je dirais
presque même le recracha. Il y avait, à cet endroit, quelque chose en
moi. Peut-être un précautionneux bouchon de sel ? Mais ma prospection
ayant plutôt provoqué mon écœurement que ma curiosité, je me refusai à y
revenir. Même lorsque je laissai délibérément un doigt titiller doucement mon zambur, ma lumaghèta (cette partie la plus tendre de ma nouvelle anatomie,
aussi sensible au toucher qu’un cil), cela ne faisait qu’accroître en moi la
mauvaise humeur et l’envie qu’on me laissât tranquille.
    Je me posai la question avec angoisse : une femme
que l’on caressait ne ressentait donc rien de plus agréable que cela ?
Sûrement pas, me dis-je. Ou alors est-ce qu’une femme, parce qu’elle est obèse,
ne ressent jamais rien ? J’avais déjà caressé une femme très enveloppée,
et ce n’est pas l’impression que j’avais gardée. Mais, au fait, dans ma
nouvelle incarnation féminine, étais-je vraiment obèse ? Je m’assis
pour le vérifier.
    Bon, j’avais en effet le ventre démesurément enflé. Il
était, du reste, je m’en rendais compte à présent, encore enlaidi par une
décoloration qui gâchait cette teinte ivoire de la peau tendue, une ligne brune
s’étirant de mon protubérant nombril jusqu’à la naissance du pubis. Mais hormis
cette panse disproportionnée, le reste de mon corps semblait

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