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Vers l'orient

Vers l'orient

Titel: Vers l'orient Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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dans un rêve
incroyablement réel. Durant son sommeil, elle s’est mise à se caresser, à se
tripoter, se triturer avec entrain les parties intimes... C’était il y a
quelques années déjà, et elle n’a jamais cessé depuis, ne s’étant toujours pas
réveillée de ce rêve. Elle vit maintenant dans une chambre aux murs en tissu,
dans la maison des hallucinés de Mossoul, et, chaque fois que je me rends
là-bas pour m’enquérir de son état, mon homologue, le hakim local, me
dit qu’elle est toujours plongée dans son interminable masturbation. J’aimerais
vraiment savoir de quoi elle rêve...
    — Gèsu. Est-ce
cela que vous appelez des succès ?
    — Toute expérience, si elle vous apporte un
savoir nouveau, est un succès. J’ai depuis éliminé tous les sels métalliques
lourds de ma formule, ayant conclu que c’étaient eux qui causaient la mort ou
le coma profond. Tous les produits qui pouvaient empêcher le réveil d’un sujet
sont écartés : yohimbinum, cantharis, amanite phalloïde, huîtres en
poudre, Nux v., Osnom., Pip. nig., Squilla... Il n’y a plus aucun danger,
désormais.
    — Je suis heureux de l’entendre. Et à part
cela ?
    — Eh bien, il y avait un couple sans enfant qui
désespérait de pouvoir fonder une famille. Ils ont eu depuis quatre ou cinq
splendides garçons, et je ne compte pas là le nombre de filles...
    — Ah ! Là, on peut commencer à parler de
succès.
    — En un certain sens, oui. Mais tous les enfants
sont simplement humains et normaux. Ils ont dû être conçus de façon tout à fait
conventionnelle.
    — Je vois ce que vous voulez dire.
    — Oui, et c’étaient les deux derniers volontaires
à avoir essayé mon philtre. Je pense que, loin de respecter le secret professionnel
qu’il aurait dû garder, le hakim de la maison des hallucinés a dû
répandre à Mossoul ce qu’il savait. Aussi ma principale difficulté n’est-elle
plus, à présent, de mettre au point de nouvelles variantes de mon philtre, mais
de trouver des sujets pour le tester. Je suis trop vieux pour le faire, et mes
deux dernières épouses refuseraient de toute façon de se joindre à moi pour
tenter l’expérience. Comme vous pouvez vous en douter, il est logique d’essayer
le philtre sur un homme et une femme en même temps. Et de préférence, de
choisir pour cela des individus jeunes et pleins de vie.
    — Oui, c’est clair. Un Majnoun et une Leila, pour
ainsi dire...
    Il y eut un long silence. Puis, d’un ton calme,
presque timide, implorant mais à la fois plein d’espoir, il osa :
    — Marco, auriez-vous par hasard l’idée d’une
femme complaisante susceptible d’être... votre Leila ?
    La beauté du danger...

 
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    ... Le danger de la beauté.
    — Je vous conseille de déposer votre couteau ici,
me prévint Shimon, comme j’entrais dans sa boutique. Cette fille domm est de
mauvaise humeur, aujourd’hui. Mais j’y pense, peut-être préféreriez-vous goûter
à l’une des autres, cette fois-ci ? Le campement va, je crois, bientôt se
disperser, et vous ne serez pas longs à partir, vous aussi. Pour cette dernière
occasion, ne voudriez-vous pas changer un peu ? Essayer une autre fille
que la Domm ?
    Non. Il me fallait Chiv, pour être la Leila de mon
Majnoun. Mais étant donné le caractère imprévisible de la pièce que nous
allions jouer, je suivis l’avertissement du Juif et abandonnai mon couteau à
l’entrée. Je lui laissai aussi une petite pile de dirhams, afin de couvrir le
temps indéterminé que je pourrais y rester et empêcher qu’il ne vienne nous
interrompre en me signalant que mon délai avait expiré. Puis j’entrai dans la
chambre de Chiv en lui annonçant :
    — J’ai quelque chose pour toi, ma fille.
    — Moi aussi, j’ai quelque chose pour toi, me
répondit-elle. (Elle était assise nue sur l’hindora qui se balançait en
douceur, au rythme du massage à l’huile qu’elle était en train de s’étaler sur
les seins et sur le ventre, afin de les faire briller...) Du moins, j’aurai
cela dans peu de temps.
    — Un autre couteau ? demandai-je d’un ton
léger, tout en commençant à me déshabiller.
    — Non. Tu as déjà perdu l’autre, au fait ?
Il semble que tu ne l’aies plus. Non, ce que j’ai pour toi, tu auras plus de
mal à t’en débarrasser ! Je vais avoir un bébé.
    Je cessai tout mouvement, planté là comme un piquet,
l’air sans doute un peu stupide, car j’avais ôté mon pai-jamah

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