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Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré

Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré

Titel: Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Hladik
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chaque point de cette ondelette est lui-même
source d’un nouvel ébranlement de l’éther. C’est l’enveloppe de toutes ces
ondelettes qui constitue le phénomène qui se propage. À partir de cette théorie,
Huygens retrouve les lois de la réflexion, de la réfraction et même de la
double réfraction de certains cristaux.
La lumière devient substance
    C’est le jésuite Francesco Grimaldi (1618-1663) qui, après s’être
passionné pour la Lune pour laquelle il introduit la toponymie des lieux encore
en usage de nos jours, commence à semer le doute sur la nature purement
cinétique de la lumière. Dans son livre De lumine, paru seulement en
1665, Grimaldi met en évidence la propriété de diffraction de la lumière.
     
    Les cheveux font des franges
    Considérons le cas d’un fil très fin, un cheveu par exemple,
éclairé par un faisceau de lumière parallèle et dont l’ombre est projetée sur
un écran. On observe dans l’ombre du fil une série de franges alternativement
brillantes et sombres approximativement equidistantes. En particulier, au
centre de l’ombre, le long de son axe, on obtient une frange lumineuse. La
lumière ne s’est donc pas propagée strictement en ligne droite puisqu’elle a, pour
ainsi dire, contourné le fil.
    Ce phénomène incite Grimaldi à supposer que la lumière est
une substance dont la propagation peut être animée de modalité ondulatoire ;
sa nature ne peut être purement cinétique.
     
    Newton sème des grains de lumière
    C’est Newton qui, en 1672, dans une communication à la Royal
Society, propose une théorie entièrement substantielle de la lumière. Sans
doute est-il fortement influencé dans la formation de sa théorie en empruntant
ses matériaux au monde de l’expérience. Lorsqu’il commence à s’occuper de la lumière,
il est parfaitement initié aux lois du choc des corps élastiques que chacun a
pu voir plus ou moins parfaitement réalisées sur une table de billard. En ce
qui regarde le choc de masses sensibles, Newton sait que l’angle d’incidence
est égal à l’angle de réflexion et il connaît évidemment cette même loi en ce
qui concerne la réflexion de la lumière.
    Il trouve ainsi dans ses connaissances antérieures matière à
des imagés théoriques. Il a simplement à changer quelques concepts pour arriver
à une théorie corpusculaire de la lumière. C’est ce qu’il fait en imaginant que
la lumière est constituée de particules d’une petitesse inconcevable, lancées à
une vitesse difficilement imaginable par les corps lumineux. De semblables
particules, tombant sur une surface parfaitement polie sont alors réfléchies en
conformité avec les lois ordinaires des chocs élastiques. La réflexion optique
se présente effectivement comme si la lumière consistait en de semblables
particules et c’est la seule justification que Newton peut invoquer en faveur
de sa théorie corpusculaire.
    Pour expliquer les autres phénomènes optiques, Newton fait
intervenir l’attraction des corps entre eux. Il a longuement médité sur les
phénomènes de gravitation et il a fait en quelque sorte sa demeure du domaine
de ce pouvoir universel. Aussi explique-t-il la réfraction par l’attraction des
particules lumineuses par les corps réfringents ; de même, il imagine que
les phénomènes de diffraction peuvent s’interpréter en supposant que la lumière
pesante est attirée par les bords des écrans situés à proximité. Newton s’ingénie
à faire rendre compte de toute l’optique à l’aide de sa théorie et jusqu’au XIX e siècle d’éminents savants, tels Laplace, Malus, Biot et Brewster, ne jurent que
par la théorie corpusculaire.
Les ondulations reprennent leur envol
    La théorie ondulatoire de Huygens a cependant eu bien des
succès mais l’autorité de Newton est fondée en partie sur le fait que Huygens n’était
pas en possession de suffisamment de données expérimentales pour provoquer une
complète adhésion. Aucune autorité humaine, quelque élevée qu’elle soit, ne
peut rester debout en présence de la Nature parlant par l’expérience ; mais
la voix de la Nature peut être une voix incertaine, par suite du manque de
données. C’est précisément le cas dans la période dont nous parlons et tous les
antagonistes furent réduits au silence par l’autorité de Newton.
     
    L’addition des lumières donne de l’obscurité
    Deux grands savants réussissent cependant, au début du XIX e

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