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Emile Zola

Emile Zola

Titel: Emile Zola Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edmond Lepelletier
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grossièreté libertine. Zola, avant sa glorification socialiste, pour des besoins de parti, était surtout célèbre, dans la foule, comme un homme qui avait relevé les jupes de la Mouquette, et noté avec grand soin les crépitements du paysan venteux, baptisé irrévérencieusement du nom célèbre d'un respectable fondateur de religion.
    Le système et sa réalisation ont soulevé longtemps de vives protestations. Nous en pourrions citer de fort curieuses, revues à distance et comparées avec de subséquentes résipiscences. La plus connue et l'une des plus intéressantes, parmi ces sévères invectives, est celle d'Anatole France, qui, depuis, avec une sincérité égale, et une conviction modifiée par le changement de son point de vue, a prononcé, aux solennelles obsèques de Zola, la magistrale oraison funèbre que l'on sait.
    Il est certain que, malgré toutes les affirmations, plus ou moins sincères, des écrivains qui ont voulu justifier un système et se camper en chefs d'école, en professeurs de chefs-d'oeuvre, les préceptes, les méthodes, les grammaires ne sont venus qu'après la conception et la réalisation des ouvrages. Les règles sont enseignées après coup : les livres précèdent les traités sur l'art de les composer. Il convient, toutefois, de noter chez Émile Zola une intense préparation, un plan savamment établi, et la construction préalable d'une sorte de métier,-le métier dont parlait Boileau,-sur lequel il a mis et remis son ouvrage. Il avait dressé, dès les primes élaborations de son propre cycle, un arbre généalogique et un tableau physiologique de sa famille des Rougon-Macquart. Cet arbre n'a été publié qu'en 1878, mais l'auteur déclarait l'avoir préparé longtemps auparavant, dès qu'il eut conçu le projet de son oeuvre. Il aurait donc travaillé d'après un plan arrêté et sur un canevas fixe. Ce fut un peu la prétention d'Edgar Poë, quand il expliqua la fabrication de son poème du Corbeau, et comment il était arrivé à le construire, ainsi qu'une pièce d'horlogerie, dont toutes les parties choisies à l'avance devaient s'emboîter avec précision, à la place désignée, dans l'ordre voulu. Mais le génial Américain était un grand ironiste, et, en lisant avec intérêt son explication de la genèse d'un poème, on peut estimer qu'il se moque gravement de son lecteur.
    Zola paraît plus véridique, lorsqu'il énonce qu'ayant lu certains ouvrages scientifiques il résolut de donner un tableau de la société française sous le second empire, observée dans ses parties les plus moyennes, voire dans la classe prolétarienne, ouvriers, employés, mineurs, paysans, soldats, en prenant pour point de départ, une donnée scientifique incontestable ; la névrose héréditaire retrouvée chez les descendants d'une aliénée, Adélaïde Fouque, dispersés à travers la France.
    Les Rougon-Macquart forment donc comme un tableau de l'homme et de la société, durant les vingt années comprises entre le coup de décembre 51 et la catastrophe de 70-71.
    Comment Zola a-t-il compris son rôle de peintre des individus, des passions, des moeurs et des milieux, des foules, des grands organismes sociaux de l'époque, qui avait immédiatement précédé celle où il écrivait ? Il s'est vanté de procéder expérimentalement. Il est exact qu'il se soit entouré de documents abondants, qu'il ait lu les ouvrages, les journaux, les notices, les catalogues, se rapportant aux divers sujets qu'il se proposait de traiter. Il a questionné avidement les contemporains. Avec une méticuleuse attention de juge d'instruction, il a noté tous les renseignements recueillis. Il apportait une grande et consciencieuse patience à ces recherches. Il n'épargnait aucune démarche. Casanier, il se déplaçait pour visiter une mine, et, peu alerte, inhabitué aux exercices violents, il descendait, revêtu du costume réglementaire dans les galeries, la lampe à la main. Il remontait du puits, connaissant le travail souterrain, comme un porion ; il prouvait alors, dans Germinal, qu'il avait ramené, du fond des galeries, une pleine bannerée de documents précieux sur l'existence et sur les passions des travailleurs du sous-sol.
    Une anecdote caractéristique : faisant partie de la rédaction du Bien Public, il fut invité, comme tous les collaborateurs, à la soirée d'inauguration que M. Menier, propriétaire de ce journal, donna, lorsqu'il prit possession de son hôtel fastueux, avenue

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