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La Chimère d'or des Borgia

La Chimère d'or des Borgia

Titel: La Chimère d'or des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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Helen a fini par croire que sa criminelle n’avait pas survécu à sa victime parce qu’elle ne l’a vue nulle part sur le Carpathia qui a recueilli les occupants des chaloupes. Ayant appris ensuite qu’outre la plupart des hommes nombre de passagères n’avaient pu être sauvées, elle a fini par se dire que Dieu avait fait justice et n’y plus penser. Il a fallu qu’elle se trouve en face de la photographie de M me d’Anguisola chez sa nouvelle patronne pour ramener tout cela à la surface. La révélation a évidemment causé quelques remous dans la famille, mais on en était venu à supposer, comme Helen, que la criminelle avait été engloutie avec son butin quand, en feuilletant le catalogue de la collection Van Tilden, les Belmont ont reconnu deux des pièces les plus importantes comme appartenant à leur tante. La suite, nous la vivons. Non sans embarras pour moi qu’un client américain, fort sympathique d’ailleurs, a chargé de retrouver un autre joyau. Mais je vais peut-être abandonner étant donné l’espèce de secret dont s’entourait votre ami. J’espérais que vous auriez pu avoir connaissance de celui qui « chassait » pour lui…
    — Il en avait plusieurs, je crois, et dans plusieurs pays. Mais je n’ai aucun nom !
    — Je n’en suis pas surpris. Merci, Maître, de m’avoir consenti un peu de votre temps !
    — Ce fut un plaisir… que je renouvellerai volontiers !
    — Merci ! Pendant que j’y pense, avez-vous des nouvelles de notre jeune antiquaire ?
    — Je le vois de temps à autre et il me semble parti pour le succès ! Mais vous devriez aller le voir. Il en serait certainement très content !
    — J’en avais bien l’intention…
     
    En fait l’idée lui en venait en même temps qu’il l’exprimait… Afin d’assurer ses arrières pour le retour inévitable de Cornélius, il avait décidé de se rendre chez Cartier, rue de la Paix, muni de la reproduction de la Chimère dans le but d’y rencontrer M lle Toussaint et de réfléchir avec elle si elle accepterait de tenter l’aventure de la reconstitution. Ce qui n’était pas du tout certain. Égérie, ô combien révérée, d’une des plus grandes, sinon peut-être la plus grande, joailleries parisiennes, elle avait acquis ses lettres de noblesse grâce à une incroyable créativité jointe à un goût exceptionnel et rien ne disait qu’elle pourrait accepter de faire exécuter une copie, même aussi prestigieuse. Une chose plaidait en sa faveur : elle aimait créer des bijoux en s’inspirant d’animaux sauvages, voire fantastiques, mais sans doute, parce qu’on la surnommait « la panthère » dans le milieu si fermé de la haute joaillerie, il convenait de l’aborder avec précaution.
    Cependant, l’ayant déjà rencontrée à deux ou trois reprises, Aldo n’en était pas moins enchanté de l’occasion qui lui était offerte de revoir cette femme exceptionnelle et, quand elle vint au-devant de lui dans son bureau du premier étage, il s’inclina respectueusement sur la main parfaite qu’elle lui tendait.
    — C’est à peine une surprise de vous voir à Paris, prince. La vente Van Tilden ne pouvait que vous attirer !
    Il la regarda avec une admiration qu’il ne songeait pas à masquer. Elle avait plus de quarante ans, mais du diable si l’on s’en serait douté ! Pas grande et menue, elle joignait une allure quasi royale à une grâce indéfinissable. Ses cheveux blonds, coupés à la mode de 1925, s’argentaient légèrement mais ne lui procuraient que plus de distinction. D’origine belge, elle avait une peau claire et fine, de longs yeux d’aigue-marine et vêtait d’un strict tailleur noir – certainement œuvre de son amie Coco Chanel – un corps sans défauts apparents et, posé là comme pour rompre la rigueur de l’ensemble, un torrent de perles négligemment noué en cravate autour de son cou mince semblait prisonnier d’un dragon de diamants et de rubis.
    — En effet, soupira-t-il, et vous n’ignorez sûrement pas qu’elle a subi quelques remous !
    — Les journaux me l’ont appris et j’espère que ce que vous étiez venu acheter n’est pas tombé sous séquestre, fit-elle avec un sourire amusé.
    — Non. Cependant je ne m’en trouve pas moins mêlé à cette histoire, les Belmont qui ont porté plainte étant des amis chers. En outre, l’avant-veille, je venais de recevoir la visite d’un Américain étonnant, un Texan multimilliardaire venu me demander de retrouver

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