Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
détail parce que je le sais…
    — Ah oui ? réussit à prononcer Adalbert qui se sentait flotter.
    Il semblait même tellement désemparé que Langlois ne put s’empêcher de rire :
    — C’est l’évidence même pour qui vous connaît un tant soit peu, vous… et la descendante des Croisés : affaire de famille donc chasse gardée ! Eh bien, j’ai l’intention de m’en mêler aussi… avec précaution, évidemment ! En attendant, ne faites pas cette tête-là et rentrez sagement à votre hôtel où vous retrouverez les Belmont ! Nous avons peut-être perdu une bataille mais la guerre ne fait que commencer !
    Soulagé malgré tout, Adalbert avait, cependant, une dernière question à poser et rattrapa par la manche le policier qui s’apprêtait à rejoindre la voiture officielle stationnée devant la porte de l’hôpital :
    — Excusez-moi… mais encore un mot ! Wishbone, qu’est-ce que le commissaire Desjardins en a fait ? Il n’est tout de même pas en prison ?
    — Mais non, voyons ! Dans l’affaire, lui aussi est une victime même si c’est seulement de l’argent qu’il a perdu ! Au reste, il n’a pas la moindre envie de retraverser l’Atlantique.
    — Je croyais que Pauline Belmont lui avait fait forte impression ?
    — C’est très possible mais ce qui est certain c’est qu’il se reproche d’avoir entraîné Morosini aux portes de la mort… et qu’il compte fermement se joindre à votre joyeuse bande… si vous y consentez !
    — Je ne vois pas pourquoi on n’y consentirait pas : même quand nous étions rivaux il trouvait le moyen de m’être sympathique ! Morosini, on n’en parle pas : c’est lui qui nous l’a amené. Enfin, nos dames l’apprécient et le trouvent amusant…
    — Si vous voulez mon avis, je crois que c’est le point important pour lui : il est le dévot inconditionnel de la marquise ! Elle le fascine !
    — Vous n’allez pas prétendre qu’il en est amoureux ?
    — On a déjà vu pire !… Et j’ai dit : dévot ! Je ne devrais pas avoir à vous expliquer la différence. Vous êtes de l’Institut oui ou non ?
    — Je le suis, mais quand il s’agit de gens que j’aime j’aurais assez tendance à dérailler !
    — Tout à fait normal. Cela dit, vous ne verrez pas d’inconvénient, j’espère, à ce que je convoque la princesse Morosini par télégramme, elle a pas mal de choses à m’apprendre !
    — Mettez-y les formes tout de même ! Elle doit être loin de nager dans le bonheur…
    — Un, je ne suis pas une brute, et deux, il serait temps que quelqu’un lui apprenne… officiellement l’état de son mari !… En admettant qu’elle ne soit pas déjà au courant !
    — Vous ne le pensez pas vraiment ?
    — Dans une affaire de meurtre, j’ai l’habitude de faire mon devoir jusqu’au bout et si désagréable qu’il soit ! Et je pense qu’il est grand temps qu’on la voie au chevet de Morosini !
    En rentrant à l’hôtel, Adalbert voulut monte chez M me de Sommières mais trouva Marie Angéline qui, bras croisés, arpentait le palier de long en large dans une agitation croissante.
    — Qu’est-ce que vous faites-là ? On vous a mis en pénitence ?
    — Quasiment ! Notre marquise reçoit Paulin Belmont qui a demandé à lui parler seule à seule.
    — Ce n’est pas une raison pour faire l’ourse en cage dans celle de l’escalier. Je suppose qu’elles sont dans le petit salon qui sépare vos deux chambres ? Vous devriez être dans la vôtre !
    — « On » me connaît trop bien ! « On » sait que j’adore écouter aux portes alors « on » m’envoyée chez le pharmacien acheter des pastilles Vichy !
    — Et vous y êtes allée ?
    — Vous vous payez ma tête ? Je m’y précipiterai quand cette femme sortira ! D’ailleurs « on » n’a aucun besoin de ces pastilles : « on » a un foie en ciment armé.
    — Savez-vous que c’est de la rébellion ouverte Allez acheter ce qu’on vous a demandé ! Je monterai la garde à votre place ! Et puis ça vous calmera !
    Après une ultime hésitation, elle se décida et, sans appeler l’ascenseur, dégringola les marches. Adalbert alla s’asseoir dans l’un des deux fauteuils qui, près d’une table égayée par un vase d’anémones, meublait le large escalier. Il n’attendit pas longtemps. Pas plus de cinq minutes en tout cas avant que la porte ne s’ouvre devant la visiteuse que M me de Sommières raccompagnait. Toutes deux semblaient très émues et Adalbert s’aplatit dans son

Weitere Kostenlose Bücher