Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
qu’il faudrait poser la question.
    — S’il survit je n’y manquerai pas… mais je connais la réponse ! D’ailleurs elle vous a été donnée par la lettre de Mrs. Belmont. Pour qu’une telle femme s’humilie ainsi devant vous c’est qu’elle sait parfaitement que vous êtes la plus forte et le serez toujours. Entre enflammer les sens d’un homme et conquérir son cœur il existe une longue distance que Mrs. Belmont ne franchira jamais !
    — Qu’en savez-vous ? Qu’en sait-elle elle-même ? Vous oubliez que j’ai connu Aldo avant qu’il ne tisse avec vous des relations privilégiées. Avant qu’il ne s’éprenne de moi, j’ai été le témoin muet de ses passions et autres coups de cœur pour des femmes qui ne valaient pas cette Américaine. Celle-là est plus redoutable que toutes les autres réunies…
    — Vous ne répondez pas à ma question : l’aimez-vous toujours ?
    Il était écrit qu’elle n’en saurait rien. La porte de la chambre s’ouvrit sous la main d’un homme grand, roux – encore que légèrement grisonnant ! – et solidement bâti, suisse de toute évidence qui entra sans avoir pris la peine de frapper : le cousin Gaspard, sans aucun doute !
    Son regard bleu, visiblement irrité, croisa celui de la marquise mais il ne prononça pas le moindre mot. Il s’empara du vase aux roses blanches, l’emporta et disparut avant qu’aucune des deux femmes n’ait pu intervenir.
    La porte se rouvrit alors mais cette fois ce fut sous la main de Plan-Crépin.
    Tout aussi déterminée elle s’empara des roses rouges qu’elle prit à pleins bras :
    — Désolée, Lisa ! fit-elle avec une grimace qui pouvait passer pour un sourire, mais on ne se débarrasse pas de nous comme ça ! Je vais les déposer de votre part dans la première chapelle que nous rencontrerons ! Car il est évident que notre visite a assez duré ! Il va revenir !
    D’abord médusée, M me de Sommières se leva :
    — Elle a raison. Je crois vous avoir dit tout ce que je souhaitais vous faire entendre et l’avenir vous appartient. Un mot encore cependant : si votre époux survit, il passera sa convalescence chez moi… où vous serez accueillie comme l’enfant de la maison que vous n’avez jamais cessé d’être…
    Une voix indignée lui coupa la parole : celle du cousin qui, en rentrant, se retrouvait nez à nez avec Plan-Crépin :
    — Ce sont « mes » roses ! Qui vous permet ?…
    — Vous avez bien pris les nôtres ? Alors ne venez pas vous plaindre ! C’est de bonne guerre ! Il me semble !
    — J’en apporterai de nouvelles !
    — C’est votre affaire ! Pour l’instant laissez-moi passer !
    Le ton était si autoritaire qu’il s’exécuta machinalement, ouvrant même la porte devant elle. Cependant, M me de Sommières se penchait pour embrasser Lisa mais celle-ci détourna la tête :
    — Non !… Je vous en prie. J’aurais trop l’impression que ce baiser vient d’un autre !…
    Un éclat de colère traversa les prunelles vertes de la marquise :
    — C’est là votre réaction alors qu’à l’heure qu’il est il a peut-être cessé de vivre ? Je vous plains…
    Sans se retourner, elle se dirigea vers la porte que Grindel ouvrit devant elle avec un large sourire :
    — Cela devait arriver un jour, jubila-t-il. À force de tirer sur la corde elle se casse et ce bellâtre lui en a trop fait voir !
    — Ne chantez pas victoire si vite ! Il est difficile à oublier, le « bellâtre » ! Je n’en dirai pas autant de vous !
    Derrière elle Lisa, dans son lit, avait repris sa pose immobile, les bras le long du corps et le regard fixé au plafond.

3
Les surprises du voyage à Zurich
    Dans le taxi qui les ramenait à leur hôtel, les deux femmes commencèrent par garder le silence. Prudent en ce qui concernait Marie-Angéline qui, son action d’éclat passée, se demandait si elle n’allait pas lui occasionner une verte mercuriale mais M me de Sommières en était à cent lieues. Elle songeait à cette Lisa inconnue qu’elle venait de découvrir. Une Lisa que la nouvelle d’Aldo à deux doigts de la mort et peut-être déjà mort n’avait pas semblé émouvoir le moins du monde. Seule comptait la trahison…
    — Ce n’est pas possible, conclut-elle enfin comme si elle se parlait à elle-même. On nous l’a changée. Que son époux soit mourant ne l’intéresse pas. En noircissant le tableau j’espérais susciter un mouvement spontané, un cri peut-être… mais non ! Elle avait plutôt

Weitere Kostenlose Bücher