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La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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l’aval de leur patron, affirma M me de Sommières. Une quelconque complicité avec vous pourrait leur coûter leur carrière.
    — On ne peut être plus exact ! Dans ces conditions je n’entrevois qu’une solution, décida Plan-Crépin : le feu vert du grand chef ! J’y fonce !
    — Mais ma pauvre petite, il va vous rire au nez !
    — Je ne crois pas. Aldo, confiez-moi votre portefeuille, votre étui à cigarettes, votre briquet et votre carnet de chèques pour les ajouter aux emballages et je vais les lui porter moi-même ! Il va être si content que j’obtiendrai sa permission !
    — Vous ne voulez pas aussi mon passeport ?
    — Non. Il pourrait lui prendre envie de le garder ! Il ne faut rien négliger mais je pense que la perspective d’apprendre où niche son gibier devrait le séduire !
    — À moins qu’il ne le sache déjà ! ronchonna Adalbert. Auquel cas il va nous planter un flic dans chaque pièce ! Qu’en dites-vous, Tante Amélie ? C’est de la folie, non ?
    Elle regagna son fauteuil et se mit à jouer avec ses sautoirs puis sourit à son « fidèle bedeau » :
    — À la réflexion, je me demande si cette idée est aussi délirante qu’elle le paraît. De tout façon, vous ne risquez rien d’essayer, Plan-Crépin. Il ne va pas vous jeter sur la paille humide des cachots ! Dites à Lucien de sortir la voiture.
    — Pourquoi ne pas appeler un taxi ? proposa Adalbert. Ce serait moins… spectaculaire.
    — Figurez-vous, mon garçon, que, depuis les derniers événements, je n’ai plus guère confiance dans la corporation. À l’exception, bien sûr, du colonel Karloff et de ses copains russes mais on ne sait jamais où les trouver. D’ailleurs notre Cosaque n’exerce plus !
    Quelques minutes plus tard, la vénérable Panhard franchissait majestueusement le portail, emmenant Marie-Angéline et l’un des deux policiers qui avait fermement refusé de la laisser sortir seule alors que la nuit commençait à tomber... Deux précautions valant mieux qu’une, ce dernier avait aussi exigé que l’on appelle le « Quai » afin de s’assurer que le commissaire principal était à son bureau.
    Deux heures après, elle était de retour, triomphante. Langlois l’avait félicitée de sa « brillante initiative » et, après les palabres obligatoires, avait accordé l’autorisation souhaitée. Il exigeait seulement que le départ s’effectue avec la discrétion nécessaire afin de ne pas donner l’éveil à d’éventuels veilleurs et la maison, bien entendu, conserverait ses gardiens comme d’habitude.
    — Il a ajouté : « Dites seulement à Morosini que je suis d’accord pour la simple raison qu’à moins de l’enfermer il ira là-bas que cela me plaise ou non. Alors autant le laisser faire. Lui et son acolyte sont aussi têtus que des ânes rouges… »

5
Une voix dans la nuit…
    En roulant en direction de la Suisse, le lendemain matin, Aldo se sentait revivre plus encore que lorsqu’il avait quitté l’hôpital. Il s’en fallait de près d’un mois que le temps imparti à sa convalescence fût terminé mais si elle l’avait d’abord catastrophé, la dramatique nouvelle apportée par Guy avait réveillé en lui le goût du combat… C’était tellement plus vivifiant que de regarder les heures du jour changer les couleurs du jardin d’hiver ou de bouquiner au coin du feu en ruminant trop d’idées noires pour accrocher vraiment au texte, si grand que soit le talent de l’auteur.
    Le départ s’était opéré dans la discrétion avec la complicité des policiers de service – Sommier et Lafont – auxquels Langlois avait donné de nouvelles consignes… Tandis qu’Adalbert, dans la confortable voiture – qui l’avait mené en Touraine et qu’il avait fini par acheter « au cas où… » –, accompagnait Guy Buteau au train du retour vers Venise et que Lafont sous les vêtements d’Aldo effectuait une promenade vespérale dans le parc en compagnie de Plan-Crépin, Aldo sous l’imperméable et le chapeau du policier enfourchait sa moto, comme si ledit policier avait oublié quelque chose, faisait un tour pour atterrir finalement chez Adalbert où il avait passé la nuit avant le départ prévu au petit matin. La précaution apparemment n’était pas inutile car les promeneurs du parc avaient essuyé un coup de feu auquel l’un et l’autre avaient répondu avec célérité en se rabattant sur la maison côté jardin. Le premier surpris avait d’ailleurs été Lafont

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