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La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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l’intention de l’étrangler. Sentant qu’au corps à corps il serait peut-être en mauvaise posture, Aldo, dès qu’il fut au contact, employa une défense qui n’avait que peu de rapport avec le « noble art » et les règles de boxe du marquis de Queensbury : son genou brutalement relevé vint frapper les parties les plus sensibles du mâle normalement constitué… Grindel se plia en deux avec un barrissement de douleur, tituba et s’écroula sur le côté.
    Soulagé de cette envie qui le tenaillait depuis des semaines, Aldo se mit à rire :
    — Vous devriez relire la Bible, cousin, et méditer l’histoire de David et Goliath ! Puis s’adressant à Grüber qui revenait : Voulez-vous veiller à ce qu’un valet aide M. Grindel à envelopper sa brosse à dents et à se couvrir chaudement : cette fin de journée est plutôt fraîche ! Après quoi on lui souhaitera une bonne nuit en l’assurant que s’il veut venir visiter sa cousine demain, il sera reçu comme il convient !
    Quand il eut vu Gaspard, porté plus qu’étayé par deux valets, disparaître en haut de l’escalier, Grüber lâcha son message :
    — Le professeur est rentré aujourd’hui. Si cela n’ennuie pas Monsieur le prince, il est prêt à le recevoir tout de suite. Je préviens le chauffeur ?
    — Pour accompagner M. Grindel… Pour moi un taxi suffira… Je le prierai d’attendre et il me ramènera après un bref passage à l’hôtel. Moi aussi j’ai besoin de ma brosse à dents !
     
    Adalbert consulta sa montre pour la énième fois, ce qui eut le don d’agacer Plan-Crépin :
    — Pour l’amour du ciel ! Regarder l’heure toutes les deux minutes ne le fera pas apparaître plus vite !
    — Il est près de sept heures. La lecture du testament était prévue à trois heures ! Ça ne devrait pas durer si longtemps !
    — Cela dépend ! apaisa M me de Sommières rêveuse. J’ai déjà connu plus long. Par exemple quand les élus et ceux qui ne le sont pas se tapent dessus sous les yeux d’un notaire blasé. Il faut le temps de ramasser les morceaux.
    — Après un meurtre, je serais surpris que ce soit aussi folâtre ! Quant à vous, Marie-Angéline, cessez donc de pianoter sur le bras de votre fauteuil ! Vous n’imaginez pas comme c’est irritant !
    Elle jaillit aussitôt du siège en question et se précipita vers la porte où l’on frappait :
    — Le voilà !
    Elle eut à peine le temps d’ouvrir. Aldo apparemment était derrière et pénétrait en coup de vent :
    — Ah, vous êtes tous là ! Tant mieux, je suis pressé. Pardon de vous avoir fait attendre, mais une foule de choses se sont passées depuis que je vous ai quittés…
    Il allait embrasser sa tante : elle le repoussa pour le dévisager plus à son aise :
    — Mais… tu as l’air bien gai ! C’est le testament qui t’a fait cet effet ? À moins d’hériter, c’est rare !
    Il se mit à rire et se laissa tomber dans un fauteuil :
    — Mais j’hérite, Tante Amélie ! De toute la collection Kledermann même ! Le seul ennui c’est qu’elle ait disparu !
    Le chœur fut unanime :
    — Disparu ?
    — Eh oui ! Envolée ! Subtilisée bien proprement sans laisser la moindre trace d’effraction. Normal d’ailleurs puisque les assassins n’ont eu qu’à prendre la clef au cou de Moritz. Certes restent les codes des coffres mais il doit y avoir une explication…
    — Et c’est cette joyeuse surprise qui te rend si heureux ? s’indigna Adalbert. Un rien t’amuse on dirait !
    — Et si tu cessais de poser des questions idiotes ? Si je suis… plutôt satisfait c’est parce que nous avions deviné juste, toi et moi, à la morgue. Celui que nous venons d’enterrer n’est pas mon beau-père ! Je sors à l’instant de chez son médecin, le professeur Zehnder rentré depuis quelques heures des États-Unis où il était l’invité d’honneur d’un congrès international !…
    — Et ? trépigna Plan-Crépin qui bouillait d’impatience.
    — Et Kledermann n’a jamais eu de « fraise » à l’omoplate gauche !
    — Il en est sûr ? demanda Tante Amélie.
    — Ils se connaissent depuis l’université et il surveille son cœur depuis des années. C’est en débarquant en France qu’il a appris sa mort, et il déplorait de n’avoir pu rentrer à temps pour les funérailles. J’aime autant vous dire que j’ai été le bienvenu ! Quand je l’ai quitté, il était au téléphone pour obtenir une entrevue immédiate avec le chef de la police. Il veut

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