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La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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vouliez vous charger de la police, mon cher maître, vous me rendriez service puisque je n’y connais personne.
    — Moi si ! Reste le neveu ! Vous avez vraiment envie de cohabiter avec lui ?
    — Il loge ici ?
    — Oui… Alors qu’il a un appartement en ville… et pas loin.
    — Je vais régler la question !… Mais je crois que je ne pourrai jamais assez vous remercier de votre aide, maître !
    — Vous savez, Moritz était mon ami et j’avais de l’affection pour la petite Lisa. Je crains qu’elle ne soit en train de se perdre…
    Aldo raccompagna le notaire jusqu’à la porte d’entrée qu’ouvrit cérémonieusement Grüber, le regarda monter en voiture puis s’adressa au vieux majordome pour lui demander de lui préparer une chambre. La mine lugubre du vieux serviteur s’éclaira instantanément :
    — Monsieur le prince reste avec nous ?
    — N’est-ce pas tout naturel, Grüber ?
    — Certes, certes !… Mais que Monsieur le prince me pardonne : je n’osais plus l’espérer !… Depuis que nous avons perdu Monsieur, tout va de travers dans cette maison ! C’est M. Grindel qui donne les ordres puisque M lle Lisa est… souffrante !
    Son habituel aspect obséquieux fondait à vue d’œil, laissant apercevoir une détresse dont on ne l’aurait jamais cru capable… Les larmes n’étaient pas loin…
    — Nous allons faire en sorte que les choses reviennent à plus de normalité ! Pour commencer, au cas où le docteur Morgenthal se présenterait, l’entrée lui est interdite. En outre, je vais prier M. Grindel de regagner son logis. En dehors de moi, vous prendrez vos ordres de M me la comtesse von Adlerstein… le temps qu’elle sera là du moins car elle souhaite retourner chez elle et emmener la princesse rejoindre ses enfants… Ah, pendant que j’y pense, quel médecin soignait mon beau-père ?
    — Le professeur Zehnder, Excellence, mais je ne sais pas s’il est rentré des États-Unis où il était l’invité d’honneur d’un important congrès de chirurgie réparatrice dont il est peut-être le meilleur, à Philadelphie. Sa notoriété est grande…
    — Je sais. Où habite-t-il ?
    — Une très belle maison ancienne dans la vieille ville qui…
    — Téléphonez pour savoir s’il est là et si c’est le cas priez-le… de m’accorder quelques instants…
    Sortant de l’un des salons de réception, Grindel fit son apparition au même moment :
    — Ah, Grüber ! Je vous cherchais, fit-il sans paraître s’apercevoir de la présence de Morosini, mais celui-ci ne lui laissa pas le loisir d’expliquer ce qu’il voulait :
    — Allez-y, Grüber ! Je m’occupe du précieux cousin !
    — Ah, vous êtes là, vous ? Je suppose que vous partiez ?
    — Oh, que nenni ! En revanche, c’est vous qui allez prendre la porte et sans traîner ! Rentrez chez vous ! Il n’y a aucune raison que vous logiez ici !
    — J’y suis pour protéger Lisa ! Sans moi…
    — Elle se serait sentie un brin seule ? Seulement maintenant elle ne l’est plus ! Ce rôle me revient !
    Le visage massif du cousin Gaspard se fendit en un sourire qui montra de belles dents mais n’atteignit pas les yeux couleur d’ardoise :
    — Combien de fois vous a-t-elle dit qu’elle ne voulait pas de vous ? Vous êtes sourd ou borné ? Elle est chez elle !
    — Et comme jusqu’à preuve du contraire elle est toujours ma femme, je suis aussi chez moi ! Maître Hirchberg me l’expliquait encore il y a cinq minutes ! Et moi je ne veux pas de vous. Je ne suis pas le seul d’ailleurs ! Grand-mère partage entièrement ma façon de voir…
    — Les aristocrates se soutiennent entre eux, c’est atavique ! ricana-t-il. Et je ne vois pas pour quelle raison je me laisserais interdire la maison de ma cousine !
    — Qui parle d’interdire ? Vous pouvez venir la visiter quand vous voudrez ! Simplement je ne vois plus aucune raison pour que vous y soyez à demeure…
    — Eh bien, moi, j’en vois une et de taille ! Je suis plus jeune que vous, plus fort… vous avez été sérieusement amoché et diminué, mon prince d’opérette ! Alors vous fermez votre auguste gueule sinon…
    Dans son regard à la pupille rétrécie, Aldo sentit qu’il allait lui tomber dessus et le prit de vitesse. Les forces décuplées par la fureur, son poing droit partit et le gauche suivit aussitôt, mais Grindel se contenta de vaciller l’air un peu vague. Puis, émettant un grognement animal fonça sur son ennemi, les mains en avant dans

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