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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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fermée à clé. Personne n’est entré, personne ne pouvait forcer une fenêtre et il n’y a pas de passages secrets. Et vous dites qu’il a mangé et bu la même chose que vous.
    — Mieux ! ronchonna Branwood. Il nous a priés, Lecroix, Maigret et moi-même, de goûter ses aliments. Voyez-vous, Robin des Bois était un vrai cauchemar pour Sir Eustace. Le shérif était convaincu que le hors-la-loi cherchait à le tuer par la dague, les flèches, voire le poison.
    Corbett hocha la tête et revint à la table.
    — Sir Eustace est donc en bonne santé quand il quitte la pièce. Il monte à sa chambre, un gobelet de vin à la main, et croque peut-être une friandise. Pourtant aucun poison n’y a été décelé.
    — C’est cela, confirma doucement Branwood. Allez voir par vous-même, Messire. On a enlevé sa dépouille, bien sûr, mais rien d’autre, selon mes ordres et ceux du médecin. Le clairet, les friandises... tout est resté en l’état.
    — J’aimerais interroger Lecroix, son valet.
    — On vous l’amènera, mais il n’est sûrement pas coupable, déclara Branwood. C’est un simple d’esprit qui aimait profondément son maître.
    Ranulf-atte-Newgate intervint d’une voix claire, agacé par la façon qu’avait Naylor de le dévisager sans aménité.
    — Mais d’après vos indications, Lecroix dormait dans la même chambre. Comment se fait-il que les sursauts d’agonie de Sir Eustace Vechey ne l’aient pas réveillé ?
    Branwood haussa les épaules :
    — Vechey avait bu plus que de raison, et Lecroix aussi. En plus, ce dernier dort comme un loir. Et selon le mire, certaines substances toxiques entraînent une mort rapide et sans spasmes.
    Corbett se frotta le visage et regagna la fenêtre, attiré par une clameur montant de la cour : une petite foule s’était rassemblée autour d’une estrade rudimentaire, où attendait un bourreau à la cagoule rouge. Corbett se figea : un homme, les poings liés derrière le dos, était traîné en haut des marches et sa tête mise sur le billot. La hache se leva, étincelante sous le soleil, et retomba avec un terrible bruit sourd.
    Corbett eut un mouvement de recul et détourna le regard du sang qui jaillissait en arc de cercle.
    — Que se passe-t-il, mon maître ?
    Ses serviteurs le rejoignirent et jetèrent un coup d’oeil par-dessus son épaule.
    — Tu vois ! chuchota Ranulf à Maltote. Les paupières frémissent encore et les lèvres bougent.
    Le jeune courrier au visage rond qui ne supportait pas la vue du sang – le sien ou celui des autres – s’éloigna prestement en priant le ciel de ne pas s’évanouir. Corbett fixa l’assistant shérif.
    — Une exécution, Sir Peter ?
    — Non, une leçon, rétorqua Branwood en jouant avec la bague ornant sa fine main brune.
    Corbett frémit lorsque la hache frappa derechef et il surprit une lueur d’amusement sardonique dans les yeux de son interlocuteur.
    — De quoi s’agit-il ? demanda-t-il en désignant la fenêtre d’un geste brusque.
    — Vous venez d’arriver à Nottingham, Sir Hugh. Vous ne savez donc pas que la peste sévit dans notre cité.
    Corbett se retourna en frissonnant. Dieu soit loué ! il n’avait pas emmené Maeve et sa petite Aliénor.
    — L’épidémie s’abattit sur une demeure de Castle Street, expliqua Branwood. Des membres du guet, suivant les règles en vigueur, condamnèrent la bâtisse et tracèrent des croix sur les portes et les fenêtres.
    Corbett murmura une prière. Là où frappait la peste, c’est toute la maisonnée qui souffrait.
    — Bref, poursuivit Branwood, on déclara morts un homme, son épouse, sa petite fille et son garçon, ainsi que deux serviteurs. Leurs corps allaient être transportés dans les fosses à chaux, hors la ville. En général, les gens ne s’approchent guère de ce genre de convoi, mais cette fois-là, un parent curieux, plus courageux que les autres, vint leur dire un dernier adieu. Il se dissimula dans l’ombre et lorsqu’on sortit un des corps, il vit la tête rouler – la gorge avait été tranchée.
    Branwood fit un signe de tête en direction de la fenêtre.
    — Les membres du guet {9} étaient des assassins. Ils avaient massacré la famille et pillé la demeure. Ils en paient le prix, à présent, devant Dieu et devant le roi.
    Corbett revint vers la table, essayant de ne plus entendre les coups sourds qui se succédaient, suivis par les murmures de l’assistance clairsemée.
    — Il

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