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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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dame belge ?
    — Eh non ! ragea-t-il. Voilà des jours que je la promène dans tous les restaurants élégants et j’attends encore son invitation. Qui n’est pas près de venir, à mon avis.
    — Pourquoi ?
    — Elle prétexte que la bienséance s’oppose à ce qu’elle reçoive un homme seul tant que sa fille est à la clinique. Et la délicieuse Agathe ne souhaite pas en sortir de sitôt afin d’être à l’abri des voies de fait du baron Waldhaus. Idem pour les réceptions. D’autre part, ne connaissant pas la configuration intérieure de la Villa Amanda, je me vois mal m’y introduire. Surtout sans protection extérieure, et Aldo est à Paris… Alors je tourne en rond !
    — Adalbert, mon ami, vous êtes un âne ! affirma soudain Plan-Crépin après avoir siroté son vin jusqu’à la dernière goutte avec une évidente satisfaction.
    — Oh, s’insurgea sa patronne. Vous perdez la tête, ma parole ? Comment osez-vous l’apostropher de la sorte ? Un peu de respect, que diable ! Ce n’est pas parce que vous venez de courir une aventure ensemble que vous pouvez vous permettre…
    — Aurions-nous préféré que je lui dise qu’il s’engourdit dans le chocolat ? Que ses facultés ne sont plus ce qu’elles étaient ou qu’il vieillit ?
    Trop suffoquée pour réagir, M me  de Sommières ne trouva rien à répondre. Quant à Adalbert, plus vexé que peiné, il répliqua :
    — Eh bien, merci, Marie-Angéline ! Au moins me voilà fixé sur ce que vous pensez de moi !
    Elle lui adressa un sourire bourré de malice.
    — N’en croyez rien. Ce n’est vraiment pas ce que je pense de vous, à la seule exception que le divin chocolat Timmermans me paraît devenu le philtre magique d’une Yseut frisant la septantaine ! Je me demande si elle n’aurait pas dans l’idée de vous épouser ? D’où ce souci des convenances. Voyez Marie Tudor et Philippe II d’Espagne.
    — Je n’ai rien d’un Habsbourg et elle n’est pas laide !
    — Nous nous égarons ! coupa la marquise. Où voulez-vous en venir, Plan-Crépin ?
    — Ne cherchez pas, marquise, M lle  du Plan-Crépin doit penser qu’elle serait plus habile que moi !
    — Seule, non ! Mais à nous deux, oui. Cent fois oui ! affirma-t-elle avec aplomb. Pour le plan auquel je pense, j’ai seulement besoin de deux renseignements. D’abord, combien y a-t-il de domestiques à la Villa Amanda ?
    — Trois. Un maître d’hôtel qui sert aussi de chauffeur, une cuisinière qui habite en ville et une femme de chambre. Et après ?
    — Le jour de sortie de la femme de chambre. Vous voyez que ce n’est pas compliqué ? ajouta-t-elle avec un large sourire.
    — Admettons ! Et alors ?
    — Voilà ce que nous allons faire…

11
OÙ PLAN-CRÉPIN PREND LE POUVOIR
    Rentré à Biarritz dans la matinée, Adalbert se précipita chez le fleuriste le plus proche de l’hôtel du Palais et y fit l’emplette d’une magnifique corbeille de fleurs qu’il fit porter à la Villa Amanda avec une lettre de repentance, qui lui avait bien demandé une demi-heure de réflexion. Il y exprimait à M me  Timmermans ses regrets d’avoir été contraint de l’abandonner au seuil d’une fête dont elle se promettait tant de plaisir pour voler au secours d’un « Parrain » âgé et très cher qui offrait cette particularité de n’appeler la médecine à son secours que lorsqu’il allait mieux. Grâce à Dieu, l’accident dont il avait été victime était moins grave qu’on ne l’avait cru et l’on en était quitte pour la peur. Rassuré donc, il se hâtait de revenir pour renouer le fil détendu d’une amitié qui lui était devenue précieuse, etc. Il terminait ce chef-d’œuvre d’hypocrisie en proposant de venir chercher son amie pour l’emmener dîner où il lui plairait…
    Son pensum achevé, il s’accorda un de ses plaisirs favoris en se plongeant dans un bain où il resta près d’une heure et demie – en ajoutant de l’eau chaude de temps en temps et en fumant un de ces cigares de La Havane « Rey del Mondo » qui représentaient pour lui l’un des sommets de la volupté. Il se trouva même si bien qu’il finit par s’endormir.
    Ce fut le téléphone qui le réveilla et le sortit plus vite que prévu d’une eau devenue à peine tiède sur laquelle le havane aux trois quarts consumé flottait à la dérive…
    Jurant comme un templier, il se bâcha hâtivement d’un peignoir en tissu éponge et se rua

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