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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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sur le téléphone qu’il atteignit alors qu’il venait de sonner pour la septième fois. Il bénit la patience des standardistes de l’hôtel quand il reconnut la voix et le léger accent belge de M me  Timmermans.
    — Vos fleurs sont magnifiques, dit-elle, mais vous ne me deviez aucune compensation. Je suis allée finalement au dîner de Chiberta. Il eût été stupide de laisser perdre les deux couverts que vous aviez retenus et, en arrivant au club-house, j’ai rencontré un vieil ami, le général de Palay, qui cherchait vainement à se procurer une place. Je l’ai tout bonnement invité et nous avons passé une soirée charmante. Leurs Majestés espagnoles étaient superbes et le roi Alphonse…
    — Vous me raconterez en détail ce soir. Où voulez-vous que nous dînions ?
    — Oh, je suis désolée mais ce soir je ne suis pas libre, le cher général tient absolument à me rendre mon invitation d’hier soir. C’est bien naturel, n’est-ce pas ?
    Mécontent, Adalbert pensa qu’il eût été encore plus naturel qu’on le conviât, lui, puisqu’il avait payé pour la soirée de charité…
    — Mais comment donc ? Puis-je demander des nouvelles de la baronne ?
    — Oh, elle est en voie de guérison mais ne veut pas lâcher sa clinique tant que les marques de ce qu’elle a subi n’auront pas complètement disparu.
    — On peut la comprendre : une jolie femme a de ces délicatesses. Eh bien… puis-je vous retenir pour après-demain ?
    — Je ne sais pas encore mais nous pourrions boire un verre au Bar Basque vers midi…
    — Demain ?
    — Non, jeudi. Demain, institut de beauté ! Je consacre la journée à ma remise en forme !
    — Comme si vous en aviez besoin ! fit-il d’un ton platement courtisan qui l’écœura lui-même. Enfin, va pour le Bar Basque mais faites-moi la grâce de me retenir votre soirée. Je vais devoir rentrer bientôt à Paris…
    — Déjà ?
    — Eh oui, la semaine de Pâques est finie et j’ai des obligations auxquelles je ne peux me dérober…
    — Vous préparez une campagne de fouilles, peut-être ?
    — C’est possible et cela demande une longue et minutieuse préparation, comme vous devez le penser !
    — Passionnant, et quel site avez-vous choisi ?
    — Ce sont des choses, chère amie, que l’on ne dit pas au téléphone. Vous n’avez pas idée de l’espionnage qui règne dans notre petit monde. Une parole de trop et, lorsque vous arrivez sur place, vous trouvez un concurrent installé depuis la veille ! Ah, veuillez m’excuser un instant : on frappe… Entrez ! cria-t-il.
    Un groom rouge, noir et or parut portant une lettre sur un petit plateau. Il la remit, empocha le pourboire que lui octroyait Adalbert, salua et disparut tandis que ce dernier ouvrait l’enveloppe où s’étalait la grande écriture baroque de Marie-Angéline. Quelques mots seulement à l’intérieur : « La femme de chambre sort le jeudi. Débrouillez-vous, sinon cela fait une semaine de plus à attendre ! »
    Adalbert ne s’attarda pas à se demander d’où Plan-Crépin avait pu sortir ce renseignement si rapidement. Il glissa le message dans la poche du peignoir et revint au téléphone.
    — Que vous disais-je, ma chère amie ? On vient de m’apporter une lettre du Louvre. Je dois être impérativement à Paris samedi matin. Je prendrai donc le train vendredi soir… et ce sera avec le regret infini de quitter Biarritz sans vous avoir revue, sinon pour un verre à la sauvette au milieu d’une foule de snobs !
    — Vous avez raison. Oubliez le Bar Basque et passons ensemble la soirée de jeudi !
    — Vous êtes adorable ! Où voulez-vous dîner ?
    — Vous savez que j’ai une préférence pour les Fleurs.
    — Mille mercis pour cette joie ! Je serai devant chez vous à neuf heures.
    Il reposa le combiné sur son support, poussa un soupir de soulagement et se laissa tomber sur son lit pour récupérer. Il avait craint un moment que M me  Timmermans ne lui batte froid et c’était apparemment son intention. Cette façon de retarder de jour en jour un rendez-vous était révélatrice : on entendait le punir en lui tenant la dragée haute ! Et du temps, on commençait à en manquer singulièrement. Lui tout au moins ! Il n’avait pas beaucoup menti en disant qu’il était pressé de rentrer à Paris pour savoir où en était Aldo. Celui-là n’avait pas donné signe de vie depuis son départ. Pas même à Tante Amélie, et

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