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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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libérer de son bâillon – se demanda si son ami n’était pas devenu fou. Qu’espérait-il tenter, seul, dans cette maison bourrée à craquer de monde où il ne pouvait que se faire abattre ? Et apparemment Gregory se posait la même question :
    — D’où l’avez-vous extirpé, celui-là ?
    — Du parc, expliqua l’un de ses gardiens. Il avait sauté le mur et il distribuait des morceaux de viande aux chiens. Quand il nous a vus il s’est mis à courir dans tous les sens et il a fallu se mettre à six pour en venir à bout. Il vous glisse dans les doigts comme une anguille !
    — Il devrait être dans son appartement de Paris où on le surveillait jour et nuit ! Bande d’incapables ! hurla-t-il, furieux. Quand j’en aurai fini, il y aura des comptes à régler.
    — Faut pas leur en vouloir, plaida Adalbert, lénifiant. Ils ont fait une simple erreur sur la personne… Vos sbires m’ont consciencieusement suivi jusqu’au musée du Louvre, l’autre matin, et ils n’y ont pas manqué quand j’en suis ressorti, à cette différence près que ce n’était pas moi mais le frère jumeau de mon valet de chambre sous mes vêtements. Ce qui m’a permis, sous les siens, de m’embarquer tranquillement dans le taxi qui m’attendait sur la berge de la Seine – il faut dire qu’au Louvre, nous avons nos petits secrets ! C’est un vieux palais, vous savez, avec plein de recoins, et je le connais comme ma poche ! Au fait, je n’ai pas l’honneur de vous connaître ?
    Fou de rage, Gregory le gifla à la volée en allers et retours répétés :
    — Avant peu, tu regretteras de m’avoir rencontré ! Qu’on le ligote, lui aussi !
    Ce fut fait en un rien de temps et Adalbert se retrouva couché à côté d’Aldo que Doña Luisa avait réussi à délivrer de son bâillon.
    — Qu’est-ce qui t’a pris de faire cette entrée théâtrale ? chuchota celui-ci. C’était vraiment utile de te faire prendre si bêtement ?
    — C’est, mon cher, ce qu’en tactique militaire on appelle une diversion. Ils ont dû se mettre à quatre ou cinq pour m’attraper. Ecoute plutôt ! Pendant qu’on s’occupait de moi, des sympathisants franchissaient le mur… Tu les entends ?
    Dans le jardin, indubitablement, des coups de feu se succédaient, parfois suivis d’un cri de douleur. Gregory s’était avancé jusqu’à la porte et regardait… Soudain, il recula, prit un poignard arabe dans un trophée mural et, saisissant Doña Luisa par les cheveux, lui mit la lame sous la gorge. Il avait constaté que ses hommes reculaient devant le tir nourri :
    — Je ne sais pas combien vous êtes ! hurla-t-il, mais si l’un de vous franchit ce seuil, je saigne la vieille ! Et qu’on ferme cette porte ! Elle est solide !
    Quatre hommes réussirent à claquer le lourd vantail au nez des assaillants et à le barricader, ce qui leur permit de souffler… Aldo aurait aimé demander des explications supplémentaires mais l’un des pieds de son ennemi se posait sur sa poitrine tandis que celui-ci attachait les longs cheveux dénoués de Doña Luisa aux sculptures du haut dossier de son fauteuil, en tirant suffisamment pour l’empêcher de bouger. Des larmes montèrent aux yeux de sa victime :
    — Vous êtes vraiment un monstre ! Vous ne gagnerez pas éternellement…
    — Oh, que si, répondit-il avec son rire sinistre. Combien sont-ils dehors ? répéta-t-il en glapissant à l’adresse de celui qu’il appelait Slim.
    — Difficile à savoir tant qu’il fait nuit ! M’est avis que ce ne sont que des paysans. Leur chef est un petit vieux teigneux qui sait drôlement bien se servir d’un fusil.
    — On va savoir ! Hé, toi, l’archéologue, dis-nous un peu qui sont tes copains ?
    — Des contrebandiers, à ma connaissance. Il paraît que, depuis que vous occupez cette maison, vous gênez leur commerce !
    — Tiens, c’est nouveau ? Mais c’est une bonne garantie contre les gendarmes. On les voit mal s’associer…
    — Peut-être, reprit Slim. Mais qu’est-ce qu’on fait ?
    — Nous, rien ! Avec trois otages, sans compter Isabel à l’étage, on n’a pas grand-chose à craindre. Hé, vous autres, là-haut ! ajouta-t-il à l’adresse des cinq hommes qui gardaient toujours la salle sous la menace de leurs armes. (Ils étaient dressés à l’obéissance aveugle et, n’ayant pas reçu de nouvelle consigne, ils n’avaient pas bougé d’un iota.) Que trois d’entre vous

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