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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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en personne !
    – La clé ! commanda impérieusement Pardaillan.
    Et comme elle n’obéissait pas, il avança vers la porte, la traînant, comme il avait dit, sans effort apparent, et malgré qu’elle résistât bravement.
    Cependant il l’avait amenée jusque devant la porte. Il allongea la main vers le marteau. Elle comprit qu’elle n’était pas de force à lutter contre ce singulier personnage. Elle se résigna. Elle sortit enfin la clé, la laissa tomber à terre et voulu s’enfuir, prise d’une terrible panique.
    – Minute, la belle, fit Pardaillan d’un air narquois, ramasse la clé et ouvre toi-même… et sans bruit, comme tu sais si bien le faire, as-tu dit.
    La mégère baissa la tête, honteuse. Elle se voyait devinée. Elle avait pensé se débarrasser de cet énergumène en abandonnant une clé quelconque. Elle dut reconnaître que l’homme n’était pas que plus fort qu’elle. Il était encore plus malin. Il n’y avait pas moyen de résister ni de ruser avec lui.
    Vaincue, elle se résigna. Et tirant une autre clé, elle ouvrit sans bruit, comme on le lui avait ordonné. Alors, Pardaillan la lâcha et elle détala en faisant force signes de croix, comme si tous les démons d’enfer eussent été à ses trousses, en geignant :
    – C’est le diable ! Pour sûr, c’est le diable !
    q

Chapitre 29
    P ardaillan entra et mit la clé dans sa poche.
    Il se trouvait dans un large couloir qui précédait le vestibule. A sa gauche, une porte entrouverte, à sa droite une autre porte, fermée. Au fond du couloir, deux portières dont une rabattue et l’autre relevée par une embrasse.
    Il écouta et entendit, assez distinctement pour la reconnaître, quoique lointaine et assourdie, la voix de Jehan. Il murmura :
    – Il est vivant ! C’est parfait. Je n’ai pas à craindre d’être surpris par la valetaille, puisque « la belle enfant » l’a dit à la Galigaï, « monseigneur » a enfermé tout le monde à l’office. Voyons un peu à nous reconnaître ici.
    Il poussa la porte entrouverte et entra. Tout de suite, il vit le manteau et l’épée de Concini. Il sourit. Il vit la portière. Il la souleva. Une porte, la clé sur la serrure. Il ouvrit. Le battant donnait dans l’intérieur de la pièce qui suivait. Il eut un second sourire de satisfaction, jeta un coup d’œil circulaire dans cette seconde pièce, et, satisfait sans doute, il laissa tomber la portière en laissant la porte ouverte derrière. Il songea, avec un sourire railleur :
    – La retraite est assurée. Allons écouter un peu ce que peut bien dire Concini à son prisonnier.
    Il revint dans le couloir, se plaça contre la portière rabattue, écarta un petit coin et là, invisible, il put voir et entendre.
    Concini était accroupi à terre, penché sur un trou, le dos tourné à la portière. Il croyait avoir bien pris ses précautions pour que nul ne vînt le surprendre. Il n’avait aucune inquiétude à ce sujet. Et sa conversation avec Jehan l’absorbait si complètement qu’il ne s’aperçut pas que Léonora venait de s’accroupir à côté de lui, si près qu’elle le touchait presque. Elle aussi, comme Concini, elle tournait le dos à la portière, et comme Concini encore, elle était bien tranquille et à mille lieues de soupçonner qu’un indiscret les épiait.
    Pardaillan écouta donc. Lorsqu’il entendit Jehan raconter cette histoire d’audience royale et de compagnon prêt à révéler au roi le complot de Concini, il eut un demi-sourire et murmura.
    – Pas mal imaginé. Ma foi, si le Concini le relâche, et c’est probable, je me serai donné bien du mal inutilement. Enfin, attendons, tout n’est pas dit encore.
    Lorsqu’il vit Léonora intervenir, il comprit que les affaires de Jehan se gâtaient et il ne regretta plus la peine qu’il s’était donnée. Enfin, lorsqu’il entendit Concini dire qu’il se souciait fort peu des révélations dont on le menaçait, il se dit que le moment était venu de battre en retraite. Et il alla se poster derrière la tenture, tenant le battant de la porte d’une main, prêt à le pousser à la moindre alerte.
    Là, il entendit à peu près toute la conversation des deux époux. Nous disons : à peu près. En effet, il y eut des moments où le geste remplaça la parole et d’autres où les mots furent prononcés à voix si basse que, malgré qu’il eût l’ouïe extrêmement fine, il ne parvint pas à les saisir.
    Cependant, Concini se

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