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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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idée qu’il avait eue de recourir à lui.
    Pardaillan, très calme, leur donna des ordres brefs, très clairs, écoutés avec un respect religieux. Et tous trois, dissimulés dans l’ombre, ils attendirent.
    Enfin, Concini parut. Ils le laissèrent entrer sans bouger.
    Lorsqu’il fut entré, Pardaillan alla se blottir dans un renfoncement qu’il avait remarqué à deux pas de la porte.
    Léonora parut à son tour. Elle s’arrêta devant la porte et attendit, sans un appel, sans un geste, figée dans une immobilité de pierre.
    Au bout d’un instant, la porte s’entrebâilla silencieusement. Une femme d’un certain âge se glissa dehors et prononça quelques paroles à voix basse.
    Pas si basses cependant que Pardaillan ne les entendît. En sorte qu’au lieu de s’élancer, il se rencogna davantage, avec un sourire de satisfaction.
    Léonora répondit quelques mots, tendit une bourse qui disparut en un clin d’œil, entra et ferma la porte sans bruit. La femme demeura un instant immobile sur le seuil, puis elle s’éloigna d’un pas nonchalant.
    Pardaillan sortit de son coin et la rattrapa en quelques enjambées.
    – Ma belle enfant, fit-il de son air le plus gracieux et le plus ingénu, j’ai absolument besoin de parler à M. Concini, votre maître. Auriez-vous l’extrême obligeance de m’ouvrir la porte de cette maison d’où je viens de vous voir sortir ?
    La « belle enfant » frisait la cinquantaine. C’était une virago, taillée en hercule femelle, qui paraissait douée d’une force peu commune et qui devait accomplir dans la petite maison quelque sinistre et terrible besogne : geôlière et bourreau, probablement.
    A la demande de Pardaillan, une expression de méfiance inquiète se répandit sur son visage. Néanmoins, sensible à la politesse de ce galant chevalier, elle répondit en minaudant :
    – Hélas ! mon gentilhomme, je ne peux pas vous ouvrir, n’ayant pas la clé. Et quant à frapper à la porte, avant deux bonnes heures d’ici, je n’aurais garde de le faire, attendu que monseigneur a donné l’ordre de ne le point déranger et qu’il me chasserait si je lui désobéissais.
    Pardaillan tendit deux pièces d’or et, de son air le plus naïf, avec son inaltérable politesse :
    – Mais, ma belle enfant, je ne vous demande pas de frapper à la porte. Je vous demande de me l’ouvrir, simplement.
    Une lueur inquiétante passa dans l’œil de la virago. Mais la vue des deux pièces d’or réfréna ses velléités de violence. Elle s’en empara, les fit disparaître vivement, plongea dans sa plus gracieuse révérence et d’un air navré, sur un ton où perçait malgré elle une pointe d’ironie :
    – Que le ciel vous bénisse, mon gentilhomme. Je suis vraiment désespérée de ne pouvoir satisfaire un aussi généreux seigneur. Mais, je vous l’ai dit : je n’ai pas la clé.
    Et sur un ton où grondait une sourde menace, elle ajouta :
    – N’insistez donc pas… et veuillez me laisser passer, je vous prie. Sans s’émouvoir, Pardaillan insinua avec douceur, mais en la fixant avec insistance :
    – Bah ! et cette clé que vous avez fait fabriquer tout exprès pour le service particulier de M me  Concini et pour mieux trahir votre maître ?… Cette clé peut bien m’ouvrir la porte à moi aussi.
    La virago avait pâli. Mais elle connaissait sa force redoutable et un homme, deux hommes même n’étaient pas pour l’effrayer. Elle jeta un coup d’œil furtif autour d’elle. La rue était déserte, l’endroit écarté.
    Menaçante, elle avança résolument sur Pardaillan qui lui barrait la route. Celui-ci ne bougea pas. Il étendit vivement le bras et la saisit au poignet. Il souriait toujours de l’air le plus aimable. Son geste n’était pas un geste de violence. Il l’avait prise par le poignet comme il lui aurait pincé le menton.
    Et cependant les traits de la virago se contractèrent. Ce fut d’abord une expression de stupeur intense, puis une expression de douleur suivie d’un sourd gémissement. Pardaillan s’informa avec sollicitude :
    – Vous ai-je fait mal, ma belle ? Pourtant, c’est à peine si j’ai serré. Mais il ne lâchait pas prise pour cela. Et tout à coup, très froid :
    – Ecoute, dit-il, je n’ai pas de temps à perdre. Si tu ne m’ouvres pas, je te traîne jusqu’à cette porte, je frappe et je te livre à ton maître en lui apprenant que tu le trahis.
    – Jésus Dieu !… Mais c’est le diable

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