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Le Journal D'Anne Frank

Le Journal D'Anne Frank

Titel: Le Journal D'Anne Frank Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Frank
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première fois depuis longtemps qu’il me disait bonjour et ça m’a fait très plaisir.
    Lundi soir, Hello est venu chez nous pour faire connaissance avec Papa et Maman, j’avais acheté des gâteaux et des bonbons, il y avait du thé, des biscuits, de tout, mais ni Hello ni moi n’avions envie de rester tranquillement assis sur nos chaises, nous sommes allés nous promener et il ne m’a ramenée chez moi qu’à huit heures dix. Papa était très fâché, il a trouvé que j’exagérais de rentrer si tard, j’ai dû promettre qu’à l’avenir, je serais à la maison à huit heures moins dix. Il m’a invitée chez lui samedi prochain.
    Et puis Wilma m’a raconté que Hello était venu chez elle un soir et qu’elle lui avait demandé : « Qui est-ce que tu préfères, Ursul ou Anne ? », et il a répondu : « Ça te regarde pas. » Mais en partant (ils n’avaient plus bavardé ensemble de toute la soirée), il a dit : « Anne bien sûr, au revoir et surtout ne le dis à personne. » Et hop, il a disparu. Tout indique que Hello est amoureux de moi, et pour une fois, ça me plaît bien. Margot dirait que c’est un garçon tout à fait acceptable, je le trouve aussi, pour ne pas dire plus. Maman le couvre de fleurs, elle aussi, un garçon bien (de sa personne) et poli et gentil avec ça ; je suis contente que Hello plaise tant à toute ma famille, sauf qu’il n’est pas du goût de mes amies, qu’il trouve d’ailleurs très bébêtes, et il a bien raison. Jacque me taquine sans arrêt au sujet de Hello ; je ne suis pas du tout amoureuse, ça non, j’ai bien le droit d’avoir des amis, personne n’y trouve à redire.
    Maman veut toujours savoir avec qui j’aimerais me marier plus tard, mais je crois qu’elle ne devinera jamais que c’est Peter, parce que je leur soutiens le contraire sans sourciller. J’aime Peter comme je n’ai jamais aimé personne et j’essaie de me persuader sans cesse que si Peter est toujours avec toutes ces autres filles, c’est uniquement pour cacher ses sentiments ; il croit peut-être que Hello et moi, nous sommes amoureux, mais ce n’est pas vrai du tout car ce n’est qu’un copain ou comme dirait Maman mon chevalier servant.
     
    Bien à toi,
    Anne
     
     
     
    DIMANCHE 5 JUILLET 1942
     
    Chère Kitty,
     
    Vendredi, la distribution des prix au Théâtre juif s’est bien passée, mon bulletin n’est pas si mauvais, j’ai une seule note en dessous de la moyenne, un cinq en algèbre, et pour le reste que des sept, deux huit et deux six. A la maison, ils étaient contents, mais en matière de notes, mes parents sont très différents des autres, ils se moquent bien qu’un bulletin soit bon ou mauvais, ce qui compte pour eux, c’est que je sois en bonne santé, pas trop insolente et que je m’amuse, si ces trois conditions sont remplies, le reste suivra.
    Moi, c’est le contraire, je n’aime pas les mauvaises notes, on m’a acceptée au lycée sous condition parce qu’en principe j’aurais dû faire une septième année à la sixième école Montessori, mais quand il a fallu que tous les enfants juifs aillent dans les écoles juives, M. Elte nous a prises à l’essai, Lies Goslar et moi, après quelques tergiversations. Lies aussi est passée dans la classe supérieure mais avec examen de rattrapage très dur en géométrie.
    Pauvre Lies, chez elle, elle a bien du mal à travailler sérieusement ; elle a sa petite sœur qui joue dans sa chambre toute la journée, un bébé trop gâté de bientôt deux ans. Si Gabi n’obtient pas ce qu’elle veut, elle se met à crier, et si Lies ne s’occupe pas d’elle, c’est Mme Goslar qui crie. Dans ces conditions, il est impossible que Lies travaille bien, et les innombrables leçons particulières qu’on lui donne sans arrêt ne peuvent pas y changer grand-chose. Chez les Goslar, tu parles d’une organisation ! Les parents de Madame habitent la porte à côté, mais prennent tous leurs repas avec eux, en plus il y a une bonne, le bébé, Monsieur, toujours distrait et absent, et Madame, toujours nerveuse et irritée, qui en attend encore un. Dans cette pétaudière, cette pauvre empotée de Lies est toute perdue.
    Ma sœur Margot a eu aussi son bulletin, brillant comme d’habitude. Si cela existait chez nous, elle serait sûrement passée dans la classe supérieure avec les félicitations du jury, c’est un vrai crack !
    Papa est très souvent à la maison ces derniers temps, il n’a plus

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