Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire

Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire

Titel: Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philip Freriks , Alain Lechat , Kim Andringa
Vom Netzwerk:
encourageaient tout ce
    palais sera détruit durant les combats de la
    désordre en mettant à disposition les
    Commune en 1871. En 1678, Louis part à
    portes et couloirs. De plus, les habitants du Versailles, la vivante folie.
    Louvre hébergeaient des personnes
    recherchées par la police, on s’y battait en
    Une population cosmopolite
    duel et les étudiants des Beaux-Arts
    gênaient tout le monde avec leur tapage.
    Une fois que le Roi Soleil et toute sa cour
    La lettre n’eut guère d’effet. Chacun faisait eurent tourné les talons, le palais fut pour
    à sa guise, avec les poêles et cheminées
    ainsi dire squatté par une foule d’artistes,
    qui couvraient les murs de suie et rendaient
    leurs modèles, des journalistes, des scien-
    la situation dangereuse. L’ébéniste Boulle,
    tifiques et d’autres énergumènes. L’espace
    dont les réalisations comptent aujourd’hui
    libéré était occupé par les Académies
    parmi les meubles anciens les plus chers,
    royales, en premier lieu par l’Académie
    perdit de précieuses commandes dans un
    française. Vers la fin du siècle, on y organisa grand incendie en 1720. Quelques années
    pour la première fois des expositions.
    plus tard, le toit du pavillon de Flore tomba L’Académie des sciences (toujours celle où
    en proie aux flammes suite aux pratiques
    Arago siègerait plus tard) s’installa dans les imprudentes du tenancier d’une friterie, ou
    anciens appartements du roi. On pouvait y
    l’équivalent de l’époque.
    voir des bocaux contenant des préparations
    anatomiques dans du formol, un chameau
    empaillé (serait-ce celui de Louis XIII ?), un En route vers la Révolution
    squelette d’éléphant…
    Cela continua sous Louis XV Le cardinal de
    Nombreux furent ceux qui s’y bricolèrent un
    Rohan et une succession de ministres
    petit appartement. Dans des coins et
    s’approprièrent les appartements de la
    recoins, sous les escaliers ou sous les toits.
    reine mère, Anne d’Autriche. Les sculpteurs
    Les espaces entre les piliers de la colonnade Girardon, Pigalle, Lemoine, Falconet y
    étaient bouchés pour y aménager un logement
    avaient leurs ateliers. Le peintre François
    ou un atelier. Un dénommé Watelet eut pendant Boucher, qu’on compte parmi les peintres
    vingt ans un délicieux jardin sur le toit de cette rococo, y résidait également. Le philosophe
    aile du palais. La cour Carrée était envahie par des Lumières François Marie Arouet, plus
    un pêle-mêle de cabanes et baraques où
    connu sous le nom de Voltaire (1694-1778),
    vivaient des veuves d’artistes, des apothicaires idole de la bourgeoisie libérale anticléricale, et des charlatans, des ouvriers du bâtiment et tenait tout cela en piètre estime. Il n’était pas des sculpteurs ratés. Les gardiens et les gardes le seul.
    suisses tenaient un petit commerce ou un café Mais faute d’argent, les travaux de restauration sous les portails et dans les couloirs du palais.
    restent en suspens sous Louis XVI. Le peuple
    Ces derniers servaient également de lieux de
    affamé contraint, quelques mois après le début passe. Le 2 novembre 1701, le ministre
    de la Révolution le 14 juillet 1789, à revenir au Pontchartrain écrivit au capitaine responsable palais des Tuileries. Le peuple en révolte va du maintien de l’ordre dans le palais et
    littéralement chercher la famille royale à
    ses environs. Il l’avertit que le roi avait
    Versailles. Le roi cède quand la situation
    été informé que les couloirs du Louvre
    menace de virer au bain de sang. La nour-
    accueillaient les pires formes de prosti-
    riture la plus élémentaire, le pain, est venue 78

    L e M é r i d i e n d e P a r i s
    à manquer ; l’économie est dans un état
    Muséum central des arts. Une modification
    pitoyable. On dit parfois que le peuple alla à subtile dont la signification m’échappe pour le Versailles chercher « le boulanger » dans
    moment. Peut-être reflétait-elle la transforma-l’espoir que sa présence aux fourneaux de
    tion du Louvre en une sorte d’entrepôt central l’État produise un miracle.
    de tous les trésors de l’art dérobés dans le
    Le miracle se fit attendre. A peine un an
    reste de l’Europe par les armées
    plus tard, le 10 août 1792, le peuple entra
    napoléoniennes au nom de la Révolution et
    de force au palais des Tuileries. Désormais,
    de la libération ? Cela ne posait pas de
    c’est là que se réunira la Convention,
    problème aux artistes

Weitere Kostenlose Bücher