Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
montrerez de la sorte une courtoisie dans laquelle notre homme verra peut-être un début d’enterrement de la hache de guerre.
    — Acceptons-en l’augure !
     
    Il n’y paraissait guère, en tout cas quand, le lendemain à trois heures pile, Morosini franchit, dans l’avenue de Paris, le seuil de ces fort beaux locaux administratifs en pensant que lorsqu’il rédigerait un ouvrage documenté sur les différents gîtes de la police à travers le monde – il aurait bientôt une documentation imbattable ! – celui-là occuperait une place privilégiée : c’était un ancien hôtel XVIII e siècle digne de figurer auprès de Scotland Yard et autres monuments à la gloire des défenseurs des droits de l’homme. Tout simplement ravissant. Pas très bien tenu mais ravissant ! Et quand, annoncé par un agent en uniforme, il pénétra dans le bureau du grand patron – hautes fenêtres et lambris élégants recouverts d’une affligeante peinture grise ! –, il estima que c’était du gâchis. Langlois, qui adoucissait le sien d’un splendide tapis et y mettait des fleurs, aurait fait merveille avec ce décor !
    Heureusement, la table sur laquelle Lemercier rédigeait quelque chose au milieu d’une marée de paperasses, n’était pas signée Riesener et c’était un soulagement. Aldo eut cependant le loisir de détailler le décor ambiant car le maître de céans ne parut pas s’apercevoir de sa présence et continua d’écrire comme si de rien n’était. Refrénant par prudence son envie de s’installer sur une chaise et d’y allumer une cigarette, il resta debout avec un stoïcisme quasi romain attendant que le grand homme eût fini sa page d’écriture. Mais il ne put, au bout d’un moment, retenir un toussotement agacé. Lemercier, alors, leva le nez :
    — Ah ! C’est vous !
    — Cela vous surprend ? Il me semble qu’on m’a annoncé…
    — Oui, mais étant donné que je ne vous attendais pas…
    — Lorsque l’on me donne un rendez-vous, monsieur le commissaire, j’ai pour habitude de m’y rendre. Ou bien m’auriez-vous fait l’honneur de m’oublier ?
    L’aménité du sourire corrigeait l’insolence du ton et arrondit encore un peu plus l’œil brun du policier. Au-dessus, le sourcil se fronça :
    — Oh non ! Asseyez-vous ! Je suis à vous dans un instant…
    C’était dit de façon presque courtoise et Aldo, qui commençait à penser que l’heure était à la détente, allait s’enhardir jusqu’à demander l’autorisation de fumer quand le téléphone sonna :
    — Excusez-moi ! fit Lemercier en posant son stylo. Puis, virant soudain au rouge vif, il hurla : « Qu’est-ce que vous dites ?… Où ça ?… C’est bon, j’arrive ! »
    Reposé brutalement, le combiné émit une plainte. Aldo se leva :
    — Un contretemps ? Je peux revenir plus tard… ou un autre jour ? fit-il suave.
    Il crut que Lemercier allait lui sauter à la figure, et puis tout se calma et le commissaire retrouva sa couleur primitive :
    — Non. Je vous emmène ! Ça va vous intéresser.
    À une allure de tempête on descendit dans la cour où une voiture attendait déjà à deux pas du taxi qui avait amené Morosini. Ce que voyant, le policier lança à son compagnon un regard ironique :
    — Vous l’avez fait attendre ? Qui vous a dit que vous en auriez besoin et que je ne vous garderais pas ?
    — À tout hasard !… Une idée en passant ! fit Aldo désinvolte.
    — Eh bien, renvoyez-le ! Je vous ai dit que je vous emmenais.
    — Où cela ? En prison ?
    — Non. À Trianon. Il y a eu un autre meurtre…
    Cette fois, il s’agissait d’un des jardiniers. Il gisait près du Pavillon Français, charmant édifice élevé au bout du jardin de même nom. Face contre terre, son chapeau de paille à trois pas du corps à côté de la brouette contenant des pieds de giroflées, il portait, comme la victime de la veille, un long couteau fiché au travers d’un loup de velours noir… Ce que voyant, Morosini s’exclama :
    — Encore ? Votre assassin doit tenir boutique d’articles de cotillons !
    L’homme agenouillé près du corps et qui devait être le médecin légiste lui fit signe de se taire :
    — Il n’est pas mort depuis une heure. Le corps est encore tiède…
    Tout doucement, il tira l’arme – un vulgaire couteau de cuisine – qu’il tendit au mouchoir que présentait le commissaire. En même temps il dégagea le masque, le retourna et

Weitere Kostenlose Bücher