Les panzers de la mort
l’obscurité pour essayer, en rampant, de tourner la position, mais, à peine avions-nous amorcé notre mouvement qu’une voix Cria dans la nuit : – Halt ! Wer da ?
– Sauvés ! s’exclama Porta, nous sommes pays, copain !
– Ce sont sûrement des nôtres, dit la voix, mais cette fois sur un ton plus calme.
– Bien sûr ! dit Porta en riant, pas la peine de les avoir à zéro !
– Passez sur la droite et avancez ! commanda la voix. Méfiez-vous, nous avons posé des mines !
– Sans blague ! cria Petit-Frère. J’aurais mieux aimé des œufs de Pâques !
Une main nous aida à descendre dans la tranchée et, malgré la nuit, on distinguait un galon d’argent sur l’épaule. Alte se redressa, fit son rapport et déclara que nous arrivions du 87 e bataillon d’infanterie. Comme des diables sortant d’une boîte, un groupe de lanciers surgirent et nous regardèrent médusés.
– Tiens, dit l’un d’eux, je pensais que là où se trouve un soldat allemand Il y reste.
Porta se retourna et ricana : – A d’autres, mon vieux ! T’as pas encore compris ?
– Sombre crétin ! ajouta Petit-Frère sur un ton condescendant, mais un officier lui enjoignit de se taire.
– Quand nous nous battions au Maroc, dit le légionnaire, Il n’y avait qu’une chose à faire : se tourner vers La Mecque et dire : « Inch’Allah ».
Et puis, on y allait carrément !
Que dire de plus ici ? Alors en avant, les gars !
Nous sommes de la pourriture et nous allons Crever pour une autre pourriture.
Canons, mitrailleuses, lance-flammes, bazookas, mines, bombes, grenades, des mots peut-être ! Dieu sait pourtant ce qu’ils évoquent l
– Camarades, nous arrivons…
Et tous ces hommes en uniforme, ivres, jaloux, malades, terrorisés attaquaient.
– Le butin vous attend ! Le sang, les femmes, l’alcool !
Demain vous serez morts ! Nous aussi.
Viva la Muerte !
VIVE LA MORT
ÇA y est ! 0n est de nouveau dans le bain ! dit Porta. Chaque fois que le commando est reformé, on nous dégringole dans la fosse à purin !
– Tant qu’on nous fout la paix, Il n’y a pas lieu de protester, dit Alte.
Après avoir nettoyé son grand chapeau avec un chiffon à fusil, Porta proposa une partie de 17-4.
– Ivan peut arriver d’une minute à l’autre, grogna Stege de mauvaise humeur. Il vaudrait mieux nous reposer.
Mais voyant ses camarades commencer à jouer au fond d’un trou de grenades, Il ne put résister et demanda des cartes. Petit-Frère avait le chef orné d’un invraisemblable bourrelet, reste probable d’un ancien melon que Porta lui avait enjoint de mettre. Von Barring, demanda stupéfait, des explications.
– C’est un chapeau genre pessaire que Petit-Frère a trouvé à l’asile de Brodny, déclara le légionnaire.
– J’aimerais tout de même bien, marmonna von Barring, que vous ne vous rendiez pas Ridicules ! Ive colonel a horreur de ça !
– Mais, mon capitaine, intervint Porta, on ne peut tout de même pas continuer à porter nos « manchons de crâne » au début du printemps ! Comme les coiffures de l’armée nous donnent mal aux cheveux, le copain a mis cette casquette de montagne !
Von Barring nous regarda d’un air impénétrable, secoua la tête et disparut le long de la tranchée, suivi du lieutenant Vogt.
Pendant quelques jours, le secteur resta calme, les Russes en face de nous, se tenaient tranquilles et nous échangions des appels de tranchée à tranchée. L’un d’eux, qui parlait particulièrement bien l’allemand, nous promettait des choses merveilleuses au cas où nous accepterions de jeter nos armes et de venir jusqu’à eux.
– Des milliers de jolies jambes vous attendent à Moscou ! Criait-Il.
– Est-ce vrai ce que raconte ce pouilleux ? demanda Petit-Frère, soudain très intéressé.
– Tu peux toujours aller le lui demander ! conseilla Porta.
Le géant se dressa au-dessus de la tranchée, mit ses mains en porte-voix et Cria de toutes ses forces : – Ici Petit-Frère ! Qu’est-ce que tu nous racontes avec tes pétroleuses de Moscou ! Si t’as des preuves de ce que tu dis, on pourrait causer.
Peu après le Russe répondit : – Viens par ici, Petit-Frère, on te donnera un billet pour l’express qui te déposera au milieu du plus grand bordel de Moscou.
Petit-Frère réfléchit un instant : – C’est trop beau pour être vrai, ce que dit cet espèce de bovin. – Et
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