Marcof-le-malouin
dois !
Et levant son pistolet, il fit feu presque à bout portant. La balle atteignit le marin en pleine poitrine. Marcof poussa un cri rauque, tourna sur lui-même et tomba. En ce moment Keinec, Jahoua et Fleur-de-Chêne, attirés par le bruit de la première détonation, accouraient en toute hâte.
Diégo était à l’extrémité du souterrain. Il saisit Yvonne toujours étendue sans connaissance à l’endroit où il l’avait laissée, et faisant jouer le ressort, il s’élança dans la grotte en attirant vivement la porte à lui.
– Sauvé, vengé, j’emporte la jolie Bretonne ! fit-il en souriant et en pressant Yvonne sur sa poitrine. C’est trop de bonheur ! À moi maintenant le plaisir, la liberté et les millions de la marquise !
Puis il se glissa avec son fardeau par l’étroite ouverture, courut à son cheval, le détacha, plaça Yvonne sur l’encolure, sauta en selle, et disparut au galop dans la direction de Brest au moment où Keinec, après avoir arraché les gonds de la porte, bondissait sur la plage. Jahoua le suivait.
Tous deux avaient vu tomber Marcof et enlever celle qu’ils aimaient. L’expression de leur physionomie était effrayante. On y lisait, comme ont eût lu dans un livre ouvert, les sentiments terribles de la colère, de la haine, de la rage, de la soif du sang. Leur impuissance présente ajoutait encore à l’horreur de leur situation morale, car ils ne pouvaient espérer, à pied, atteindre le ravisseur qui fuyait sur un bon cheval. Ils se regardèrent muets de douleur.
Puis, par un mouvement admirable qui décelait tout ce que ces deux jeunes et vaillants cœurs renfermaient de richesses, ils se précipitèrent dans les bras l’un de l’autre. Ces deux hommes, ennemis la veille, s’étreignirent en frères.
– Jahoua ! s’écria Keinec, si tu sauve Yvonne je te jure, par le Dieu vivant, que je ne m’opposerai pas à votre union.
– Je fais le même serment, Keinec ! répondit le fermier.
– Alors, elle sera à celui qui l’aura sauvée !
– À celui qui l’aura sauvée ! répéta Jahoua.
Pendant ce temps Fleur-de-Chêne essayait d’arrêter le sang qui coulait à flots de la poitrine de Marcof, et Diégo, longeant les falaises, disparaissait à l’horizon. La coiffe blanche d’Yvonne, dont la tête ballottée par le galop du cheval vacillait sur le bras du ravisseur, se distingua quelque temps encore, puis tout disparut dans un nuage de poussière.
Les deux jeunes gens devaient-ils tenir leur serment ? Yvonne devait-elle demeurer la proie du bandit ? Marcof devait-il mourir ? Que ceux de mes lecteurs, que la longueur de ce volume n’aura pas lassés, veulent bien s’adresser au Marquis de Loc-Ronan et ils auront réponse aux précédentes questions.
FIN.
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Mai 2010
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