Odyssée
rapide Aiakide, dans le fleuve o˘ celui-ci devait tuer tant de Troiens.
Et Phorkys commandait les Phrygiens, avec Askanios pareil à un Dieu. Et ils étaient venus d'Askaniè, désirant le combat.
Et Mesthlès et Antiphos, fils de Pylaiméneus, nés sur les bords du lac de Gygéia, commandaient les Maiones qui habitent aux pieds du Tmôlos.
Et Nastès commandait les Kariens au langage barbare qui habitaient Milètos et les hauteurs Phtl˘riennes, et les bords du Maiandros ét les cimes de Mykalè. Et Amphimakhos et Nastès les commandaient, et ils étaient les fils illustres de Non˘ôn. Et Amphimakhos combattait chargé d'or comme une femme, et ceci ne lui fit point éviter la noire mort, le malheureux ! Car il devait tomber sous la main du rapide Aiakide, dans le fleuve, et le brave Aklilleus devait enlever son or.
Et l'irréprochable Sarpèdôn commandait les Lykiens, avec l'irréprochable Glaukos. Et ils étaient venus de la lointaine Lykiè et du Xanthos plein de tourbillons.
Chant 3 :
quand tous, de chaque côté, se furent rangés sous leurs chefs, les Troiens s'avancèrent, pleins de clameurs et de bruit, comme des oiseaux. Ainsi, le cri des grues monte dans l'air, quand, fuyant l'hiver et les pluies abondantes, elles volent sur les flots d'Okéanos, portant le massacre et la Kèr de la mort aux Pygmées. Et elles livrent dans l'air un rude combat.
Mais les Akhaiens allaient en silence, respirant la force, et, dans leur coeur, désirant s'entre-aider. Comme le Notos enveloppe les hauteurs de la montagne d'un brouillard odieux au berger et plus propice au voleur que la nuit même, de sorte qu'on ne peut voir au-delà d'une pierre qu'on a jetée; de même une noire poussière montait sous les pieds de ceux qui marchaient, et ils traversaient rapidement la plaine.
Et quand ils furent proches les uns des autres, le divin Alexandros apparut en tête des Troiens, ayant une peau de léopard sur les épaules, et l'arc recourbé et l'épée. Et, agitant deux piques d'airain, il appelait les plus braves des Argiens à combattre un rude combat. Et dès que Ménélaos, cher à
Arès, l'eut aperçu qui devançait l'année et qui marchait à grands pas ; comme un lion se réjouit, quand il a faim, de rencontrer un cerf cornu ou une chèvre sauvage, et dévore sa proie, bien que les chiens agiles et les ardents jeunes hommes le poursuivent; de même Ménélaos se réjouit quand il vit devant lui le divin Alexandros. Et il espéra se venger de celui qui l'avait outragé, et il sauta du char avec ses armes.
Et dès que le divin Alexandros l'eut aperçu en tête de l'armée, son coeur se serra, et il recula parmi les siens pour éviter la Kèr de la mort. Si quelqu'un, dans les gorges des montagnes, voit un serpent, il saute en arrière, et ses genoux tremblent, et ses joues p‚lissent. De même le divin Alexandros, craignant le fils d'Atreus, rentra dans la foule des hardis Troiens.
Et Hektôr, l'ayant vu, l'accabla de paroles amères:
- Misérable P‚ris, qui n'as que ta beauté, trompeur et efféminé, pl˚t aux Dieux que tu ne fusses point né, ou que tu fusses mort avant tes dernières noces ! Certes, cela e˚t mieux valu de beaucoup, plutôt que d'être l'opprobre et la risée de tous ! Voici que les Akhaiens chevelus rient de mépris, car ils croyaient que tu combattais hardiment hors des rangs, parce que ton visage est beau ; mais il n'y a dans ton coeur ni force ni courage.
Pourquoi, étant un l‚che, as-tu traversé la mer sur tes nefs rapides, avec tes meilleurs compagnons, et, mêlé à des étrangers, as-tu enlevé une très-belle jeune femme du pays d'Apy, parente d'hommes belliqueux ? Immense malheur pour ton père, pour ta ville et pour tout le peuple ; joie pour nos ennemis et honte pour toi-même ! Et tu n'as point osé attendre Ménélaos, cher à Arès. Tu saurais maintenant de quel guerrier tu retiens la femme.
Ni. ta kithare, ni les dons d'Aphrodite, ta chevelure et ta beauté, ne t'auraient sauvé d'être traîné dans la poussière. Mais les Troiens ont trop de respect, car autrement, tu serais déjà revêtu d'une tunique de pierre 1, pour prix des maux que tu as causés.
Et le divin Alexandros lui répondit :
- Hektôr, tu m'as réprimandé justement. Ton coeur est toujours indompté, comme la hache qui fend le bois et accroît la force de l'ouvrier constructeur de nefs. Telle est l'‚me indomptée qui est dans ta poitrine.
Ne me reproche point les dons aimables d'Aphrodite d'or.
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