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Odyssée

Odyssée

Titel: Odyssée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Homère , Mimmo Paladino
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oeil de chien ! Et tu ne t'en soucies ni ne t'en souviens, et tu me menaces de m'enlever la récompense pour laquelle j'ai tant travaillé et que m'ont donnée les fils des Akhaiens ! Certes, je n'ai jamais une part égale à la tienne quand on saccage une ville troienne bien peuplée ; et cependant mes mains portent le plus lourd fardeau de la guerre impétueuse. Et, quand vient l'heure du partage, la meilleure part est pour toi ; et, ployant sous la fatigue du combat, je retourne vers mes nefs, satisfait d'une récompense modique. Aujourd'hui, je pars pour la Phthiè, car mieux vaut regagner ma demeure sur mes nefs éperonnées. Et je ne pense point qu'après m'avoir outragé tu recueilles ici des dépouilles et des richesses.
    Et le roi des hommes, Agamemnôn, lui répondit :
    - Fuis, si ton coeur t'y pousse. Je ne te demande point de rester pour ma cause. Mille autres seront avec moi, surtout le très-sage Zeus. Tu m'es le plus odieux des rois nourris par le Kronide. Tu ne te plais que dans la dissension, la guerre et le combat. Si tu es brave, c'est que les Dieux l'ont voulu sans doute. Retourne dans ta demeure avec tes nefs et tes compagnons ; commande aux Myrmidones ; je n'ai nul souci de ta colère, mais je te préviens de ceci : puisque Phoibos Apollôn m'enlève Khrysèis, je la renverrai sur une de mes nefs avec mes compagnons, et moi-même j'irai sous ta tente et j'en entraînerai Breisèis aux belles joues, qui fut ton partage, afin que tu comprennes que je suis plus puissant que toi, et que chacun redoute de se dire mon égal en face.
    Il parla ainsi, et le Pèléiôn fut rempli d'angoisse, et son coeur, dans sa m‚le poitrine, délibéra si, prenant l'épée aiguÎ sur sa cuisse, il écarterait la foule et tuerait l'Atréide, ou s'il apaiserait sa colère et refrénerait sa fureur.
    Et tandis qu'il délibérait dans son ‚me et dans son esprit, et qu'il arrachait sa grande épée de la gaine, Athènè vint de l'Ouranos, car Hèrè
    aux bras blancs l'avait envoyée, aimant et protégeant les deux rois. Elle se tint en arrière et saisit le Pèléiôn par sa chevelure blonde ; visible pour lui seul, car nul autre ne la voyait. Et Akhilleus, stupéfait, se retouma, et aussitôt il reconnut Athènè, dont les yeux étaient terribles, et il lui dit en paroles ailées :
    - Pourquoi es-tu venue, fille de Zeus tempétueux ? Est-ce afin de voir l'outrage qui m'est fait par l'Atréide Agamemnôn ? Mais je te le dis, et ma parole s'accomplira, je pense : il va rendre l'‚me à cause de son insolence.
    Et Athènè aux yeux clairs lui répondit:
    - Je suis venue de l'Ouranos pour apaiser ta colère, si tu veux obéir. La divine Hèrè aux bras blancs m'a envoyée, vous aimant et vous protégeant tous deux. Donc, arrête; ne prends point l'épée en main, venge-toi en paroles, quoi qu'il arrive. Et je te le dis, et ceci s'accomplira : bientôt ton injure te sera payée par trois fois autant de présents splendides.
    Réprime-toi et obéis-nous.
    Et Akhilleus aux pieds rapides, lui répondant, parla ainsi :
    - Déesse, il faut observer ton ordre, bien que je sois irrité dans l'‚me.
    Cela est pour le mieux sans doute, car les Dieux exaucent qui leur obéit.
    Il parla ainsi, et, frappant d'une main lourde la poignée d'argent, il repoussa sa grande épée dans la gaine et n'enfreignit point l'ordre d'Athènè.
    Et celle-ci retouma auprès des autres Dieux, dans les demeures olympiennes de Zeus tempétueux.
    Et le Pèléide, débordant de colère, interpella l'Atréide avec d'‚pres paroles :
    - Lourd de vin, oeil de chien, coeur de cerf ! jamais tu n'as osé, dans ton
    ‚me, t'armer pour le combat avec les hommes, ni tendre des embuscades avec les princes des Akhaiens. Cela t'épouvanterait comme la mort ellemême.
    Certes, il est beaucoup plus aisé, dans la vaste armée Akhaienne, d'enlever la part de celui qui te contredit, Roi qui manges ton peuple, parce que tu cormnandes à des hommes vils. S'il n'en était pas ainsi, Atréide, cette insolence serait la dernière. Mais je te le dis, et j'en jure un grand serment : par ce sceptre qui ne produit ni feuilles, ni rameaux, et qui ne reverdira plus, depuis qu'il a été tranché du tronc sur les montagnes et que l'airain l'a dépouillé de feuilles et d'écorce ; et par le sceptre que les fils des Akhaiens portent aux mains quand ils jugent et gardent les lois au nom de Zeus, je te le jure par un grand serment : certes, bientôt le regret d'Akhilleus envahira

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