Odyssée
auprès de toi et elle a saisi tes genoux. Tu lui as promis, je pense, que tu honorerais Akhilleus et que tu ferais tomber un grand nombre d'hommes auprès des nefs des Akhaiens.
Et Zeus qui amasse les nuées lui répondit, et il dit :
- Insensée ! tu me soupçonnes sans cesse et je ne puis me cacher de toi.
Mais, dans ton impuissance, tu ne feras que t'éloigner de mon coeur, et ta peine en sera plus terrible. Si tes soupçons sont vrais, sache qu'il me pliait d'agir ainsi. Donc, tais-toi et obéis à mes paroles. Prends garde que tous les Dieux Olympiens ne puissent te défendre, si j'étends sur toi mes mains sacrées.
E parla ainsi, et la vénérable Hèrè aux yeux de boeuf fut saisie de crainte, et elle demeura muette, domptant son coeur altier. Et, dans la demeure de Zeus, les Dieux Ouraniens gémirent.
Et l'illustre ouvrier Hèphaistos commença de parler, pour consoler sa mère bien-aimée, Hèrè aux bras blancs :
- Certes, nos maux seront funestes et intolérables, si vous vous querellez ainsi pour des mortels, et si vous mettez le tumulte parmi les Dieux. Nos festins brillants perdront leur joie, si le mal l'emporte. Je conseille à
ma mère, bien qu'elle soit déjà persuadée de ceci, de calmer Zeus, mon père bien-aimé, afin qu'il ne s'irrite point de nouveau et qu'il ne trouble plus nos festins. Certes, si l'olympien qui darde les éclairs le veut, il peut nous précipiter de nos thrônes, car il est le plus puissant. Tente donc de le fléchir par de douces paroles, et aussitôt l'olympien nous sera bienveillant.
Il parla ainsi, et, s'étant élancé, il remit une coupe profonde aux mains de sa mère bien-aimée et lui dit:
- Sois patiente, ma mère, et, bien qu'affligée, supporte ta disgr‚ce, de peur que je te voie maltraitée, toi qui m'es chère, et que, malgré ma douleur, je ne puisse te secourir, car l'olympien est un terrible adversaire. [590] Déjà, une fois, comme je voulais te défendre, il me saisit par un pied et me jeta du haut des demeures divines. Tout un jour je roulai, et, avec Hélios, qui se couchait, je tombai dans Lèmnos, presque sans vie. Là les hommes Sintiens me reçurent dans ma chute.
Il parla ainsi, et la divine Hèrè aux bras blancs sourit, et elle reçut la coupe de son fils. Et il versait, par la droite, à tous les autres Dieux, puisant le doux nektar dans le kratère. Et un rire inextinguible s'éleva parmi les Dieux heureux, quand ils virent Hèphaistos s'agiter dans la demeure.
Et ils se livraient ainsi au festin, tout le jour, jusqu'au coucher de Hélios. Et nul d'entre eux ne fut privé d'une égale part du repas, ni des sons de la lyre magnifique que tenait Apollôn, tandis que les Muses chantaient tour à tour d'une belle voix. Mais après que la brillante lumière Hélienne se fut couchée, eux aussi se retirèrent, chacun dans la demeure que l'illustre Hèphaistos boiteux des deux pieds avait construite habilement. Et l'Olympien Zeus, qui darde les éclairs, se rendit vers sa couche, là o˘ il reposait quand le doux sommeil le saisissait. Et il s'y endormit, et, auprès de lui, Hèrè au thrône d'or.
Chant 2 :
Les Dieux et les cavaliers armés de casques dormaient tous dans la nuit ; mais le profond sommeil ne saisissait point Zeus, et il cherchait dans son esprit comment il honorerait Akhilleus et tuerait une foule d'hommes auprès des nefs des Akhaiens. Et ce dessein lui parut le meilleur, dans son esprit, d'envoyer un Songe menteur à l'Atréide Agamemnôn. Et, l'ayant appelé, il lui dit ces paroles ailées :
- Va, Songe menteur, vers les nefs rapides des Akhaiens. Entre dans la tente de l'Atréide Agamemnôn et porte-lui très-fidèlement mon ordre. qu'il arme la foule des Akhaiens chevelus, car voici qu'il va s'emparer de la ville aux larges rues des Troiens. Les Immortels qui habitent les demeures Olympiennes ne sont plus divisés, car Hèrè les a tous fléchis par ses supplications, et les calamités sont suspendues sur les Troiens.
Il parla ainsi, et, l'ayant entendu, le Songe partit. Et il parla ainsi, et, t'ayant entendu, le Songe partit, Et il parvint aussitôt aux nefs rapides des Akhaiens, et il s'approcha de l'Atréide Agamemnôn qui dormait sous sa tente et qu'un sommeil ambroisien enveloppait. Et il se tint auprès de la tête du Roi. Et il était semblable au Nèlèiôn Nestôr, qui, de tous les vieillards, était le plus honoré d'Agamemnôn. Et, sous cette forme, le Songe divin parla ainsi :
- Tu dors, fils du
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