Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Peines, tortures et supplices

Peines, tortures et supplices

Titel: Peines, tortures et supplices Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anonymous
Vom Netzwerk:
la plus curieuse de Paris. Nous allons seulement passer en revue quelques établissements pénitentiaires de la capitale, en indiquant leurs caractères principaux.
LA CONCIERGERIE.
    Est ainsi nommée parce qu'au temps où les rois de France habitaient le palais de la Cité, c'était dans ce bâtiment que demeurait le concierge de la résidence royale.
    C'est là que furent enfermés Ravaillac, l'assassin de Henri IV, et Damiens, qui avait frappé Louis XV.
    La tour de Montgomery doit son nom au séjour forcé qu'y fit le comte de Montgomery, après avoir frappé Henri II de sa lance dans un tournoi.
    Ont été enfermés à la Conciergerie Marie-Antoinette, madame Élisabeth, les Girondins, madame Roland, le duc d'Orléans, Danton, Camille Desmoulins, les Hébertistes, Robespierre, Saint-Just; sous l'Empire, Georges Cadoudal; sous la Restauration, le comte de La Vallette, les quatre sergents de La Rochelle, Béranger; sous Louis-Philippe, Godefroy Cavaignac, Marrast, Lamennais, et enfin, à une époque récente, MM. Nefftzer, actuellement rédacteur en chef du Temps , Ch. et F. Hugo, Vacquerie, Paul Meurice, Pianori et Orsini.
SAINT-LAZARE.
    Cette prison fut d'abord un monastère, et saint Vincent de Paule l'habita avec la congrégation des Prêtres de la mission. Il y mourut en 1660.
    C'est là que sont enfermées les femmes coupables et notamment toutes celles qui se livrant à la prostitution ont contrevenu aux règlements de police.
    Saint-Lazare contient une pistole , où habitent les détenues qui peuvent payer les frais de leur séjour. Ces cellules ne sont fermées que pendant la nuit.
    Les femmes qui sont condamnées pendant qu'elles nourrissent conservent leur enfant dans la prison.
    La garde des détenues est confiée à cinquante sœurs.
    Les femmes travaillent dans un atelier et sont particulièrement occupées à des ouvrages de couture. La journée rapporte en moyenne deux francs.
    Le nombre des détenues est de 900 à 1000.
    Enfin, c'est à Saint-Lazare que se trouve la manutention du pain pour toutes les prisons de Paris.
SAINTE-PÉLAGIE.
    Les renseignements les plus complets et les plus intéressants ont été donnés par M. Alfred Sirven dans un volume publié: Les Prisons politiques 1 .
    Sainte-Pélagie est particulièrement affecté aux détenus pour dettes (la contrainte par corps subsistant pour les dettes envers l'État) et les condamnés politiques. Un pavillon particulier, dit des Princes , est réservé aux condamnés pour délits de presse.
    Bien des illustrations ont passé à Sainte-Pélagie; contentons-nous de citer Béranger, P.-L. Courier, Armand Carrel, Lamennais, Proudhon, M. de Girardin, Laurent Pichat, Vermorel, Eug. Pelletan.
    [1] Chez Lebigre-Duquesne. 1 vol., 3 fr.
    Cette prison se trouve rue de la Clé, non loin de l'hôpital de la Pitié.
    Sans nous arrêter à
LA ROQUETTE.
    qui n'a d'intérêt que par la cellule des condamnés à mort, décrite dans notre chapitre consacré aux exécutions, arrivons enfin à la prison la plus importante de Paris.
MAZAS.
    Nous empruntons nos détails à un très-curieux travail d'un journaliste, M. Jules Lermina, qui, sous ce titre, Soixante-douze heures à Mazas , publia dans le Corsaire , journal qui n'eut que trois mois d'une existence très-agitée, une relation minutieuse de ce qu'il avait vu et remarqué pendant son séjour dans cette prison.
    Nous avertissons seulement le lecteur qu'il remarquera beaucoup d'optimisme dans cette description: le prisonnier était sans doute d'une dose remarquable de philosophie; mais nous avons été en général habitués à une telle exagération en sens contraire dans les descriptions publiées par les détenus, que nous ne regrettons pas de devoir à la liberté d'esprit du prisonnier des détails que d'autres plus émus eussent passés sous silence.
    C'est le détenu qui parle:
La voiture cellulaire.
    Il faisait presque nuit: quelques minutes après, et sans que je puisse trop me rappeler comment, j'étais dans la voiture. Elle m'a paru contenir dix cellules. Celle où je me trouvais avait exactement la forme d'une boîte longue, dressée dans le sens de sa hauteur. J'étais assis sur un petit banc, soutenu par une tige de fer mobile, à la façon des strapontins de nos victorias à deux places. La largeur de la boîte ne dépassait pas de plus de trois ou quatre centimètres celle de mes épaules. J'étais emboîté , le mot est parfaitement exact. Je n'avais pas le loisir d'étendre mes jambes,

Weitere Kostenlose Bücher