Vie et Paroles du Maître Philippe
guérit jamais, il n’est que l’instrument
de la guérison.
Il ne faut pas arrêter trop tôt la fièvre d’un malade parce
qu’elle le nourrit et il peut demeurer ainsi longtemps sans danger. En coupant
la fièvre trop vite, on peut empêcher une maladie de se déclarer et de se
développer ; le malade peut mourir ou, souvent, un organe reste atteint
pour le reste de son existence. (9-6-1895)
La fièvre est dans le cliché un défenseur du malade. Autour du
malade il y a trois combattants : le malade, les esprits de la fièvre, le
médecin. Si le médecin est un médecin ordinaire qui remplit matériellement sa
fonction, les esprits ne le voient pas ou voient un serviteur, un ami du malade
qui apporte de l’eau ou des bandes de toile ; ils n’y trouvent rien de
mal. Si au contraire le médecin conjure le mal de partir, ils le voient. Et
alors deux cas peuvent se produire.
Ou le médecin sera le plus fort et on lui obéira parce qu’on
aura reconnu son titre et sa puissance, ou il sera le plus faible et n’aura
aucun titre à conjurer. Alors il arrivera ce qui arriverait à un cordonnier se
jetant sur un malade avec son tranchet et voulant chasser les médecins qui
l’entourent : on l’arrêtera.
Un médicament, pour faire tous ses effets, doit être désiré et
demandé par l’organe malade.
Les médecins croient qu’ils n’ont qu’à écrire toujours la même
formule. Ils oublient que, en un siècle, saisons, maladies, température,
remèdes, vie terrestre, essences végétales changent, dans les bêtes et dans les
plantes. (30-4-1903).
Rien n’est mort, tout est intelligent. C’est ce que ne savent
pas les savants et ce qui les déroute. Ainsi un inventeur découvre les
propriétés d’un médicament. Il l’administre pendant cinq ou six mois et les
malades sur lesquels il expérimente sont guéris.
Puis, au bout de ce temps, la vertu du remède s’éteint. Cela
tient à ce que la Nature aime la simplicité et déteste l’orgueil. La vertu a
disparu au fur et à mesure de l’apparition de la cupidité du pharmacien ou du
fabricant qui tirent sans permission du Ciel et pour leur propre gloire ou leur
propre satisfaction un profit déraisonnable du remède. (5-2-1902)
Les remèdes - Les plantes
Les simples, les plantes, ont chacune leur action propre sur une
maladie.
La plante qui doit guérir est au voisinage même de l’endroit
d’où peut naître la maladie ou l’accident.
La Nature a toujours mis le remède à côté du mal.
Ainsi les plantes qui poussent sur les rochers escarpés sont
propres à guérir des chutes et des contusions.
Les plantes utiles médicalement sont, par ordre de puissance :
le serpolet, l’absinthe, le genévrier, le houx dont on peut tirer un médicament
pour l’estomac, le gui qui peut fournir le meilleur anesthésique, et le muguet.
Le muguet est un adoucissant.
Le houx pourra guérir les congestions aiguës, angines, raideur
des membres, exostoses. C’est un puissant médicament. De toutes les autres
plantes le miel contient la quintessence. Le miel peut être employé dans toutes
les angines, mais il ne faut pas le décomposer.
En général les plantes à odeur douce et suave, faible, sont plus
actives. L’odeur, le parfum est en effet une vertu de la plante qui ne demeure
pas ; et, comme une plante ne peut pas tout avoir, si elle a un fort
parfum, elle a peu d’action médicamenteuse.
La mousse contient en elle-même une puissance vivifiante. Mettez
de la mousse dans l’eau, elle deviendra plus active. Mettez-en dans une terre
aride, cette terre deviendra capable, au bout de peu de temps, de nourrir de la
vigne. La mousse est une véritable terre vierge. Celle qui naît au pied des
rochers est particulièrement active ; elle reçoit en effet la poussière de
la roche à sa formation même, et permet la naissance de la terre véritablement
vierge.
Le tabac en applications, imbibé ou non d’alcool, est un remède
contre les engorgements ganglionnaires scrofuleux.
Les plantes rugueuses ont une action sur les maladies de la
peau.
Les préparations des végétaux doivent se faire dans l’eau salée
chaude (macération dans un bocal bouché). Les portions végétales doivent être
écrasées. Le sel (minéral) est en effet beaucoup plus désireux de se charger de
principes végétaux et animaux que l’alcool qui, actif par lui-même (il ne doit
s’employer qu’extérieurement),
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