Amy, ma fille

mère et Amy et puis j’ai continué :
    « Récemment, Richard m’a montré un cahier d’école d’Amy qui datait de 1995. Elle avait dessiné un cœur qu’elle avait partagé en différentes sections : Alex, sa maman, et moi. C’était juste après notre divorce. Elle avait écrit sur une des pages que je lui manquais.
    C’était la première fois que je voyais ce cahier.
    À la dernière page, elle avait écrit : « J’aime vivre… et je vis pour aimer ». Elle n’avait que douze ans.
    Bonne nuit, mon ange. Dors bien.
    Papa et maman t’aiment très fort. »

Épilogue
    Le décès d’Amy a été un choc.
    Le vendredi 29 juillet 2011, Janis et Richard, Alex, Reg, Tyler, Jane et moi, nous sommes rendus dans sa maison de Camden Square pour récupérer certaines de ses affaires. Parmi elles se trouvait sa guitare, à laquelle nous tenions tout particulièrement.
    Nous avons été accueillis par des fans. La place ne cessait de se couvrir de fleurs, de photographies et de messages en sa mémoire. J’ai distribué certains de ses T-shirts pour remercier le public de son amour et de sa présence. J’ai essayé de faire bonne figure et ai même réussi à sourire.
    Le samedi 30 juillet, nous nous sommes réunis en petit comité à la synagogue réformée de Finchley afin de célébrer shabbat et prier pour Amy.
    Ainsi s’est conclue l’une des pires semaines de ma vie.
    Les mois suivants, en attendant les résultats de l’enquête sur la mort de ma fille, je me suis consacré à la Fondation Amy.
    Parmi la multitude de cartes et de lettres qu’on nous a fait parvenir, nous avons trouvé trois cahiers envoyés par une jeune femme d’une vingtaine d’années, qui avait des difficultés d’apprentissage. Les cahiers étaient remplis de coupures de journaux et de photos d’Amy accompagnées de commentaires de la jeune femme, qui se prénommait Florence. Par exemple, on pouvait lire à côté de photos montrant Amy sortant d’un pub : « Non Amy, va pas au pub, va pas au pub ! » À côté de celle où on voyait Amy fumer, le commentaire suivant : « Fume pas, fume pas Amy, fume pas ! » Nous avons été tellement touchés par son geste que nous avons décidé de la rencontrer. Nous voulions lui redonner ses cahiers, afin qu’elle puisse les compléter car l’histoire d’Amy n’était pas terminée : grâce au travail de la Fondation, Florence aurait d’autres coupures de journaux à ajouter à sa collection.
    Jane et moi avons de nouveau rendu visite à Florence quelques mois plus tard, apportant avec nous une des chemises de bowling d’Amy. Nous avons été contents de pouvoir faire une heureuse, malgré cette tragédie.
    *
    En période de deuil, votre esprit peut vous jouer des tours. Les semaines qui ont suivi le décès d’Amy, il y a eu un certain nombre d’événements bizarres. Peut-être n’était-ce que de simples coïncidences, mais moi je les ai interprétés comme des signes que m’envoyait ma fille.
    Ça a débuté lors de la cérémonie à Edgwarebury Lane. Pendant que je lisais l’éloge funèbre, un papillon noir est entré dans la salle de prières. Un murmure a parcouru l’assemblée. Le papillon s’est posé sur l’épaule de Kelly Osbourne avant de voler autour de moi. C’était comme un signe de l’au-delà pour me dire qu’elle reposait en paix. J’ai la conviction qu’elle était présente en esprit avec nous, sous la forme de ce papillon noir.
    Un autre événement étrange est survenu chez ma sœur Melody quelques jours plus tard. Un tout petit oiseau est rentré dans la maison et s’est posé sur les pieds de Jane. Il n’avait pas l’air effrayé et semblait heureux d’être posé là. Nous l’avons emmené dans le jardin pour qu’il reprenne son envol. Il a tourné en rond avant de revenir. Nous l’avons relancé à plusieurs reprises, mais à chaque fois il a tourné en rond avant de se poser près de nous. Finalement, nous lui avons donné du lait et du pain et il a passé le reste de la soirée en notre compagnie.
    Le dernier épisode de ce genre a eu lieu en Jamaïque. Environ trois mois avant le décès d’Amy, Jane et moi avions prévu d’assister au mariage du fils d’un ami. Nous devions partir le 6 août, mais je n’avais plus envie d’y aller : l’image d’Amy à la morgue me hantait. Jane m’a fait remarquer que cela nous ferait du bien alors j’ai accepté. Quand nous sommes arrivés à l’hôtel, je n’avais