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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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fit un long silence   ; la joie qui les remplissait n’aurait pu s’exprimer par des paroles. C’était l’inexprimable joie d’âmes arrivées sur les rives du fleuve de la vie, où elles se reposent en la présence de Dieu, avec les rachetés. Leurs mains unies se détendirent, ils se levèrent ensemble et sortirent de la tente. Le désert était sans voix, comme le ciel. Le soleil baissait rapidement à l’horizon, les chameaux dormaient.
    Un moment plus tard la tente était pliée, les restes du repas serrés dans la corbeille d’osier, et les trois amis reprenaient leur course, guidés par l’Égyptien. Ils se dirigeaient vers l’ouest, dans la fraîcheur de la nuit. Les chameaux filaient, de leur trot allongé, en se suivant sur une ligne si droite, et à intervalles si réguliers, que les deux derniers semblaient poser leurs pieds dans les empreintes mêmes de celui qui marchait en avant. Bientôt la lune se leva et les trois formes blanches qui passaient, éclairées par sa lumière opaline, semblaient des ombres, fuyant devant on ne sait quel fantôme. Tout à coup, en face d’eux, à la hauteur d’une colline peu élevée, une flamme s’alluma dans l’espace, et tandis qu’ils la considéraient, elle se concentra en un foyer d’une clarté éblouissante. Leurs cœurs battaient à coups précipités, leurs âmes tressaillaient, et d’une seule voix ils s’écrièrent   : « L’étoile, l’étoile   ! »

CHAPITRE IV
    C’était la troisième heure du jour, et un grand nombre de personnes avaient déjà quitté la place, située en dehors de la porte de Jaffa, à Jérusalem, qui, depuis les jours de Salomon, sert de lieu de marché. Cependant la foule qui l’encombrait ne diminuait guère, sans cesse de nouveaux arrivants venaient se joindre à elle. Parmi ceux-ci se trouvaient un homme et une femme, montée sur un âne.
    L’homme se tenait debout à la tête de l’animal, qu’il conduisait par la bride. Il s’appuyait sur un bâton et son costume, semblable à celui des Juifs du commun peuple, paraissait encore presque neuf. Probablement le manteau qui encapuchonnait sa tête et la robe qui recouvrait sa personne, de la naissance du cou jusqu’aux talons, étaient ceux qu’il mettait pour se rendre à la synagogue, les jours de sabbat. À voir son visage, on lui eût donné cinquante ans, supposition que ne démentaient point les fils blancs entremêlés dans sa barbe noire. Il regardait autour de lui de l’air à la fois curieux et indifférent d’un étranger et d’un provincial. L’âne mangeait tout à son aise une poignée d’herbe verte, qui se trouvait en abondance sur le marché, et ne paraissait pas s’occuper de la femme voilée et vêtue d’une robe de laine, de couleur sombre, qui se trouvait assise sur son dos. Au bout d’un moment, quelqu’un accosta l’homme, en lui disant   : « N’es-tu pas Joseph de Nazareth   ? »
    – On m’appelle ainsi, répondit Joseph en se retournant lentement. Et toi   ? – Ah   ! que la paix soit avec toi, Rabbi Samuel.
    – Et avec toi.
    Le Rabbi s’arrêta, regarda la femme et ajouta   : « avec toi, avec ta maison et avec tous les tiens, soit la paix   ! » Il plaça une de ses mains sur sa poitrine et s’inclina devant la femme, en prononçant ces dernières paroles. Elle écarta légèrement son voile, afin de le voir, et l’on put apercevoir le visage d’une jeune fille à peine sortie de l’enfance.
    – Il y a si peu de poussière sur tes vêtements, reprit le Rabbi, que j’en conclus que tu as passé la nuit dans cette cité de nos pères.
    – Non, répondit Joseph, nous n’avons pu aller plus loin que Béthanie, où nous avons passé la nuit, et nous nous sommes remis en route au point du jour.
    – Vous avez donc devant vous un long voyage. Vous n’allez point, cependant, jusqu’à Joppe, j’espère   ?
    – Seulement à Bethléem.
    L’expression du Rabbi s’assombrit.
    – Oui, dit-il, je comprends. Tu es né à Bethléem et maintenant tu t’y rends avec ta fille, pour y être enregistrés, ainsi que César l’ordonne. Les enfants de Jacob sont aujourd’hui comme étaient les tribus en Égypte, seulement ils n’ont plus ni Moïse, ni Josué.
    Joseph répondit, sans changer de posture   : « Elle n’est pas ma fille ». Le Rabbi ne fit pas attention à cette interruption et continua, poursuivant son idée   :
    – Que font les zélotes, là-bas, en Galilée   ?
    – Je

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