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Délivrez-nous du mal

Délivrez-nous du mal

Titel: Délivrez-nous du mal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Romain Sardou
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qui y sont cités. De surcroît, mes révélations étant appuyées par la présence de Monseigneur Rasmussen, nous avons séduit les impérialistes et revenons à Rome en possession de la liste de tous leurs espions disséminés autour et au sein du Latran ; ainsi que les noms des prélats vendus à la cause de l’empereur !
    Artémidore de Broca hocha la tête et pensa :
    « Tant de monde croyait que j’étais vieilli, usé, faillible, qu’il leur suffirait de me bousculer pour que je tombe. Je n’ai jamais aussi bien triomphé de mes adversaires ! »
    Il regarda Arthuis de Beaune.
    — Combien de temps pour le nouveau monastère ?
    En quittant Albert-le-Grand, Artémidore avait emporté avec lui Beaune et quatorze savants, ainsi que des grimoires précieux. L’objectif était d’édifier sur l’île de Corfou un nouveau lieu secret dédié aux expériences du Convent de Megiddo, moins compromis que la forteresse près d’Ancône.
    — Tout est en place, répondit Arthuis de Beaune. J’embarque demain pour Corfou.
    — Le ressuscité ? demanda Broca.
    — L’expérimentation de Profuturus est concluante, mais il va nous falloir l’élever à un meilleur niveau. Et pour cela, la paix et la discrétion dont nous allons jouir à Corfou seront primordiales.
    — Bien, fit le chancelier. Tout est en ordre.
    — Pas entièrement.
    C’était le vieil Althoras qui venait soudain de parler.
    — Il nous reste à statuer sur le sort du monastère. J’ai réussi à faire porter mes troupes en Italie en les forçant à suivre le prêtre de Cantimpré. Je compte que cela serve. En trente ans, notre monastère est devenu trop connu. Il intrigue. Comme au temps de notre installation à Sainte-Lucie. Lorsque l’empereur comprendra qu’il a été trompé, il cherchera à se venger. Le monastère est trop imprégné des activités du Convent.
    — Fais ce que tu juges bon, Althoras, dicta Artémidore.
    Fauvel leva les sourcils :
    — Vraiment, Votre Grâce ? Até de Brayac s’y trouve encore !
    Le vieux chancelier, impavide, déclara :
    — C’est égal.
    Il congédia ses trois frères du Convent et ses deux meilleures recrues, Bazan et Rainerio, qui quittèrent son cabinet par une porte dérobée.
    Il daigna alors recevoir le nouveau pape, qui patientait toujours dans son antichambre.
    Nicolas IV se précipita pour baiser la main d’Artémidore, mais le chancelier se récria et, avec bien des peines, posa un genou à terre pour embrasser la main pontificale, comme le plus humble de ses sujets.
    Après quoi, difficilement remis sur ses pieds, il lui lança :
    — Asseyez-vous.

C HAPITRE 20
    À Varano, au sud du monastère Albert-le-Grand, une embarcation de vingt mètres de long, gréée avec deux mâts et six voiles, et nommée le Saint-Lin accosta au quai.
    Une communauté de vingt moines se trouvait à bord, venue de Constantinople avec une cargaison de livres traduits de l’arabe.
    La communauté, sous les ordres d’un père abbé, devait décharger les ouvrages et Mes porter au monastère.
    Seulement, sitôt qu’ils mirent pied à terre, presque tous furent passés au fil de l’épée par une bande de brigands.
    Isarn et ses hommes de Toulouse.
    Job Carpiquet, le jeune homme d’Althoras qui avait suivi le père Aba jusqu’au monastère, sans jamais se faire découvrir, avait laissé derrière lui les instructions nécessaires pour qu’Althoras, Isarn et ses hommes pussent le suivre à quelques jours d’intervalle.
    Lorsque le père Aba parvint à pénétrer dans le monastère en se substituant à un homme en noir, ce fut sous les yeux ébahis de Carpiquet. Dès lors l’espion alla attendre ses maîtres à Varano.
    Isarn arriva sans Althoras car le vieil aveugle, « épuisé par la cadence du voyage », était parti se reposer à Rome. De là, il fit parvenir à Isarn des instructions inouïes sur l’existence du Saint-Lin et sur le moyen de pénétrer le monastère où devait être retenue Agnès, sa fille.
    Grâce aux fortes sommes d’argent qu’il emportait avec lui, Isarn fit changer le contenu des caisses…
    Il ordonna à ses hommes de se vêtir avec les aubes des moines et tous se mirent en route vers Albert-le-Grand.
    Le père abbé de la communauté, épargné pour l’instant par Isarn, leur servait de guide.
    Ils arrivèrent au pied du monastère.
    Sur le versant nord, l’un des monte-charge descendit à terre. On y installa le premier lot de livres et de

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