Der Zauberberg
m’effraies.«
»Fort possible qu’il va mourir, s’il essaye d’être soldat dans les plaines.«
»Qu’il va mourir. La mort. Terrible mot, n’est-ce pas? Mais c’est étrange, il ne m’impressionne pas tellement aujourd’hui, ce mot. C’était une façon de parler bien conventionnelle, lorsque je disais ›Tu m’effraies‹. L’idée de la mort ne m’effraie pas. Elle me laisse tranquille. Je n’ai pas pitié – ni de mon bon Joachim ni de moi-même, en entendant qu’il va peut-être mourir. Si c’est vrai, son état ressemble beaucoup au mien et je ne le trouve pas particulièrement imposant. Il est moribond, et moi, je suis amoureux, eh bien! – Tu as parlé à mon cousin à l’atelier de photographie intime, dans l’antichambre, tu te souviens.«
»Je me souviens un peu.«
»Donc ce jour-là Behrens a fait ton portrait transparent!«
{515} »Mais oui.«
»Mon dieu. Et l’as-tu sur toi?«
»Non, je l’ai dans ma chambre.«
»Ah, dans ta chambre. Quant au mien, je l’ai toujours dans mon portefeuille. Veux-tu que je te le fasse voir?«
»Mille remerciements. Ma curiosité n’est pas invincible. Ce sera un aspect très innocent.«
»Moi, j’ai vu ton portrait extérieur. J’aimerais beaucoup mieux voir ton portrait intérieur qui est enfermé dans ta chambre … Laisse-moi demander autre chose! Parfois un monsieur russe qui loge en ville vient te voir. Qui est-ce? Dans quel but vient-il, cet homme?«
»Tu es joliment fort en espionnage, je l’avoue. Eh bien, je réponds. Oui, c’est un compatriote souffrant, un ami. J’ai fait sa connaissance à une autre station balnéaire, il y a quelques années déjà. Nos relations? Les voilà: nous prenons notre thé ensemble, nous fumons deux ou trois papiros, et nous bavardons, nous philosophons, nous parlons de l’homme, de Dieu, de la vie, de la morale, de mille choses. Voilà mon compte rendu. Es-tu satisfait?«
»De la morale aussi! Et qu’est-ce que vous avez trouvé en fait de morale, par exemple?«
»La morale? Cela t’intéresse? Eh bien, il nous semble, qu’il faudrait chercher la morale non dans la vertu, c’est-à-dire dans la raison, la discipline, les bonnes mœurs, l’honnêteté, – mais plutôt dans le contraire, je veux dire: dans le péché, en s’abandonnant au danger, à ce qui est nuisible, à ce qui nous consume. Il nous semble qu’il est plus moral de se perdre et même de se laisser dépérir que de se conserver. Les grands moralistes n’étaient point des vertueux, mais des aventuriers dans le mal, des vicieux, des grands pécheurs qui nous enseignent à nous incliner chrétiennement devant la misère. Tout ça doit te déplaire beaucoup, n’est-ce pas?«
{516} Er schwieg. Er saß noch immer wie anfangs, die verschlungenen Füße tief unter seinem knisternden Stuhl, vorgeneigt gegen die Liegende im Papierdreispitz, ihr Crayon zwischen den Fingern, und blickte aus Hans Lorenz Castorps blauen Augen von unten in das Zimmer, das leer geworden war. Zerstoben die Gästeschaft. Das Klavier, in der schräg gegenüberliegenden Ecke, tönte nur noch leise und abgebrochen, gespielt mit einer Hand von dem mannheimischen Kranken, an dessen Seite die Lehrerin saß und in einem Notenbuch blätterte, das sie auf den Knien hielt. Als das Gespräch zwischen Hans Castorp und Clawdia Chauchat verstummte, hörte der Pianist vollends zu spielen auf und legte auch die Hand, mit der er die Tasten leicht gerührt hatte, in den Schoß, während Fräulein Engelhart fortfuhr, in ihre Noten zu blicken. Die vier von der Fastnachtsgeselligkeit übriggebliebenen Personen saßen unbeweglich. Die Stille dauerte mehrere Minuten. Langsam neigten sich unter ihrem Druck die Köpfe des Paares am Pianino tiefer und tiefer, der des Mannheimers gegen die Klaviatur hinab, der Fräulein Engelharts auf das Notenheft. Endlich, beide gleichzeitig, wie nach geheimer Verständigung, standen sie vorsichtig auf, und leise, auf den Zehen, indem sie es künstlich vermieden, sich nach der anderen noch belebten Zimmerecke umzusehen, die Köpfe eingezogen und die Arme steif am Leibe, verschwanden der Mannheimer und die Lehrerin miteinander durch das Schreib- und Lesezimmer.
»Tout le monde se retire«, sagte Frau Chauchat. »C’étaient les derniers; il se fait tard. Eh bien, la fête de carnaval est finie.« Und sie hob die Arme, um mit beiden Händen die Papiermütze von ihrem rötlichen Haar zu nehmen, dessen Zopf als Kranz um den Kopf
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