Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
couvre-chef dont il me parlait.
    — Un bonnet phrygien ? Comme celui que porte le dieu-soleil Mithras ?
    — C’est tout à fait ça.
    Le bonnet dont se servait Grumio pour faire la quête.
    L’assassin d’Ione était donc Grumio. C’est moi qui lui avais fourni un alibi, sous prétexte que je l’avais vu plusieurs fois sur son tonneau, toujours au même endroit. Je ne m’étais pas imaginé un seul instant qu’entre deux apparitions, il avait pu galoper ailleurs.
    En y repensant, je me sentais parfaitement ridicule. Bien sûr qu’il avait fait un entracte. Il n’aurait jamais pu continuer son numéro toute la nuit sans se reposer. Si ç’avait été le cas, quand Musa et moi étions revenus du temple de Dionysos, nous l’aurions trouvé aphone et complètement épuisé. Et quand il m’avait obligé à le rejoindre pour m’insulter et arranger un « accident » avec mon propre poignard, c’était loin d’être le cas. Il se contrôlait parfaitement, il était surexcité, et dangereux. Et je n’avais pas remarqué ce que j’avais sous le nez.
    Grumio avait effectué deux passages sur son tonneau. Entre les deux, il avait rejoint Ione à dos de chameau et l’avait tuée.
    Avait-il agi seul ? Était-ce également lui le meurtrier d’Heliodorus ? Difficile à dire. Les pensées se bousculaient dans ma tête. Il valait parfois mieux avoir vingt suspects que deux. J’avais envie de consulter Helena. Malheureusement, j’avais accepté qu’elle aille s’installer dans la tribune officielle.
     
    J’avançai vers l’entrée de l’arène. Grumio ne s’y trouvait plus. Je l’aperçus en compagnie de Chremes. Ils s’étaient dissimulés dans la niche et s’apprêtaient à entrer. Davos était caché dans un coin de la scène, le reste de la troupe m’attendait.
    Ribes continuait de se faire plaisir avec sa lyre. Heureusement, les Syriens appréciaient les ménestrels. Comme personne ne lui avait dit de s’arrêter, il s’était lancé dans une improvisation passionnée, sinon passionnante.
    Tranio était toujours près de l’entrée. J’allai le rejoindre d’un pas nonchalant.
    — Figure-toi que j’ai retrouvé la bague de Grumio.
    — Sa bague ?
    — Oui. Avec une pierre bleue qui ressemble à du lapis-lazuli mais qui n’en est pas… (Il était clair qu’il ignorait totalement de quoi je voulais parler.) J’étais sûr qu’il m’avait menti.
    J’attrapai Tranio par le coude et l’attirai vers moi.
    — À quoi tu joues, Falco ?
    — Tranio, je suis en train de me demander si tu es loyal jusqu’à en être bête, ou tout simplement bête.
    — Qu’est-ce que tu racontes ?
    — Il est grand temps que tu arrêtes de le protéger, crois-moi. Lui, il a fait tout son possible pour t’impliquer ! Même si tu penses lui devoir quelque chose, c’est le moment de l’oublier !
    D’autres personnes écoutaient, dont Thalia et Musa. Les yeux de Tranio se dirigèrent vers eux.
    — Qu’ils écoutent, insistai-je. J’ai justement besoin de témoins. Réponds-moi. Quel gage avais-tu donné à Heliodorus ? Un gage qui vous a valu de vous disputer sérieusement.
    — Falco, je dois entrer en scène, dit-il, paniqué.
    — Pas encore. (Je l’agrippai par le col de son costume et l’étranglai à moitié.) Je veux la vérité.
    — C’est ta pièce, Falco.
    — J’en ai rien à foutre de ma pièce.
    Pendant un bref instant, je pensai que je n’arriverais à rien.
    — Il s’agit d’un manuscrit. (C’est Philocrates qui venait de parler. Il devait toujours avoir peur d’être lui-même accusé du meurtre.) Un manuscrit qui appartient à Grumio. Une compilation d’histoires idiotes.
    — Merci, Philocrates. Allons, Tranio, j’ai besoin de quelques réponses. Et dépêche-toi. Est-ce que tu étais vraiment avec Afrania, le soir où Ione a été tuée.
    — Oui, répondit-il, toute volonté l’abandonnant.
    — Pourquoi lui as-tu dit de prétendre le contraire ?
    — Par stupidité.
    — Voilà qui est honnête. Et étais-tu vraiment ivre mort à Pétra, l’après-midi où Heliodorus a été tué ?
    — Au point d’en être paralysé.
    — Et Grumio ?
    — J’ai cru que c’était la même chose pour lui.
    — Est-ce que tu peux en être certain ?
    — Non, admit-il en baissant les yeux. J’étais inconscient. Il aurait pu faire n’importe quoi sans que je m’en aperçoive.
    Je le relâchai.
    — Tranio ! m’exclamai-je. À quoi as-tu joué ? Si tu n’étais pas l’assassin,

Weitere Kostenlose Bücher