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Histoire De France 1724-1759 Volume 18

Histoire De France 1724-1759 Volume 18

Titel: Histoire De France 1724-1759 Volume 18 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules Michelet
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gloire en fut à Maurice (18 novembre 1741).
    2 o Fleury accorda au roi George, oncle et ennemi de Frédéric, la neutralité du Hanovre (octobre 1741). George est mis à son aise. On ne peut l'attaquer. Et lui il peut donner des subsides à Marie-Thérèse, lui payer des Danois, des Anglais et, chose impudente, douze mille de ces Hanovriens que l'on vient de déclarer neutres.
    3 o Bien loin d'écouter Frédéric, on prend pour général, celui qui lui déplaît le plus, un sot brutal, un Broglie, qui l'a blessé, le blesse encore. On rit de Frédéric. On élève ridiculement en face de ce grand homme un nain, ce Maurice de Saxe, officier subalterne et caractère suspect, qui a l'incroyable insolence d'être jaloux du roi de Prusse.
    Frédéric sentait tout cela. Il se trouvait seul, sans terreur. Ce grand et ferme esprit avisait froidement à vaincre et à traiter sans nous.
    L'infortuné Bellisle voit tout fondre en ses mains. Le Prussien et le Saxon flottent. L'Empereur a perdu tous ses États héréditaires. Bellisle, en mars, court à Versailles. Il trouve autour du fauteuil de Fleury ceux qui perfidement ont agi contre lui, contre la Prusse et pour l'Autriche. La Mailly eut alors un beau mouvement de cœur. Elle força d'écouter Bellisle qui écrasa ses ennemis.
    Le roi ne disait rien, et l'on croyait que, pour des paroles si libres, il serait mis à la Bastille. Quelques honnêtes gens réclamèrent. La Mailly pleura pour l'armée qui périssait si l'on brisait Bellisle. Le relever, c'était sauver l'armée, nous ramener la Prusse, raffermir l'Allemagne.—Revirement subit. Le roi signe un brevet qui le fait duc, et duc héréditaire. L'Empereur le fait prince d'Empire.
    Tout cela vient bien tard. Frédéric serré de très-près, non soutenu par les Saxons, abandonné de nous, et seul, gagna la bataille de Chotusitz. Vainqueur, il écrivit à Broglie qu'il était quitte envers la France (mai). Broglie, sourd aux conseils de Bellisle, se fit battre et s'enfuit dans Prague.
    Marie-Thérèse qui, avant la bataille, ne savait pas si elle ferait grâce au roi de Prusse, dégonfla, devint souple. Le traité était imminent. Bellisle accourt chez Frédéric, et s'emporte dans son désespoir. Frédéric froidement tire de sa poche les lettres que Fleury a écrites en Autriche, offrant de laisser là la Prusse, de faire rendre la Silésie si l'Empereur a la Bohême. Lettres honteuses où le radoteur confiait à l'ennemi tous ses chagrins secrets. Dans ces missives étranges, l'esprit prêtre , l'esprit de police, de lâcheté, d'enfant rapporteur , brillait, comme dans celles de 1737. Il a accusé Chauvelin alors, aujourd'hui dénonce Bellisle (2 juillet 1742). Marie-Thérèse imprime tout cela pour l'amusement de l'Europe. Versailles est démasqué-honni. Le roi de Prusse s'arrange avec l'Autriche et l'Angleterre (28 juillet). Hollande et Danemark, Pologne et Saxe, y accèdent bientôt, et six mois plustard la Sardaigne nous laisse aussi et traite. Seule restera la France. L'autre année, Louis XV parut le général du monde (août 1741). En août 1742, il n'a plus d'allié que l'inutile Espagne et le Bavarois ruiné.
    La situation était grande, terrible. Les nôtres, abandonnés, n'ayant ni Prussiens, ni Saxons, sont enfermés dans Prague. Rien n'y vient plus. Dès août la disette commence. Les bandes innombrables de Marie-Thérèse, ses cavaliers barbares, guêpes féroces, voltigent tout autour et coupent toute communication. L'impératrice dit: «Je les tiens.» Fleury prie, et elle s'en moque. Elle veut qu'ils sortent désarmés, prisonniers. Bellisle, très-généreusement, pour réparer les fautes de Broglie, s'enferme dans Prague avec lui. Il répond à Marie-Thérèse par des sorties terribles. Dans l'une, nos Français vont droit aux batteries autrichiennes, les enclouent, avec grand carnage, enlèvent le général Monti. Insigne gloire, mais qui ne nourrit pas. On tue, on mange les chevaux.
    Cela le 22 août, que fait-on à Versailles!
    Une voix sourde, profonde, s'y élevait pour Chauvelin. Dans un si grand péril, dans un tel abandon, tous sentaient qu'il fallait à l'heure même un pilote, une main sérieuse au gouvernail. Les Condés, les Conti, la Mailly, même le contrôleur des finances Orry, créature de Fleury, étaient pour Chauvelin. Mais personne hardiment n'osait s'avancer et déplaire, risquer «d'attacher le grelot.» La question était de savoir si les influences nouvelles, Richelieu

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