Histoire De France 1758-1789, Volume 19
croire Charles III bâtard adultérin et fils d'Alberoni. [Retour au texte]
Note 12: Elle était vraiment bonne. Brissot en conte un trait charmant. En 1778, quand Paris et la France s'étouffaient à la porte de Voltaire, Brissot, alors fort inconnu, un pauvre auteur mal mis, n'avait pu pénétrer, s'en allait tête basse. «À ce moment, dit-il, une jeune personne éblouissante sort, voit ma triste mine, s'émeut, me dit: «Monsieur, que vouliez-vous?—Voir M. de Voltaire.—Eh bien, dit-elle, je remonte: j'obtiendrai qu'on vous fasse entrer.» [Retour au texte]
Note 13: MM. de Goncourt ont retrouvé ce nom. Tout ceci chez eux est fort curieux, très-neuf, fondé sur des pièces précieuses, des manuscrits, etc. [Retour au texte]
Note 14: Elle eût fort bien pu l'être. Leurs rapports, sans être complets, pouvaient être féconds; cela se voit souvent. Les trop zélés apologistes de la Reine, pour excuser ses fautes, voudraient nous faire accroire que le Roi était froid pour elle ou impuissant. Baudeau nous précise la chose (juin-juillet 74). Il avait seulement ce qu'ont souvent les plus robustes chez qui les attaches sont fortes. Nombre d'enfants (Mirabeau par exemple) ont un petit obstacle analogue, au frein de la langue; on le coupe pour la délier; souvent aussi cela se délie de soi-même. Il n'en fallait faire tant de bruit. Nous n'en parlerions pas si les gens de la Reine ( Campan , etc.) n'avaient adroitement trompé le public là-dessus. [Retour au texte]
Note 15: Les dates ici sont tout. On peut les établir non-seulement par George (I, 302), par Soulavie (III, 179), mais surtout par Baudeau, fort désintéressé, fort instruit, et intime ami d'un ministre qui put lui dire tout (Baudeau, Revue rétrosp. , III, 272, etc.). [Retour au texte]
Note 16: Madame de Campan (I, 99) dit crûment l'étrange étiquette, choquante et indécente, qui fut pour la Reine un supplice avec sa première duègne (V. Hyde ) et qui en vérité ne pouvait être tolérable qu'avec la créature aimée, l'unique à qui on est bien sûr de ne déplaire jamais.—Les grandes dames, pour ces petits mystères, aimaient à s'élever une enfant aimable et discrète, souvent une demi-demoiselle (V. Sylvine, Staal ). Couchée près de l'alcôve dans la toilette intime, brodant, lisant le jour derrière un paravent, elle savait exactement tout. À Vienne, tout passait par ces mignonnes favorites (de qui la Prusse achetait les secrets). Elles étaient de grandes puissances. Le vieux Duval, vivant à Vienne, le savait bien. On voit dans ses Mémoires qu'il ne courtise pas l'Empereur, mais deux femmes de chambre, une sage fille de Marie-Thérèse et une jolie Russe, de celles avec qui la Czarine aimait à folâtrer.—Une gravure allemande, faite à Paris sous Marie-Antoinette, exprime ces mœurs naïvement: le Lever , 1774: Freudsberg invenit; Romanet sculpsit . [Retour au texte]
Note 17: V. S. Simon sur Rose, et ce qu'en dit M. Feuillet de Conches, Revue des Deux Mondes , 13 juillet 1866. [Retour au texte]
Note 18: Georgel, et madame Campan, apologistes l'un de Rohan, et l'autre de la reine, ont intérêt à tout brouiller. Je les serre de très-près, avec les six volumes des mémoires d'avocats et témoins, avec Besenval, Augeard, Beugnot, surtout avec le Mémoire justificatif de la Valois (1788), qui, sauf sa calomnie sur les galanteries de la reine, est très-fort, bien lié, suivi, et la pièce vraiment capitale ( Bibl. impér. Réserve ). Il me serait facile de relever les erreurs innombrables, volontaires ou involontaires, de Georgel et de madame Campan. Il y en a une bien grossière: ils placent la scène du bosquet (qui est de juillet 1784) en 1785, dans l'affaire du collier, au moment du premier payement ( Georgel , II, 80; Campan , II, 355). [Retour au texte]
Note 19: La mère est le plus fort. Il est affreux de voir, chez ce dur patriarche, Agar chassant Sarah, les servantes maîtresses mettant la maîtresse à la porte, une mère de onze enfants qui lui a apporté 60,000 livres de rente. Plus tard, il veut qu'elle reçoive une intrigante dans sa chambre, son lit. Il la fait interner , il la fait enfermer. Il la fait enlever pour la mettre (à son âge!) à la cruelle maison de Saint-Michel. Elle y serait restée à jamais ignorée, ne pouvant pas écrire, si sa fille n'eût intrépidement dénoncé la chose au Parlement.—C'est la mère qu'il hait et poursuit dans la fille, le fils aîné. Rien de plus vain que ses
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