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Il suffit d'un Amour Tome 2

Il suffit d'un Amour Tome 2

Titel: Il suffit d'un Amour Tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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ses belles résolutions de sagesse et d'indifférence.

    — Des raisons rousses ! lança-t-elle furieuse. Et ne vous donnez pas la peine de mentir, Arnaud de Montsalvy. Je les ai vues sortir de cette maison, tout à l'heure, vos raisons. Et j'ai compris, par la même occasion, pourquoi vous n'aimez pas voir sur moi les robes de Madame de La...
    La main d'Arnaud, brutalement appliquée sur sa bouche, lui coupa à la fois la parole et le souffle.
    — Pas de nom ici, je vous prie ! C’est toujours dangereux ! Venez, je vous reconduis chez vous.
    Déjà il l'entraînait, d'une main passée d'autorité sous son bras, mais Catherine, d'un geste sec, se dégagea.
    — Je sais marcher seule et n'ai pas besoin que vous me rameniez. Allez donc à vos amours et ne vous occupez pas de moi.
    — Mes amours, mes amours ! Vous me faites rire avec cette histoire grotesque. Je ne peux pas empêcher cette femme de venir chez moi à tout bout de champ et de soudoyer mes domestiques pour que je la laisse entrer.
    — Vous allez peut-être me dire qu'elle n'est pas votre maîtresse ?
    — Mais bien sûr ! Pour qui me prenez-vous ? Me croyez-vous homme à me contenter des restes des autres ? Vous devriez me connaître mieux et savoir que ce genre de femme n'a aucune chance auprès de moi. Venez-vous, maintenant ?
    Catherine enveloppa d'un regard incertain la haute silhouette sombre qu'elle distinguait mal maintenant parce que la lune avait disparu derrière un épais nuage. Elle souhaitait éperdument le croire, mais l'image de la grande femme à la mante prune la hantait.
    — Vous me jurez que vous ne l'aimez pas ? demanda-t-elle d'une voix de petite fille qui, malgré lui, fit rire le capitaine.
    — Bien que mes affaires privées ne vous regardent en rien, je veux bien vous répondre pour avoir la paix : je jure que je ne l'aime pas.
    — Qui aimez-vous alors ?
    La réponse vint sèche, mais après une courte hésitation.
    — Personne ! Et maintenant, en voilà assez !
    Lentement, côte à côte, ils remontèrent vers
    l'entrée de l'enceinte royale, marchant d'un même pas accordé, penchant tous deux la tête, perdus dans leurs propres pensées. Mais Catherine luttait contre le besoin impérieux de combler ce vide creusé entre eux par le silence. Son amour s'exaspérait à le sen tir à la fois si proche et si distant. Sans le regarder, rassemblant tout son courage, elle murmura :

    — Quand donc comprendrez-vous que je vous aime, Arnaud ? Que je n'ai jamais aimé que vous ? N'avez-vous donc pas senti, au cours de ces deux nuits où vous êtes venu à moi, que je vous appartenais, corps et âme, que vous pouviez tout exiger de moi ?
    Elle n'osait pas tourner la tête vers lui, risqua un regard, vit un profil figé, des yeux durcis qui regardaient droit devant eux.
    — Vous me feriez plaisir en évitant d'évoquer ces deux circonstances où je me suis conduit d'une façon que je préfère ne pas qualifier et dont j'ai honte.
    — Pas moi. Nous étions sincères l'un et l'autre. Mais moi je n'ai pas honte de m'être donnée à vous. Bien plus, j'en suis heureuse et, si vous voulez tout savoir, c'était au-devant d'un moment comme ceux- là que j'allais en venant jusqu'ici. Pour vous, j'ai tout quitté : honneurs, fortune, amour, j'ai accepté la misère, la souffrance, la mort même dans le seul espoir de vous retrouver.
    Vous seul comptez pour moi... et vous refusez de le comprendre.
    Elle avait glissé ses bras au cou d'Arnaud et se collait à lui, éperdue d'amour, possédée d'un violent désir de faire passer dans son sang, à lui, la fièvre qui la brûlait. Il se défendait mal, avec des mains tremblantes qui ne demandaient qu'à étreindre. Elle se haussa sur la pointe des pieds pour tenter de toucher de ses lèvres celles du jeune homme. Mais il détourna la tête et, emporté par une brusque colère, l'arracha de lui si rudement qu'elle alla heurter de son dos le mur d'enceinte.
    Je vous ai déjà dit cent fois de me laisser tranquille, siffla-t-il entre ses dents serrées. Oui, par deux fois j'ai perdu la tête, par deux fois le désir que j'ai de vous l'a emporté. Mais je me le suis reproché comme un crime... un crime, entendez-vous, envers l'ombre de mon frère. Car cela, vous l'oubliez trop facilement. J'avais un frère, souvenez-vous... un frère que j'adorais et que les vôtres ont tué, massacré comme-ils n'auraient pas osé massacrer une bête de boucherie...
    Déchirant, inattendu, un sanglot monta dans la

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