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Il suffit d'un Amour Tome 2

Il suffit d'un Amour Tome 2

Titel: Il suffit d'un Amour Tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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?... Elle voulut, cependant, essayer de le raisonner.
    — Revenez à vous, Garin ! Vous délirez ! Avez- vous songé aux conséquences de votre acte ? Croyez- vous que personne ne s'inquiétera de moi, ne me cherchera. Le duc...
    — Le duc part demain pour Paris et vous le savez aussi bien que moi. Je saurai parler de votre santé chancelante... et ensuite de votre accident...
    — Croyez-vous donc à mon silence, une fois délivrée ?
    Je crois surtout que, lorsque vous aurez passé quelques mois entre les mains de Fagot, le duc n'aura plus envie de vous... car vous n'aurez plus rien de commun avec ce que vous étiez. Et il n'aime que la beauté. Il vous oubliera vite, croyez moi...
    L'affolement s'emparait de Catherine. S'il était fou, du moins avait-il tout prévu. Elle tenta une ultime chance.
    — Et ceux qui vivent autour de moi ?... Les miens, mes amis ? Ils me chercheront...
    — Pas si je fais courir le bruit que Philippe de Bourgogne vous a secrètement emmenée avec lui. Qui donc s'en étonnera après les trop visibles marques d'amour dont il vous a comblée ?...
    La terre se dérobait sous les jambes de Catherine. Elle crut sentir le monde vaciller autour d'elle, un abîme s'ouvrir devant ses yeux. Des larmes de colère impuissante montèrent à ses yeux. Mais elle se refusait encore à croire Garin totalement insensible. Instinctivement, elle joignit les mains.
    — Pourquoi me traitez-vous ainsi ? Que vous ai-je fait ? Souvenez-vous : c'est vous... et vous seul qui m'avez dédaignée quand je m'offrais à vous.
    Nous aurions pu être heureux mais vous avez refusé. Il vous fallait me jeter dans les bras de Philippe... et maintenant, vous m'en punissez ? Pourquoi...
    mais pourquoi ? Me haïssez-vous donc ?
    Les deux mains de Garin se refermèrent autour des minces poignets. Il se mit à secouer férocement la jeune femme :
    — Je vous hais... oh oui, je vous hais ! Depuis que j'ai été forcé de vous épouser, j'ai souffert mille morts à cause de vous... Et maintenant il me faudrait endurer de vous voir étaler devant moi sous mon toit votre ventre insolent ? Il me faudrait servir de père à un bâtard ? Non... cent fois, mille fois non. J'ai dû obéir, j'ai dû vous épouser ! Mais j'ai préjugé de mes forces.
    Le reste, je ne peux pas l'accepter...
    — Alors laissez-moi aller chez ma mère... À Marsannay ?
    D'une brutale secousse, il la jeta à terre. Elle tomba rudement sur les genoux, tirant sur la chaîne qui meurtrit son cou et gémit :
    — Ayez pitié...
    — Non... Personne n'a eu pitié de moi... Vous expierez... ici... ensuite vous pourrez aller vous cacher dans un couvent... quand vous serez laide.
    Alors c'est moi qui rirai... Je n'aurai plus votre insolente beauté sous les yeux... votre corps impudique dont vous n'avez pas craint de faire étalage jusque dans mon lit... Laide ! Hideuse !... voilà ce que vous serez quand Fagot en aura fini avec vous...
    Écroulée à terre, protégeant instinctivement sa tête de ses bras, Catherine, à bout de nerfs, sanglotait maintenant sans retenue. Tout son corps lui faisait mal et le désespoir l'envahissait.
    — Vous n'êtes pas un homme... vous êtes un malade... un dément, hoquetait-elle. Quel homme digne de ce nom agirait comme vous ?
    Seul, un grognement lui répondit. Levant alors vivement la tête, elle vit que Garin était parti. Elle était seule avec Fagot. C'était lui qui avait poussé ce grognement. Debout devant le feu qu'il avait enfin réussi à allumer, il la regardait de ses petits yeux noirs qui avaient l'air de deux clous dans sa figure flasque et couperosée. Un rire idiot le secouait tout entier. Il se dandinait d'un pied sur l'autre, à la manière d'un ours, les bras pendants de chaque côté de son gros corps. Une vague de peur, écœurante comme une nausée, serra Catherine au ventre. Elle se releva, recula sans quitter des yeux l'homme qui avançait. Jamais, de toute sa vie, elle n'avait éprouvé pareille terreur, frayeur aussi abjecte ! La conscience de sa faiblesse, de son impuissance en face de cet homme qui n'avait d'humain que la forme extérieure... et encore ! Cette chaîne de fer qui l'attachait à la muraille... trop courte pour lui permettre d'atteindre la fenêtre... Dans un réflexe enfantin d'effroi,, elle se tapit contre le mur, se protégeant de ses bras. Fagot marchait sur elle, un peu penché en avant, les mains ouvertes, comme s'il se disposait à l'étrangler. Catherine crut sa dernière

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