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Il suffit d'un Amour Tome 2

Il suffit d'un Amour Tome 2

Titel: Il suffit d'un Amour Tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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pleine... Un bien doux spectacle pour moi ! Je pourrai dormir, maintenant, sans être hanté par votre éclat...
    Il continua pendant un moment à l'insulter, mais Catherine ne l'écoutait pas.
    Qu'il s'en aille, qu'il la laisse mourir, c'était tout ce qu'elle demandait. Elle gardait les yeux fermés, regrettant de ne pouvoir fermer aussi les oreilles.
    Garin finit par se lasser... Au bout d'un moment, le silence se fit. La porte claqua, puis les verrous... Il n'y eut plus rien qu'un vague crépitement.
    Catherine ouvrit les yeux. Elle était seule... Garin et Fagot avaient disparu.
    Dans la cheminée une brassée de bois brûlait et auprès de la paillasse de la jeune femme une assiette avait été posée contenant quelques légumes et un morceau de viande sur lesquels elle se jeta, oubliant tout orgueil, mue par l'unique instinct de conservation... Affamée, elle trouva encore le courage de s'obliger à ne pas manger trop vite, mâchant de son mieux chaque bouchée.
    L'eau glaciale de son bol de terre habituel lui parut délicieuse sur ce mince repas. Sa faim n'était pas encore apaisée, et de loin, mais elle se sentait moins faible, put se redresser, remettre sa chemise et sa robe et même se traîner jusqu'à la cheminée où elle s'étendit sur la pierre de l'âtre. Les flammes pénétraient chaque fibre de son corps d'une bienfaisante chaleur.
    Hélas, cela ne durerait guère car il n'y avait pas de grosses bûches dans le tas de branchages qu'avait enflammé le gardien. N'importe ! La revigorante ardeur du feu s'insinuait dans les membres glacés et douloureux de la jeune femme. La cheminée était un havre de salut, un coin de paradis... Pour achever.de se trouver moins mal, Catherine déchira le bas de sa chemise, enroula autour du collier de fer la bande de grosse toile. Le tissu râpait mais, du moins, ne blessait-il pas comme le cercle tout juste martelé. Elle se recoucha avec un soupir de soulagement, replia son bras sous sa tête et s'apprêta à dormir. Elle aurait bien aimé profiter encore un peu de ce beau feu qui serait éteint quand elle s'éveillerait, mais elle se sentait lasse. Le sommeil fermait ses paupières irrésistiblement...
    Elle les rouvrit presque aussitôt. Une toux violente se faisait entendre au-dessus de sa tête. Quelque chose de lourd tomba dans les flammes, faisant jaillir une gerbe d'étincelles. Catherine se rejeta en arrière pour ne pas être atteinte, écrasant sa bouche prête à crier sous sa main. C'était un homme qui venait de tomber dans le feu et se hâtait d'en sortir en jurant abominablement.
    Dans l'ombre de la tour qu'envahissait le crépuscule, Catherine vit une silhouette vigoureuse qui s'administrait des claques un peu partout pour éteindre les brindilles enflammées accrochées à ses vêtements.
    — C'était le seul moyen, grogna le nouveau venu. Mais, tête-Dieu ! Quel sale chemin !
    Croyant à un nouveau rêve, né de sa fièvre, Catherine n'osait rien dire, mais la forme sombre revenait vers le feu, se penchait sur la jeune femme tapie contre l'un des piliers de l'âtre. Elle reconnut aussitôt, malgré la couche de suie, la figure goguenarde couronnée de cheveux noirs bien raides.
    — Landry ! fit-elle faiblement. C'est bien toi ? Ou bien est-ce que je rêve encore ?
    — C'est bien moi, fit gaiement le jeune homme.
    Mais j'en ai eu du mal à te retrouver ! L'espèce de piqué que tu as pour mari avait bien calculé son coup !
    Malgré ces affirmations, Catherine ne pouvait croire à la réalité de ce qu'elle voyait et entendait :
    — Je ne peux pas croire que ce soit vraiment toi, balbutia-t-elle. Landry ne veut pas me reconnaître. Landry a oublié Catherine.
    Il s'assit près d'elle et entoura de son bras les épaules frissonnantes.
    — Landry n'avait rien à faire avec la femme de Garin de Brazey... avec la maîtresse du tout-puissant Duc. Mais tu es une victime, tu es malheureuse, tu as besoin de moi. Tu es redevenue Catherine...

    La jeune femme sourit et laissa sa tête reposer sur l'épaule de son ami. Ce secours, cette amitié tombés littéralement du ciel, étaient tellement inattendus.
    — Comment m'as-tu retrouvée ? Et où suis-je ?
    Au château de Mâlain que Garin a dû se faire prêter par l'abbé de Saint-Seine. Comment je t'ai retrouvée, c'est une autre histoire. Un matin où je rentrais au logis après une nuit de ripaille au cabaret, j'ai vu une charrette sortir de l'hôtel de Brazey. J'ai entendu une femme crier dans

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