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Il suffit d'un Amour Tome 2

Il suffit d'un Amour Tome 2

Titel: Il suffit d'un Amour Tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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vraiment un peu frais ici, pour moi tout au moins parce que Madame est un peu rouge. Elle doit avoir chaud.
    En effet, le sang à la tête, Catherine étouffait à demi car Pochard la tenait soulevée par le collier de fer. Brutalement, il la laissa retomber à terre, mais ce fut pour s'emparer de ses deux mains qu'il ligota derrière son dos.
    — Comme ça, commenta-t-il goguenard, on ne craindra pas ses griffes !
    Maintenant, on va la faire respirer un peu. Viens çà, Fagot, et laisse ton feu un moment, ça peut attendre. Puisqu'elle te plaît tellement, cette donzelle, je vais te faire plaisir. Je vais te la tenir pendant que tu en useras à ton gré. Et si elle est aussi gironde que tu le dis, je passerai après toi si ça me chante.
    Attends... je vais te la dépouiller.
    Il commençait à déchirer la misérable robe de Catherine quand un râle d'agonie le fit sursauter et ranima Catherine effondrée. Comme Fagot allait sortir de la cheminée, Landry était tombé sur son dos et, sans autre forme de procès, lui avait planté une dague entre les deux épaules. L'idiot s'affala dans les cendres, face contre terre, crachant un flot de sang...
    Landry enjamba le corps d'un bond souple après avoir arraché son arme de la blessure. Maintenant, penché en avant, bras écartés, ses yeux noirs brillants de haine dans son visage barbouillé de suie, il faisait face à Pochard.
    — À nous deux, crapule !... siffla-t-il entre ses dents. Je te jure que tu ne sortiras pas vivant d'ici.

    — Voire ! ricana Pochard en tirant un long couteau de sa ceinture. On va être deux, à ce jeu-là, mon joli ramoneur. Et j'ai d'autant plus envie d'avoir ta peau que j'aimais beaucoup mon petit frère...
    Catherine, oubliée par lui, se hâta de se traîner dans son coin pour dégager ses mains. Heureusement Pochard n'avait pas beaucoup serré la corde. Elle était si faible et si endolorie qu'elle ne savait plus si elle devait remercier le ciel d'avoir envoyé Landry à temps ou trembler pour lui. Il était jeune, souple et sans doute entraîné aux armes comme tous les hommes de la Grande Ecurie, mais Pochard avait la tête en plus que lui et une force dangereuse se dégageait de toute sa massive personne. Landry, pourtant, ne paraissait pas inquiet. A la lumière de la torche que Fagot avait plantée dans un anneau de fer du mur, Catherine put voir briller ses dents au milieu de sa figure noire ; il souriait... Les deux hommes s'observaient, tournant sur place en une bizarre figure de danse. Puis, brusquement, ils s'empoignèrent.
    Catherine cria en se rendant compte que Landry était tombé sous la masse de son adversaire. Les deux hommes avaient roulé sur les dalles poussiéreuses et s'y enchevêtraient en un corps à corps furieux. Leurs grognements de rage étaient ceux de deux fauves aux prises et leurs mouvements si violents que Catherine les distinguait mal. Ils étaient inextricablement emmêlés l'un à l'autre...
    Cela dura un temps qui parut interminable à la prisonnière épouvantée.
    Mais, soudain, Pochard réussit à terrasser son adversaire. Catherine le vit avec horreur agenouillé sur le ventre de Landry. Il le tenait à la gorge, il serrait, il allait l'étrangler...
    Alors, rassemblant tout ce qui pouvait lui rester de forces, Catherine saisit une boucle de sa chaîne, la leva et, avec autant de violence qu'elle put, la laissa retomber sur le crâne de Pochard qui s'écroula... Aussitôt Landry fut debout ; d'une bourrade, il renversa le frère de Fagot puis, se penchant sur lui, froidement, il lui trancha la gorge. Le sang gicla jusque sur la robe de Catherine qui, à demi morte, s'était laissée tomber à terre.
    — Voilà qui est fait, fit Landry avec satisfaction. Maintenant, à nous deux, Cathy... je te dois la vie. Sans toi, ce pourceau m'étranglait...
    Debout, il respirait fort, reprenant peu à peu son souffle que la violence de la bataille avait écourté. Du pied, il repoussa loin de Catherine le cadavre sanglant de Pochard, puis s'agenouilla auprès de son amie dont il caressa les cheveux emmêlés et poisseux.

    — Pauvrette ! Tu n'en peux plus. Attends que je te délivre de ce carcan...
    mais dans quel état il t'a mise. Tu as le cou en sang...
    En effet, le cou mince saignait à plusieurs endroits, écorché par les brutales tractions exercées par Pochard sur le collier de fer. Landry déchira un morceau de la chemise de Catherine ou de ce qu'il en restait pour en faire un gros tampon

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