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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Hall ? Et il ne vous était pas difficile d’accéder aux réserves de Messire Churchley puisque, bien sûr, vous avez une clé de chaque pièce.
    — Je vous ai écouté, Sir Hugh, dit-elle en prenant une profonde inspiration.
    Corbett fut émerveillé par son calme et son assurance.
    — J’ai écouté votre histoire, mais vous n’avez toujours avancé aucune preuve.
    — Je le ferai bien assez tôt, rétorqua le magistrat. Vous ressemblez à tous les assassins que j’ai rencontrés, Lady Mathilda : arrogants, murés dans leur haine et pleins de mépris envers moi. D’où ces messages railleurs et le corps décomposé d’un corbeau.
    Il la menaça du doigt.
    — De temps à autre vous avez commis quelques erreurs : par exemple, quand vous avez d’un geste brusque retiré votre main que je voulais baiser, de peur que je ne remarque les taches d’encre, ou quand vous avez tranquillement bu votre vin juste après que Langton fut mort pour avoir absorbé son propre vin empoisonné. Et de plus, c’était vous, parmi tous ceux de Sparrow Hall, qui paraissiez la moins troublée par les assassinats de Norreys.
    — C’est ma nature, Sir Hugh, l’interrompit-elle.
    — Oh, je veux bien le croire ! Vous pensiez, c’est certain, que vous ne seriez pas découverte. Si vous vous étiez sentie menacée vous m’auriez supprimé, comme Moth, votre homme de main, a tué Maltote.
    Quelle importance ? N’importe quoi était bon pour nourrir la rage et les soupçons du roi. Et pourtant vous avez pris des précautions : les jours du Gardien semblaient comptés et vous avez donc tué Messire Appleston pour le faire accuser.
    Pour la première fois, les lèvres de Lady Mathilda frémirent.
    — Vous ne vouliez pas vraiment en venir là, n’est-ce pas ? reprit le magistrat. Appleston était le symbole de la magnanimité de votre frère, de sa générosité d’esprit. Mais il fallait que quelqu’un soit déclaré coupable. Alors, tard la nuit dernière, vous et Moth lui avez rendu visite avec un pichet de vin, le meilleur clairet de Bordeaux. Vous saviez qu’il s’attarderait à deviser. Puis il a sombré dans un profond sommeil et, tous les deux, vous avez couvert son visage d’un oreiller et avez appuyé dessus. Appleston, drogué, incapable de résister, est mort aussi facilement que les autres. Ensuite, la porte étant fermée, vous avez laissé assez d’indices pour que tout le monde soit persuadé qu’Appleston et le Gardien ne faisaient qu’un, puis vous êtes retournée dans votre chambre.
    — Si, rétorqua Lady Mathilda, cela s’est passé ainsi, comment le prouverez-vous ?
    — Appleston s’était couché. Il avait l’intention d’aller à l’université le lendemain matin et avait préparé des vêtements propres. Il avait aussi une blessure à la lèvre qui a saigné et, en pressant l’oreiller contre son visage, vous avez arraché la croûte. Vous avez alors retourné les oreillers et placé celui qui était taché sous les autres. En essayant de faire passer la mort d’Appleston pour un suicide, vous avez commis une terrible erreur.
    — Très ingénieux ! se moqua Lady Mathilda. Mais où sont les vraies preuves ? Les preuves pour la justice ?
    — Je vous en ai exposé quelques-unes.
    — Simples crottes d’oiseau ! railla-t-elle. Vous pouvez becqueter et picorer tout votre soûl, Messire Corbeau, vous ne trouverez nul bon morceau !
    — Oh, je n’ai pas encore commencé ! rétorqua le magistrat en balayant la chambre des yeux. Je vous ferai emprisonner dans la cave, Lady Mathilda. Puis moi et Messire Bullock fouillerons cette pièce avec soin.
    Il lui rit au nez.
    — Nous finirons par trouver les preuves que nous cherchons : plume, encre, parchemin. Oh, et j’oubliais de vous signaler que la recluse de St Michael, celle à qui vous auriez aimé régler son compte...
    Corbett la regarda avec audace de peur qu’elle ne s’aperçoive qu’il mentait.
    — ... a vu Maître Moth entrer dans l’église avec le vin empoisonné.
    Lady Mathilda contre-attaqua.
    — Il faisait trop sombre ! Sombre comme poix. Comment aurait-elle pu voir quiconque dans ces ténèbres ?
    — Qui a prétendu que la recluse était dans sa cellule ? mentit Corbett. Elle se tenait juste sur le seuil. Elle m’a fait une description qui correspond à Moth. Elle s’est ensuite souvenue, continua le magistrat sans aucun remords, que c’était la même personne qui avait affiché les

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