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La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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découvert quelques papiers froissés et salis mais qui ne pouvaient provenir que d’un bloc de correspondance et nous avons réussi à reconstituer l’entête gravée : villa Malaspina et Lugano. On a décidé d’un commun accord d’y aller voir…
    — Vous auriez pu commencer par prévenir le commissaire Langlois au lieu de venir jouer tout seuls aux petits détectives ! remarqua Aldo.
    Aussitôt Hubert de Combeau-Roquelaure se rebiffa :
    — Pourquoi ? Ses sbires ne sont pas plus intelligents que nous ! Et ils ne disposent pas des mêmes moyens ! On a pris le train, on s’est installés dans cet hôtel dont on nous a dit qu’il était le meilleur, on a loué une voiture et on a entamé nos investigations. On aurait pu s’adresser au réceptionniste mais c’est un Suisse de Lausanne et on n’avait guère envie de dévoiler le but de notre voyage. C’est alors que Cornélius a eu l’idée de génie de nous adresser à une agence immobilière…
    — En général, coupa l’auteur de l’idée de génie, ces gens-là connaissent leur coin rue par rue et maison par maison. J’ai dit que je voulais acheter une maison et que le prix n’avait pas d’importance !
    — Comme d’habitude ! ricana Adalbert. Cet homme-là a dû vous baiser les pieds !
    Le Texan dédia à son ancien rival un coup d’œil sévère :
    — Quand on veut être bien servi, on fait ce qu’il faut !
    — Et il le fait à la perfection ! reprit le professeur qui détestait qu’on s’insinue dans son discours. Pendant deux jours on a parcouru Lugano. La riva Paradiso d’abord où notre homme avait deux bicoques à vendre qui, comme vous devez le penser, ne nous convenaient pas. Alors j’ai parlé d’une « certaine villa Malaspina » dont on nous aurait vanté le site, la beauté, etc. Et il nous a regardé avec une espèce d’horreur disant qu’elle n’avait jamais été à vendre, qu’elle appartenait à la même famille depuis des lustres et que, de toute façon, et au cas où elle viendrait sur le marché, il refuserait de s’en charger pour la bonne raison qu’elle était hantée ! On lui a demandé d’où il sortait ça et il a répondu que cette réputation ne datait pas d’hier !…
    — C’est un truc qui remonte à des siècles, destiné surtout à éloigner les curieux, fit Aldo en remplissant la coupe qu’il lui tendait. Le plus incroyable, c’est que ça marche à tous les coups… ou presque ! Il arrive même que la frousse se change en piment pour esthètes à la recherche de sensations et il se peut alors que le téméraire quitte son acquisition en pleine nuit et en courant. Parfois en pyjama et en poussant des cris inarticulés !
    — Vous croyez aux fantômes, vous, Morosini ? demanda Wishbone surpris.
    — Au risque de vous décevoir, oui !
    — Vous en avez déjà rencontré ?
    — Oh, que oui ! Il ne faut pas plaisanter avec ça !
    — Et il a raison ! appuya le professeur. Moi qui vous parle…
    Adalbert jugea utile d’intervenir :
    — S’il vous plaît, professeur ! Remettez la conférence à plus tard et revenons à la villa Malaspina. Vous l’avez vue ?
    — C’est, bien sûr, la première chose que l’on a demandée en faisant comme si l’idée nous excitait follement même si elle n’était pas à vendre ! C’est au flanc du mont Brè, une belle demeure ancienne, agrémentée d’un jardin en terrasse admirablement entretenu, le tout appartenant… à un descendant des Malaspine, le comte de Gandia qui y réside une partie de l’année mais dont on ne voit que les serviteurs. Eux sont là en permanence et on ne sait jamais quand leur patron y est présent ou pas ! J’ajoute que la situation est parfaite. La frontière italienne est quasiment à la limite et les indiscrets sont drainés au bord du lac par la villa Favorita…
    — Achetée l’an passé par le baron Heinrich Thyssen-Bornemisza pour y installer sa célèbre collection, compléta Morosini. Cela permet évidemment de jouer les touristes dans le coin, mais il vaudrait mieux trouver aux alentours un quelconque poste d’observation ? Non ?
    — Si, approuva Wishbone. Il y a un peu plus haut que la maison Gandia, une autre vieille bicoque inhabitée depuis longtemps. On y aurait tué quelqu’un mais elle possède une petite tour intéressante… Elle permet d’observer ce qui se passe à la Malaspina et ça ne marche pas en sens contraire !
    — Il serait possible d’y aller de temps en temps faire un tour la nuit par

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