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La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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de la serpillière et des casseroles comme d’autant de trophées de victoire !
    Les guetteurs de la villa Hadriana se demandèrent cependant s’il ne conviendrait pas d’alerter Paris quand, quarante-huit heures après le départ des policiers, une ambulance immatriculée à Zurich arriva à la Malaspina… Mais il fut impossible de savoir quel malade elle amenait car ce fut sur l’arrière de la maison qu’elle déposa son passager ou sa passagère…
    En apparence, rien ne changea dans la vie quotidienne de la villa Hadriana. Quant aux bruits du marché où Wishbone remplaçait Sauvageol, ils conclurent – Dieu sait pourquoi ? – que le propriétaire de la Malaspina avait décidé de la transformer en clinique pour grands nerveux. Très fortunés bien entendu !
    Le temps continua de couler sans heurts et sans surprises sur cette rive du lac de Lugano…
     
    Ayant obtenu de Langlois qu’il remette de vingt-quatre heures sa perquisition chez Grindel, Aldo se fit déposer par Adalbert vers la fin de l’après-midi mais un peu plus haut que le 10, avenue de Messine, à un endroit d’où l’on voyait parfaitement l’entrée de l’immeuble où quelques instants plus tard il irait sonner. En priant le bon Dieu que la « pipelette » soit là ! Ce qui était nettement superflu d’après les renseignements de Plan-Crépin.
    Il n’attendit pas longtemps : le déclic se fit entendre, il poussa le portail de verre et de fer forgé, entra : la concierge était debout au seuil de sa loge, les mains nouées sur son vaste giron :
    — Vous désirez, monsieur ?
    — Voir M. Grindel.
    Après avoir touché son chapeau, il se dirigeait vers l’escalier quand elle l’arrêta :
    — Il n’est pas là !
    Il se retourna, l’air très ennuyé, fit une pause puis revint.
    — Je le craignais. Mais je suppose que vous êtes M me Branchu, la gardienne dont il m’a parlé ?
    — C’est bien moi ! assura-t-elle tandis que les bonnes joues qui la faisaient ressembler à une pomme d’api surmontée d’un chignon prenaient un ou deux tons de rouge supplémentaires. Puis-je savoir qui vous êtes ?
    — Son cousin. Ou plutôt le mari de sa cousine : prince Morosini.
    On a beau habiter un quartier chic où les nobles patronymes poussent comme violettes au printemps, il y en a tout de même qui font plus d’impression que les autres ! Les yeux bruns de la concierge – pas vilains d’ailleurs – tirèrent vers l’ovale en considérant cet homme si bien de sa personne et si élégant dont les yeux clairs et le sourire indolent avaient un attrait irrésistible.
    — Si je peux vous être utile… – visiblement elle hésitait sur l’appellation qui convenait puis se décida – Altesse !
    — Monsieur suffira ! fit-il en lui allumant brièvement son plus éclatant sourire. Qu’il éteignit aussitôt pour reprendre sa mine soucieuse.
    — Comme je ne peux pas m’attarder, puis-je vous laisser un message pour lui ? Un message d’une extrême urgence ?
    — C’est que… je ne sais pas quand je vais le revoir ? Il a des ennuis ?
    — Plutôt oui ! La police doit venir perquisitionner chez lui !
    Elle étouffa un cri sous ses deux mains nouées devant sa bouche :
    — La… police ? Mon Dieu !… Qu’est-ce qu’il a fait ? Mais donnez-vous la peine d’entrer ! On ne peut pas causer de choses aussi graves dans les courants d’air.
    Elle s’écarta pour lui livrer passage et il acheva de conquérir ses bonnes grâces en empruntant sagement les patins de feutre glissant sur un parquet admirablement ciré. Sur ce, elle lui offrit une chaise qu’il accepta après une brève hésitation.
    — Merci, madame… mais juste un instant ! Le temps presse !
    — Pouvez-vous me dire ce que la police lui veut ? Un homme si comme il faut !
    — Oh, je ne pense pas que ce soit grave ! En fait, je crois sincèrement qu’il s’agit d’une erreur ! Il a été dénoncé pour recel de bijoux volés !
    — Des bijoux volés ? Lui, un homme si honnête ! Un banquier !
    Aldo aurait pu lui répliquer que l’un ne voisinait pas forcément avec l’autre surtout dans le cas présent, mais ce genre de propos eût été déplacé.
    — Vous comprenez pourquoi il faut absolument que je l’avertisse !
    — Bien sûr !
    Elle hésitait. Il enfonça le clou un peu plus :
    — Je me suis souvenu qu’il m’avait dit un jour que, lorsqu’il s’absentait, vous saviez où le joindre parce qu’il avait confiance en vous, épouse d’un agent de

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