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La Flèche noire

La Flèche noire

Titel: La Flèche noire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Louis Stevenson
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prêt à défendre le vaisseau contre tout venant, l’autre hala la barque, sauta par-dessus bord et la maintint en attendant Dick.
    – Bien, Jack, faites bonne garde, dit le jeune chef, qui se préparait à suivre son homme. Vous ferez cela très bien.
    – Oui, répondit Jack, je ferai très bien, vraiment, tant que nous resterons ici   ; mais sitôt que ce pauvre bateau mettra le nez hors du port… Voyez comme il tremble   ! Ah   ! le pauvre malheureux entend ce qu’on dit et le cœur lui a manqué dans ses côtes de chêne. Regardez donc, maître Dick, comme le ciel devient noir   !
    L’obscurité en avant était en effet étonnante. De grandes lames s’élevaient dans cette obscurité l’une après l’autre, et l’une après l’autre, soulevaient légèrement, la Bonne Espérance, et plongeaient vertigineusement de l’autre côté. Une neige légère et de légers flocons d’écume, volaient et poudraient le pont   ; et le vent jouait lugubrement dans les cordages.
    – Ma foi, ça a l’air de se gâter, dit Dick. Bah, courage   ! Ce n’est qu’un grain, ça va bientôt passer. Mais, malgré ce qu’il disait, il était péniblement impressionné par le morne désordre du ciel et par les gémissements et sifflements du vent   ; et, en quittant la Bonne Espérance, et regagnant la crique à force de rames, il se signa dévotement et recommanda au Ciel les vies de tous ceux qui allaient s’aventurer en mer.
    Au point de débarquement une douzaine d’outlaws étaient déjà réunis. Le canot leur fut laissé, et ordre leur fut donné d’embarquer immédiatement.
    Un peu plus loin, sur la berge, Dick trouva Lord Foxham qui courait à sa recherche, la figure cachée sous un capuchon sombre, et sa brillante armure couverte d’un long manteau rougeâtre, de pauvre mine.
    – Jeune Shelton, dit-il, vous tenez décidément pour la mer   ?
    – Monseigneur, répliqua Richard, la maison est entourée de cavaliers   ; impossible d’arriver du côté de la terre sans donner l’alarme, et Sir Daniel une fois prévenu de notre expédition, nous ne pourrons pas plus la mener à bonne fin, malgré votre aide, que galoper sur le vent. Tandis qu’en faisant le tour par la mer, nous courons quelque danger à cause du temps   ; mais, ce qui est l’essentiel, nous avons chance d’arriver au but et d’enlever la jeune fille.
    – Soit, répliqua Lord Foxham. Conduisez-moi. C’est bien par point d’honneur que je vous suivrai, car j’avoue que j’aimerais mieux être au lit.
    – Par ici, alors, dit Dick, nous allons chercher notre pilote.
    Et il montra le chemin de la grossière taverne, où il avait donné rendez-vous à une partie de ses hommes. Il en trouva quelques-uns qui flânaient dehors, près de la porte   ; d’autres, plus hardis, étaient entrés, et, choisissant des places le plus près possible de leur camarade, s’étaient groupés près de Lawless et des deux matelots. Ceux-ci, à en juger par l’altération de leurs traits, et leur œil voilé, avaient depuis longtemps passé les bornes de la modération   ; et lorsque Richard entra, suivi de près par Lord Foxham, ils étaient tous les trois en train de chanter un triste vieux refrain marin, faisant chorus avec le gémissement de la tempête. Le jeune chef jeta un regard rapide, autour du hangar. Le feu venait d’être regarni et lançait des torrents de fumée noire, de sorte qu’il était difficile de bien voir dans les coins les plus éloignés. Toutefois, il était évident que les outlaws étaient de beaucoup plus nombreux que les autres hôtes. Rassuré sur ce point, au cas où quelque obstacle empêcherait l’exécution de son plan, Dick s’avança vers la table, et reprit sa place sur le banc.
    – Hé   ? cria le capitaine, d’une voix d’ivrogne, qui êtes-vous… hé   ?
    – Je voudrais vous dire un mot dehors, maître Arblaster, répliqua Dick, et voici ce dont nous parlerons. Il lui montra un noble d’or à la lueur, du feu.
    Les yeux du marin s’allumèrent, bien qu’il continuât à ne pas reconnaître notre héros.
    – Ah   ! mon garçon, dit-il, je suis à vous. Compère, je reviens de suite. Buvez sec, compère   ; et, prenant le bras de Dick pour raffermir ses pas chancelants, il marcha vers la porte de la taverne.
    Aussitôt qu’il eût dépassé la porte, dix bras vigoureux le saisirent et le lièrent, et deux minutes après, les membres liés, et un bon bâillon sur la bouche,

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