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La Guerre des Gaules

Titel: La Guerre des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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qu'une fois arrivés près des murs et des portes de la cité. A ce moment, une clameur s'éleva de tous les points de la ville ; ceux qui étaient loin, effrayés de ce soudain tumulte, crurent que l'ennemi avait franchi les portes et sortirent de la place précipitamment. Les mères de famille jetaient du haut des murs des étoffes et de l'argent et, le sein découvert, penchées sur la muraille et tendant leurs mains ouvertes, elles suppliaient les Romains de les épargner, de ne pas massacrer, comme ils avaient fait à Avaricum, les femmes même et les enfants ; plusieurs, se suspendant aux mains de leurs compagnes et se laissant glisser, venaient se rendre aux soldats. Lucius Fabius, centurion de la huitième légion, avait – c'était connu – déclaré ce jour-là au milieu de ses hommes que les récompenses de la journée d'Avaricum le remplissaient d'ardeur et qu'il ne souffrirait pas que personne escaladât le mur avant lui ; il prit avec lui trois de ses soldats et, hissé par eux, il monta sur le rempart ; puis, à son tour, les tirant à lui, il les fit monter l'un après l'autre.
    48. Cependant, ceux des Gaulois qui s'étaient assemblés de l'autre côté de la ville, ainsi que nous l'avons expliqué plus haut, pour y faire des travaux de défense, entendant d'abord des cris, puis recevant à plusieurs reprises la nouvelle que les Romains étaient maîtres de la ville, se portèrent au pas de course vers le lieu de l'action, précédés de la cavalerie. A mesure qu'ils arrivaient, ils prenaient position au pied de la muraille et grossissaient les rangs de nos adversaires. Lorsqu'ils furent en grand nombre, on vit les mères de famille, qui, quelques instants auparavant, nous tendaient les mains du haut des murs, adresser leurs prières aux Gaulois et, selon la coutume de ce peuple, leur montrer leurs cheveux épars et tendre vers eux leurs enfants. Les Romains ne luttaient pas à armes égales : la position, le nombre étaient contre eux ; sans compter que, fatigués par la course et par la durée du combat, il ne leur était pas facile de soutenir le choc de troupes toutes fraîches.
    49. César, voyant que l'ennemi avait l'avantage de la position et, de plus en plus, celui du nombre, conçut des craintes pour la suite du combat : il envoya à son légat Titus Sextius, à qui il avait confié la garde du petit camp, l'ordre d'en faire sortir promptement ses cohortes et de les disposer au pied de la colline, sur la droite de l'ennemi, afin que, s'il voyait les nôtres lâcher pied, il pût intimider l'ennemi et gêner sa poursuite. De son côté, César, s'étant porté avec sa légion un peu en avant du point où il avait fait halte, attendait l'issue du combat.
    50. Le corps à corps était acharné, l'ennemi se fiant aux avantages que lui donnaient le terrain et le nombre, et nos soldats à leur valeur, quand soudain on vit paraître sur notre flanc droit les Héduens, que César avait envoyés par une autre montée, à droite, pour faire diversion. Trompés par la ressemblance de leurs armes avec celles des ennemis, les Romains furent vivement émus, et bien qu'ils eussent l'épaule droite découverte, ce qui était le signe conventionnel en usage, nos soldats crurent que c'était là un stratagème employé par l'ennemi pour les abuser. Au même moment, le centurion Lucius Fabius et ceux qui avaient escaladé la muraille avec lui étaient enveloppés, massacrés et jetés à bas du rempart. Marcus Pétronius, centurion de la même légion, après avoir essayé de briser les portes, écrasé par le nombre et voyant sa mort certaine – il était couvert de blessures, – s'adressa en ces termes à ses hommes qui l'avaient suivi « Puisque je ne peux me sauver avec vous, je veux du moins préserver votre vie, que ma passion de la gloire a mise en péril. Songez à votre salut, je vais vous en donner le moyen. » Ce disant, il se précipita au milieu des ennemis, en tua deux et réussit à dégager un peu la porte. Ses hommes essayaient de l'aider ; mais lui : « En vain, dit-il, vous tentez de me sauver ; j'ai perdu trop de sang et mes forces me trahissent. Partez donc, pendant que vous le pouvez encore, et repliez-vous sur la légion. » C'est ainsi que peu après il tomba, les armes à la main, en assurant le salut des siens.
    51. Les nôtres, pressés de toutes parts, ayant perdu quarante-six centurions, furent bousculés. La poursuite furieuse des Gaulois fut ralentie par la

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